Il était une fois l’enceinte Bose qui attirait tous les regards
Signé Bose, l’enceinte SoundWear Companion, véritable solution de rechange aux casques conventionnels, diffuse la musique au niveau du cou et non des oreilles, et ce, en ménageant les tympans des personnes de l’entourage. J’ai eu la chance de tester cet étrange appareil.
Présentée par Bose aux États-Unis l’an dernier, l’enceinte SoundWear Companion, qui se place autour du cou, vient de débarquer sur le marché Suisse. J’ai eu l’occasion de l’essayer pendant deux semaines.
Un objet aussi curieux suscite beaucoup de questions: comment une telle idée peut-elle traverser l’esprit d’un fabricant? Qui voudrait d’un fer à cheval sur la nuque? Et pour quoi écouter de la musique de la sorte?
Le concept du Companion est simple: écouter des morceaux sans avoir à se déconnecter de son entourage.
Après tout, un casque ouvert ferait tout aussi bien l’affaire. Mais c’est sans compter l’innovation de Bose: cette enceinte n’est pas en contact direct avec les oreilles, elle se place autour du cou en toute légèreté.
Reliée via Bluetooth à votre smartphone, ordinateur, chaîne stéréo ou tout autre appareil associé, elle permet également de téléphoner et de donner des invites vocales grâce à un microphone placé vers l’avant, le tout sans que les gens situés dans un rayon de dix mètres ne s’en aperçoivent. Voilà pour la théorie, place maintenant à la pratique!
Potentiel d’amélioration de cette enceinte SoundWear
Le département Product Management de digitec, lequel a proposé d’effectuer un test, voulait que je trouve des situations dans lesquelles le SoundWear s’avère pratique, que j’étudie des cas d’utilisation en quelque sorte. Je me suis exécutée, mais j’ai plutôt repérer des situations où le SoundWear ne se prête guère. Par exemple:
- au bureau;
- à la salle de remise en forme;
- dans le train;
- en ville;
- à vélo.
Au bureau, l’enceinte ne convient pas, car la musique est beaucoup trop audible par les collaborateurs tout autour, à moins de vouloir mettre leurs nerfs à rude épreuve. Ils ont l’impression que la musique sort d’une enceinte bon marché, sans profondeur aucune.
Pendant une séance de sport à la salle de gym, elle ne va pas non plus, elle n’est pas fixée puisqu’elle repose sur les épaules. En sautant, elle suit le mouvement et retombe sur les clavicules avec plus ou moins de violence.
En train et en ville, à l’instar du premier point, elle n’a pas sa place, la musique étant trop perceptible par les passants, car on veut s’éviter le ridicule.
Dernier point: à vélo, le problème vient du fait qu’on entende pas assez la musique. Même à plein volume, je n’entendais pas toujours certains passages en raison du vent de déplacement, et je ne suis pas bien rapide.
Le fait que la musique s’entende trop peu et se perde finalement vient de la conception de l’enceinte.
Quand a-t-on besoin d’une telle enceinte?
Elle convient parfaitement à une utilisation domestique, non seulement parce qu’il faut une bonne dose de confiance en soi pour oser la porter dehors vu l’engin, mais parce que c’est chez soi que l’on peut profiter de toutes ses fonctions au mieux.
Voici les situations dans lesquelles l’enceinte SoundWear se prête le mieux:
- en cuisinant;
- en faisant la lessive;
- en repassant;
- en regardant des séries;
- en passant l’aspirateur.
En cuisine, l’enceinte SoundWear se révèle pratique surtout quand on a pas envie de se servir d’une chaîne hifi. En colocation ou avec des enfants qui dorment, elle fera l’affaire. Quoi qu’il en soit, elle est agréable, car les oreilles restent libres, et on entend tout de suite lorsque l’eau bouillante déborde de la casserole.
Elle s’avère également pratique quand on fait la lessive ou du repassage: elle ne bascule pas au-dessus de la tête en se penchant.
Par ailleurs, j’ai aimé pouvoir visionner des séries avec le Soundwear que j’ai relié à l’écran du PC portable; aucune latence à noter.
N’ayant pas de télé sur laquelle tester l’enceinte, je l’ai passée à mon collègue Martin Jud. Résultat des courses? Elle fonctionne sans problème avec un téléviseur connecté. Le son est synchronisé avec l’image par défaut, sans besoin de paramétrer quoi que ce soit.
Passer l’aspirateur avec le SoundWear fonctionne aussi, mais notez que je possède un modèle silencieux. Dans le cas contraire, il serait, comme sur le vélo, difficile d’entendre la musique.
Un son plaisant
Globalement, le son est bien présent. Ce qui me plaît le plus? Les basses. En débit de la légèreté et de la petite taille, les hauts-parleurs produisent un beau son. L’application de Bose, sur Android ou iOS, permet de réguler les basses grâce à un élément de menu appelé Optimisation du dialogue, lequel permet non seulement de téléphoner mais d’écouter des morceaux de musique avec plus ou moins d’intensité. Mais pas d’égaliseur en vue.
Selon leur amplitude dans la chanson, les basses provoquent même un fourmillement au niveau des épaules. Le SoundWear donne l’impression de se retrouver dans une bulle de musique. Même à fond, on ne reste pas déconnecté de son environnement.
Il diffuse la musique en son stéréo. Le rendu des aigus est bon, le son, équilibré. C’est justement la marque de fabrique de Bose.
Le fait d’écouter de la musique fort procure des sensations inédites lorsqu’on penche la tête sur le côté. On entend beaucoup plus d’une oreille que de l'autre. Mais une fois la tête droite, c’est très agréable, car contrairement aux écouteurs, il n’existe pas de séparation entre oreille gauche et droite. On a l’impression d’écouter de la musique dans un haut-parleur, comme devant une véritable scène musicale.
Quelques petits détails en passant
Avec 266 grammes, le SoundWear paraît relativement lourd, mais une fois autour du cou, il est léger et confortable, la répartition de son poids est uniforme.
La connexion Bluetooth est rapide et facile, que l’appareil soit compatible Android ou iOS. D’après Bose, la batterie dure douze heures. Mais selon le niveau sonore de la musique, cela varie un peu. Dans l'ensemble en revanche, le fabricant ne s’est pas trompé. La fonction de charge rapide, d’une durée de 15 minutes, fournit une autonomie de trois heures.
Pour recharger le SoundWear, il faut ouvrir la fine fermeture éclair de la housse noire – juste un peu, au risque de sortir tout l’appareil et de ne pas pouvoir le remettre en place – et brancher le câble USB livré avec l’enceinte sur le connecteur prévu à cet effet. À la fin du test, j’étais surprise par la robustesse de la housse, pas de déchirure à constater.
Dès que l’appareil est allumé, les DEL, recouvertes par la housse, s’illuminent. Elles commencent à clignoter quand la batterie est presque vide.
Les cinq boutons du SoundWear – On/Off, Bluetooth, réglages du son et invites vocales – sont également recouverts par la housse. Ceci dit, si vous utilisez dès le départ l’appareil sans sa housse de protection, vous saurez instinctivement où ils se situent par la suite.
Une idée pas toute récente
Bose n'est pas le premier à avoir eu cette idée. En 1999, Sennheiser a présenté le Sennheiser Sourrounder. Les basses étaient tellement agressives que les cheveux se dressaient sur la tête. Ce fut un échec, mais en voyant ce monstre, ce n’est pas étonnant.
Le fabricant JBL propose le JBL Soundgear et LG, le LG Tone.
Samsung travaille aussi sur ce concept, il s’appelle S-Ray, présenté à l’occasion du CES 2018. Comparé au SoundWear, le son du S-Ray devrait être davantage dirigé vers l’oreille, ce qui s’avèrerait un point très positif. Sur le SoundWear, les haut-parleurs sont également alignés sur l'oreille, mais une trop grande partie du son s’évapore.
Conclusion: un appareil sympa dans certaines situations
En débit d’une qualité élevée, je ne l’achèterais pas, car je n’en aurais pas assez l’usage, surtout à ce prix. En effet, un casque vous permet d’écouter de la musique dans presque toutes les situations. Avec un tel système, il vous faudra les deux, l’enceinte et le casque.
Si vous souhaitez éviter les écouteurs conventionnels en cuisinant ou en visionnant un film, ces enceintes feront l’affaire.
La qualité du son est bonne, la finition, aboutie. En dépit d’une allure plutôt déconcertante, il remplit son objectif, si tant est que celui-ci soit également le vôtre.
Faire des expériences et découvrir de nouvelles choses font partie de mes passions. Tout ne fonctionne pas toujours comme prévu et il arrive quelquefois que quelque chose se casse. Sinon, je suis accro aux séries et je ne peux plus me passer de Netflix. En été, on me trouve le plus souvent dehors au soleil – au bord du lac ou à un festival de musique.