Aspirateur robot : quels obstacles le Roborock Qrevo Curv peut-il vraiment franchir ?

Depuis des années, de nombreux utilisateurs et utilisatrices souhaitent un aspirateur robot capable de franchir de petits obstacles. Dans la communauté, il y a beaucoup de questions à ce sujet et sous presque chaque test d’aspirateur robot, le thème est abordé.

Le premier aspirateur robot pour lequel les différences de hauteur ne devraient plus être un problème est désormais disponible dans notre boutique. Je teste si l’on peut réellement se fier au système de châssis relevable.

Roborock Qrevo Curv, champion de la grimpe

Comme je vis dans un appartement sans seuil, j’ai acheté du bois équarri de différentes hauteurs pour l’essai. Je vais pouvoir le réutiliser pour tester d’autres aspirateurs robots capables de franchir des obstacles. La marque Dreame en a d’ailleurs déjà annoncé un.

Le Roborock Qrevo Curv doit pouvoir franchir des différences de hauteur de quatre centimètres. Cela dit, sur le site du fabricant, je lis en petits caractères qu’il ne s’agit en fait que de trois centimètres. Le robot ne parvient à franchir quatre centimètres qu’en deux fois avec une première marche plus basse.

18 millimètres

Je commence mon test avec le bois équarri de 18 millimètres de haut. Un jeu d’enfant pour le Curv. Il réussit à chaque fois. La plupart du temps, il le franchit d’un seul coup : pour cela, il sort la roue avant, se balance sur le seuil, surélève ensuite ses deux autres roues à l’arrière et se glisse par-dessus l’obstacle. Pas très élégant, mais efficace. S’il veut franchir le bout de bois sans prendre d’élan ou légèrement de biais, il doit parfois s’y reprendre à deux fois.

Après peu de temps seulement, le nouveau seuil est déjà visible sur la carte de l’appartement. Le robot nettoie d’abord complètement la zone située devant l’obstacle, puis passe par-dessus et aspire ou nettoie la zone située derrière. Il en va de même si le seuil se trouve au milieu d’une zone de nettoyage.

28 millimètres

Nous nous approchons déjà de la limite des trois centimètres et cela se voit. Le Roborock passe certes l’obstacle de 28 millimètres à chaque essai, mais il lui faut nettement plus de temps, à savoir 30 à 45 secondes à chaque fois.

Passer tout droit par-dessus n’est plus une option ; le robot essaie, mais reste bloqué. Toujours est-il qu’il parvient à se sortir lui-même de sa fâcheuse position en se balançant par-dessus l’obstacle. Dans la vidéo, vous pouvez voir combien de temps cela prend et à quel point cela semble être difficile. J’ai toujours eu l’impression que je devais intervenir pour lui donner un coup de pouce. Heureusement, le Curv peut surélever chaque roue individuellement et ainsi se glisser par-dessus l’obstacle. Le système est si sophistiqué qu’il essaie différentes méthodes sous différents angles et abandonne rarement.

41 millimètres et bilan

À une hauteur d’un peu plus de quatre centimètres, le robot capitule. Aucune chance de franchir cet obstacle. La comparaison avec le modèle de Dreame, qui sera probablement présenté en janvier au CES de Las Vegas et qui devrait passer des seuils de quatre centimètres ou plus, sera intéressante.

Si vous avez des petites marches de deux à deux centimètres et demi dans votre appartement, je peux vous recommander le Roborock. Il devrait pouvoir gérer ces hauteurs sans problème au quotidien. À deux centimètres et demi ou trois centimètres, c’est également possible, mais il reste un risque d’accrochage selon la nature du seuil ou du bord. De plus, l’obstacle lui-même ne doit pas être sensible, car le robot n’y va pas avec des pincettes.

Il faut également tenir compte du fait que le Curv peut grimper. Il a par exemple essayé à chaque passage de monter sur les gamelles d’eau des chats, ce qui n’avait jamais posé de problème jusqu’à présent lors d’autres essais d’aspirateurs robots.

Parfaite aide au nettoyage quotidien

Tous les gadgets techniques ne servent à rien si les bases ne sont pas bonnes. Et c’est là que le Roborock Qrevo Curv surprend : c’est l’un des meilleurs aspirateurs que j’ai eu l’occasion d’utiliser. Il m’a même plus convaincu que le Roborock S8 MaxV Ultra que j’ai testé en septembre.

La navigation fonctionne parfaitement : le robot sait à tout moment où il se trouve et se rend avec précision là où il doit aller. J’ai dû déplacer temporairement la station de base de quelques mètres, contre un mur de la même pièce. Le Curv s’est tout de suite débrouillé, sans scanner à nouveau la carte.

La performance de nettoyage est excellente. Cela est dû à deux choses : le Roborock est enfin passé aux serpillières rondes et rotatives, qui nettoient nettement mieux que la plaque vibrante encore intégrée par exemple dans le S8 MaxV Ultra. De plus, une serpillière ainsi que la brosse rotative peuvent être déportées sur le côté afin de nettoyer les bords en profondeur.

La brosse principale en deux parties est également un point positif. Cette construction a pour but d’éviter que les cheveux ne s’accrochent. Cela fonctionne vraiment : aucun cheveu long ne s’enroule autour de la brosse.

La nouvelle station de base est étonnamment bonne

La station de base, qui ressemble à un petit igloo, est également convaincante. Elle est nettement plus ronde et aussi beaucoup plus compacte que les variantes de nombreux concurrents. La station Curv mesure 45 centimètres de haut, celle du Dreame X40 Ultra Complete, près de 60 centimètres.

Malgré cela, la station de base peut faire tout ce que vous pouvez attendre d’un appareil haut de gamme : la poussière est aspirée dans un sac et le robot est automatiquement alimenté en eau. Les serpillières sont en outre nettoyées à l’eau chaude à 75 degrés, puis séchées à l’air chaud à 45 degrés.

Malgré sa compacité, le réservoir d’eau propre peut contenir quatre litres, tandis que le réservoir d’eaux sales a une capacité de trois litres. Cela dit, il est préférable de le vider avant qu’il ne soit complètement rempli, car l’eau commence rapidement à sentir mauvais, comme c’est le cas de tout aspirateur robot.

Point négatif : les serpillières ne restent pas dans la station de base, par exemple lorsqu’on ne passe que l’aspirateur sur une moquette. Au moins, le robot peut les soulever pour qu’elles ne soient pas trop gênantes.

L’autonomie de la batterie a suffi sans problème pour un appartement de quatre pièces et demie de 120 mètres carrés, et ce en mode « Vac & Mop » (aspiration + nettoyage).

Un autre point positif est le silence du Qrevo Curv. J’ai mesuré environ 57 décibels à un mètre de distance en mode « Vac & Mop ». C’est le robot le plus silencieux que j’ai testé jusqu’à présent.

Le robot lui-même est assez haut, je lui mesure 10,2 centimètres. En fonction des meubles, il ne peut donc pas atteindre certains endroits.

Points forts et points faibles du logiciel

L’application est conçue de manière claire, mais offre d’innombrables fonctions. Elle demande donc un petit temps d’adaptation. Vous pouvez par exemple enregistrer jusqu’à quatre cartes et utiliser ainsi le robot à différents étages. Dans les paramètres, vous pouvez en outre choisir si le robot peut enregistrer et analyser des images d’obstacles ou même si vous voulez l’utiliser pour surveiller l’appartement à distance avec la caméra.

En revanche, l’ensemble du processus de cartographie ne m’a pas convaincu. Celui-ci est certes fondamentalement simple et logiquement structuré, mais le Roborock montre des faiblesses surprenantes lors de la création de la carte de l’appartement. La numérisation dure 17 minutes, soit plus longtemps que la plupart des concurrents. À titre de comparaison, en huit minutes environ, le Dreame X40 Ultra Complete a créé la carte de mon appartement. Le modèle moins cher du même fabricant, le L10s Pro Ultra Heat a mis douze minutes, et son concurrent Samsung Jet Bot Steam+, dix minutes.

Est-ce que plus lentement signifie aussi plus précisément ? Malheureusement, non, pas dans le cas du Qrevo Curv. L’IA répartit les pièces de manière presque entièrement erronée. Seules les deux petites salles de bain sont correctement reconnues. En revanche, le salon, la cuisine, le bureau et le couloir sont réunis en une seule grande pièce.

Le plus pénible, c’est que le robot invente quasiment une liaison entre la cuisine et la chambre à coucher par le balcon. Il coupe aussi la deuxième chambre en deux en plein milieu et en relie une partie à la première chambre à travers le mur. Je dois corriger les erreurs à la main, ce qui n’est pas si simple.

Toujours est-il que l’effort en vaut la chandelle : avec la carte modifiée, je n’ai plus de problèmes. Le Qrevo Curv navigue de manière précise, rapide et sans erreur au quotidien. Cela vaut donc la peine de persévérer en cas de difficultés initiales.