Déplacement dans la roche

Chaque matin, elle allume le feu, mélange la pâte, met les pains au four - et surprend tout le village et elle-même par la même occasion. Dans la même région, la ferme d'Alois. Une ferme qui appartient à la famille depuis des générations, on n'a pas demandé à Alois s'il voulait la reprendre. Il vit avec le chien, fait la sourde oreille à l'attente de fonder une famille - mais quelque chose se noue. Cela a peut-être un rapport avec Camenzind. Pendant ce temps, une jeune femme revient au village ; les trois marches qui mènent à la boulangerie se franchissent d'elles-mêmes. Elle va chercher chez ses grands-parents la clé de la maison d'été, qui doit être vendue. Elle revoit tout, la crête, la vallée, le balcon avec le pont-levis. Bientôt, lui semble-t-il, la maison se met à lui parler.

Le roman suit trois personnages qui ne savent rien l'un de l'autre et qui sont pourtant liés - par la région, le village et la question pressante de savoir ce qu'il faut faire. De vastes traces du passé se sont obstinément installées en eux, mais quelque chose finit par se mettre en mouvement. Dans son premier roman à la langue dense, Mariann Bühler observe comment le changement se fraie un chemin et comment des déplacements qui n'étaient pas prévus se produisent, déplaçant même parfois des montagnes.