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Des sous-vêtements résistants aux coupures pour les accidents de ski
Victoires triomphales et défaites serrées, la saison de ski bat son plein avec, aussi, son lot de blessures et de chutes graves. Pour la prochaine saison de course, la Fédération internationale de ski (FIS) prescrit des premières couches résistantes aux coupures. Vous pouvez vous protéger aussi.
La chute horrifiante d’Aleksander Kilde lors de la descente du Lauberhorn en 2024 restera dans les mémoires. Dans sa glissade à 100 km/h, il a subi une grave coupure à la jambe. C’est peut-être l’accident le plus connu, mais le Norvégien n’est pas le seul à souffrir de graves blessures dues aux carres des skis.
Loïc Meillard (lien en allemand), Bode Miller (lien en anglais), Aksel Lund Svindal (lien en anglais), Jared Goldberg, Henrik von Appen et d’autres grands noms du ski se sont exprimés publiquement sur leurs coupures.
« J’ai commencé à skier en 1979, à l’âge de deux ans. Depuis, je me suis coupé une soixantaine de fois sur mes skis ou mes fixations », déclare Bode Miller dans une interview accordée à Ski Racing (en anglais), qui a mis un terme à sa carrière en 2015 après une chute en super-G lors des championnats du monde de Vail. L’accident lui a valu 50 points de suture au niveau du tendon.
Avec Pirmin Zurbriggen, Hermann Maier et Marco Odermatt, Bode Miller est l’un des quatre seuls skieurs professionnels à avoir remporté des titres de champion du monde en descente, en super-G et en slalom géant.
Ces blessures sont particulièrement insidieuses, car en plus de la peau, les tendons les muscles et aussi les artères peuvent parfois être sectionnées. En cas d’hémorragie due à une section artérielle, la coupure est mortelle et les services d’urgence ont peu de temps pour réagir. Une partie des athlètes portent déjà des premières couches protectrices en entraînement et en compétition.
La Fédération internationale de ski (FIS) a décidé d’imposer le port de sous-vêtements anti-coupure dans toutes les disciplines de Coupe du monde et de Coupe continentale à partir de la saison 2025/26. Dans un premier temps, seule la protection des jambes est obligatoire, sur toute la longueur. Les hauts protecteurs à manches longues sont « fortement recommandés », mais pas encore imposés. Pour d’autres courses FIS ainsi que pour les futurs athlètes, la FIS recommande également ces vêtements.
Les fabricants suisses développent de nouveaux vêtements
Jusqu’à présent, seuls quelques fabricants ont obtenu la certification 3 étoiles nécessaire de la Fédération internationale de ski (FIS) qui fait office d’homologation pour être porté aux épreuves de la Coupe du monde. La marque espagnole Diston, dont j’ai déjà parlé l’année dernière, en fait partie. En Italie, Energiapura (en anglais) a aussi déjà ses trois étoiles.
Le fabricant suisse X-Bionic, en collaboration avec la Fédération suisse de ski Swiss-Ski et le fabricant Vix, a des vêtements particulièrement résistants aux coupures dans ses cartons pour la prochaine saison de Coupe du monde, comme me l’a confirmé X-Bionic. « Il s’agit de développements de produits hautement complexes. Ce que nous pouvons dire, c’est que nous allons équiper les athlètes d’un produit certifié FIS 5 étoiles en collaboration avec Vix », déclare Maximilian Lenk, CEO d’X-Bionic.
Ça n’arrive pas qu’aux pros
Les athlètes qui descendent à une vitesse époustouflante et avec un matériel perfectionné ne sont pas les seules personnes à se blesser (étude en anglais). Les chiffres ne sont pas très parlants, mais une étude portant sur plus de 20 000 skieurs et skieuses considère les coupures comme le troisième type de blessure le plus fréquent (en anglais) et les coupures provoquées par des carres de ski tranchantes en font partie.
Comme le répond Michael Lasshofer de la FIS Athlete Health Unit, interrogé à ce sujet, même si les coupures ne sont pas le type de blessure le plus fréquent dans le ski, elles représentent un réel danger. Certes, les vêtements de ski classiques protègent déjà mieux qu’une combinaison de course, mais le fait de savoir qu’il existe de meilleurs produits pour se protéger des coupures pourrait plaire à toutes les personnes pratiquant ce sport. La couche textile protectrice pourrait aussi être directement intégrée dans les vêtements de ski, ajoute M. Lasshofer.
Ça existe déjà
Plusieurs exemples nous viennent du monde des loisirs. X-Bionic et POC, par exemple, proposent des premières couches anti-coupures aux skieurs et skieuses de loisir.
Dès 2016, POC a commencé à intégrer la fibre haute performance Dyneema à ses sous-vêtements de ski. L’entreprise a poursuivi le développement des vêtements afin d’améliorer des caractéristiques telles que le confort et la respirabilité.
X-Bionic propose des produits résistants aux coupures pour les skieurs et skieuses amatrices sous le nom d’Armadillo. Malheureusement, nous n’avons pas de vêtements Armadillo dans notre assortiment pour le moment.
Pour X-Bionic, les vêtements qui protègent mieux contre les blessures resteront un sujet de préoccupation à l’avenir : « La sécurité et la performance des athlètes sont notre première priorité. C’est pourquoi la résistance aux coupures joue un rôle important dans notre pipeline d’innovations. Nous ne pouvons pas encore en dire plus à ce stade, mais cela reste intéressant », laisse entendre le CEO Maximilian Lenk.
Vêtements de ski résistants aux coupures
Porteriez-vous des premières couches de ski anti-coupure ?
Si les premières couches de ski anti-coupure vous intéressent, voici une sélection de produits POC.
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Plongeuse scientifique, instructrice de SUP, guide de montagne... même si les lacs, les rivières et les mers sont mes terrains de jeu favoris, je ne me laisse pas porter par le courant, car j'ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. J'aime aussi prendre de la hauteur et changer de perspective en volant avec des drones et en faisant du trail.