Giants Software Simulateur agricole 25
PC, DE
« Farming Simulator 25 » débarque avec de nouveaux contenus et quelques améliorations graphiques. Côté gameplay, on retrouve ce qui a fait le succès de cette série de jeux de simulation.
Dès l’aube, l’agricultrice expérimentée que je suis est déjà à bord de son tracteur en route vers le concessionnaire afin d’y récupérer une machine. Devant moi, le brouillard est si épais que j’y vois à peine à quelques mètres. Une voiture arrive en face de moi, ses phares percent le brouillard et m’éblouissent complètement, j’écrase un panneau de signalisation et me retrouve dans le fossé. C’est fou, non ? Bon… Pas pour mon tracteur, mais les nouveaux événements météorologiques sont si réalistes que je ne peux m’empêcher de jurer. C’est plutôt bon signe.
Le 25e opus de Farming Simulator (FS) a fait du réalisme son cheval de bataille. Le cœur de la série reste le même, je me concentre donc ici sur les critiques. Si vous ne connaissez pas encore Farming Simulator, lisez la section suivante pour une brève introduction.
Développés par le studio suisse Giant Software depuis 2008, les jeux Farming Simulator fascinent des millions d’agriculteurs et d’agricultrices virtuelles. Farming Simulator est depuis longtemps bien plus qu’une simple simulation de conduite de tracteur dans les champs. Les jeux de la série tendent aujourd’hui vers la simulation économique et de construction.
En bref, il s’agit de reprendre l’exploitation d’une ferme et de cultiver ses champs. Pour cela, on peut acheter ou louer des centaines de machines et engins de marques réelles. Les fans de Fendt, John Deere et autres pourront donc continuer à se régaler en labourant, cultivant, semant et récoltant.
Grâce aux revenus de mon travail, j’agrandis mon exploitation et je me lance dans l’élevage ou la sylviculture. Je peux vendre mes produits directement ou les transformer en construisant les infrastructures sur mon terrain ou en achetant des usines et des entreprises de la carte et en les approvisionnant. Avec les chaînes de production, je peux, par exemple, me spécialiser dans la production des six ingrédients nécessaires à la fabrication d’une délicieuse tarte aux fraises dans ma propre boulangerie.
Comme de coutume, la sortie d’un nouveau jeu est accompagnée de nouvelles cartes. FS25 introduit une nouvelle map européenne, une américaine et, première dans le jeu, une map asiatique. Hutan Pantai capture l’ambiance d’une grande ville asiatique et la transpose avec succès dans le petit nid portuaire du jeu.
Je pénètre pour la première fois dans la petite ville de nuit et j’ai l’impression d’avoir été propulsée dans Cyberpunk 2077 et ses ruelles étroites éclairées par des enseignes au néon clignotantes. Je ne m’attendais pas à ça, mais j’adore. Sinon, il ne se passe pas grand-chose, les PNJ sont rares, mais ça ne me choque pas. Après tout, les villes animées ne sont pas la compétence principale d’un simulateur agricole.
Si l’ambiance citadine n’est pas votre truc, vous trouverez une petite commune aux rues étroites et escarpées bordées de maisons traditionnelles un peu à l’écart de la ville. Je trouve toutefois dommage que le reste de la carte ne ressemble guère à l’Extrême-Orient. Les PNJ ont des visages occidentaux, les enseignes et les établissements portent des inscriptions en anglais et j’ai cherché en vain les palmiers que j’ai vus sur les artworks de la nouvelle carte.
Les deux autres nouvelles maps valent également la peine d’être visitées, Giants n’est pas avare de détails. Dans la ville est européenne de Zielonka, les cigognes cliquettent du haut de leurs nids et le paysage est ponctué de vieux moulins à vent et de bâtiments en préfabriqué. Sur la carte américaine Riverbend Springs, je suis contente de trouver un bac permettant effectivement de traverser la rivière.
Farming Simulator 22 avait apporté de grandes nouveautés à la série de jeux avec les chaînes de production et un calendrier intégrant les saisons dans le jeu. FS25 reprend tout cela sans apporter de grandes modifications. Giants s’attaque plutôt à des détails comme l’aspect visuel et améliore des fonctions existantes.
Avec l’ajout de la carte asiatique, le studio introduit également la riziculture et l’irrigation des champs. Une pompe installée dans la rizière permet d’avoir toujours suffisamment d’eau pour les plants. Je dois toutefois allumer la pompe tous les jours pour qu’elle fonctionne. Je trouve un peu dommage que la pompe fonctionne si simplement et ne requiert ni raccord à l’électricité ni à l’eau.
En plus du riz, il y a trois nouvelles plantes à cultiver : les épinards, les pois et les haricots nains. Ces nouvelles cultures n’apportent cependant aucune nouvelle mécanique. Côté animaux aussi, on a quelques nouveautés avec l’introduction des chèvres et des buffles. Enfin,FS25 offre quelques nouveaux bâtiments de production, comme la conserverie et l’usine de transformation de pommes de terre.
Les missions de construction de la DLC « Platinum Expansion » de FS22 sont aussi disponibles dans FS25. Sur chaque carte, je peux aider la ville dans ses projets de construction en transportant les matériaux nécessaires de la scierie au chantier. À Hutan Pantai, par exemple, il y a un grand chantier de construction de temple.
Giants a également ajouté de nouvelles serres dans lesquelles je peux faire pousser des champignons et des plants de riz. J’aime embellir ma ferme et les nouvelles serres m’offrent encore plus de liberté pour aménager mon exploitation.
Les graphismes et la physique ont été considérablement améliorés. Farming Simulator tourne sur le moteur Giants Engine. Une nouvelle version de ce dernier polit les graphismes et rend FS25 plus réaliste. La brume matinale et la lumière la transperçant sont magnifiques. Lorsque le ciel est nuageux, on peut désormais voir les ombres des nuages traverser le paysage. C’est tout simplement superbe.
Giants s’est également enfin attaqué au thème de la déformation du sol. Jusqu’à présent, même les machines agricoles les plus lourdes ne laissaient que des traces visuelles. Enthousiaste, je saute dans le tracteur qui m’attend et je fais quelques cercles dans le champ. Le sol s’enfonce effectivement de quelques centimètres et les pneus forment des sillons. Et oui, quand je roule en travers des sillons, mon tracteur patine un peu. Le type de véhicule ne semble toutefois pas avoir d’incidence, car les sillons sont toujours aussi profonds.
C’est encore plus amusant sous la pluie : lorsque je roule un certain temps dans un champ mouillé, la boue s’accumule dans le profil de mes pneus. Après quelques mètres sur la route, la saleté se détache lentement. C’est impressionnant, tout comme les flaques d’eau qui se forment sur la route lorsqu’il pleut et dans lesquelles se reflètent les environs.
Jusqu’à présent, Giants avait ignoré la physique de l’eau, bien que les rivières et les lacs existent depuis longtemps. L’eau ne réagissait tout simplement pas à ma présence ou à celle de mon tracteur. Dans FS25, je vois des éclaboussures et des ondes se former à la surface de l’eau lorsque je traverse la rizière ou la plage avec mon tracteur.
Le studio a ajouté de nouveaux événements météo comme les averses de grêle et les tornades. Ces phénomènes météorologiques extrêmes devraient mettre en péril les récoltes. Je subis la grêle, mais heureusement pour moi, c’est l’hiver et de toute façon, je n’ai encore rien semé. Les tornades devraient être rares, mais ont la capacité de faire disparaître les balles de foin et faire tomber les arbres. Si c’est trop stressant pour vous, vous pouvez désactiver les effets de destruction pour observer la tempête en toute tranquillité.
Pas de gros changement pour l’élevage non plus, mis à part une chose que les joueuses et joueurs attendaient depuis longtemps : les herbivores comme les moutons peuvent enfin se nourrir du pâturage et ne requièrent plus nécessairement de l’herbe ou du foin. L’herbe qui pousse dans le pré assure déjà une petite réserve de nourriture. Dans les anciennes versions, mes moutons pouvaient être affamés alors même qu’il y avait suffisamment d’herbe dans leur pâturage.
Sinon, Giants a introduit trois modèles d’âge pour chaque espèce animale. C’est un changement purement visuel qui n’a aucun impact dans la gestion du cheptel, mais il est bienvenu, car dans l’opus précédent, les porcelets fraîchement nés ressemblaient à des animaux adultes. Dans FS25, je suis tout de suite tombée amoureuse des adorables jeunes animaux.
Autre différence significative, j’ai désormais plus d’influence sur les pâturages. Jusqu’à présent, il n’y avait qu’une seule étable avec un espace extérieur rectangulaire fixe attenant. Je peux désormais dessiner moi-même la clôture délimitant l’espace extérieur ou construire un pâturage sans bâtiment attenant. C’est quelque chose qui me manquait dans Farming Simulator 22. Et cerise sur le gâteau, plus le pâturage que je dessine est grand, plus je pourrai y mettre d’animaux.
Dans FS25, je peux interagir avec quelques PNJ. Ils se trouvent à différents endroits de la map et se contentent de m’attendre. Lorsque je m’adresse à eux, ils me racontent de vieilles histoires en anglais, m’expliquent le fonctionnement du jeu comme un tutoriel parlant et me confient parfois des missions.
Giants parle « d’apprendre à connaître ses voisins ». C’est un bon début, mais je pense que la fonction mérite d’être développée dans les prochains jeux. Les PNJ qui restent immobiles et se lancent dans un grand monologue à la moindre interaction, c’est un peu dépassé.
« Farming Simulator 25 » est sorti le 12 novembre 2024 sur PC, Mac, PS5 et Xbox Series X/S et m’a été mis à disposition par le studio Giants Software.
Farming Simulator 25 est un simulateur incroyablement polyvalent offrant des possibilités presque infinies pour créer sa propre exploitation agricole ou forestière. Le jeu autonome saura séduire toutes celles et ceux qui se verraient bien à la tête d’une exploitation virtuelle. Je ne connais pas de simulateur agricole plus complet et plus beau.
Pour moi, la mise à niveau par rapport à l’opus précédent en vaut la peine, même si, côté gameplay, le nouveau jeu n’apporte pas beaucoup de changements. Je ne peux cependant pas envisager de m’en passer pour continuer à exploiter ma ferme virtuelle. FS25 offre de nouveaux contenus, tels que de nouvelles variétés de fruits, d’animaux ainsi que de nouvelles cartes, mais je ne trouve pas ces contenus décisifs, car la communauté se charge de toute manière de les ajouter avec des mods. Le nouveau moteur de jeu du studio apporte toutefois un grand réalisme aux graphismes du jeu et je serai bien incapable de revenir en arrière.
Le prochain opus nous offrira peut-être de nouveaux éléments de gameplay. En attendant, j’apprécie les éclaboussures de boue dans le profil de mes roues et la brume sur mes champs.
Pro
Contre
Aussi à l'aise devant un PC gaming que dans un hamac au fond du jardin. Aime l'Empire romain, les porte-conteneurs et les livres de science-fiction. Traque surtout les news dans le domaine de l'informatique et des objets connectés.