JBL Tour Pro 2
NC, 8 h, Sans fil
JBL est le premier fabricant à placer un écran sur le boîtier de ses écouteurs. J’ai testé les JBL Tour Pro 2 : super fonctionnalités, mais l’exécution est perfectible.
Ce minuscule écran tactile sur le boîtier des écouteurs représente-t-il l’avenir ou n’est-ce qu’un gadget inutile ?
Un micro-casque avec écran sur le boîtier existe déjà chez Poly, une sous-marque de HP. Si Apple avait fait breveter la technologie des AirPods, JBL est désormais le premier fabricant à apposer un écran sur un boîtier d’écouteurs True Wireless. Mais était-ce vraiment nécessaire ? J’ai passé deux semaines à tenter d’élucider cette question...
Ma réponse n’est pas très satisfaisante : ça dépend.
Affichant une diagonale de 1,3 pouce, soit 3,5 cm, l’écran est assez petit. En revanche, le boîtier est lui plutôt imposant par rapport à d’autres : presque six centimètres de haut et quasiment sept de large.
Grâce à l’écran, les Tour Pro 2 proposent beaucoup plus de fonctions que les boîtiers classiques :
On accède à toutes ces fonctions en effleurant le petit écran LCD. Faute de pouvoir les trier, on peut les désactiver depuis l’application. Vous n’aurez donc pas à faire défiler onze fois le menu pour atteindre la fonction lampe de poche tout à la fin.
C’est pas comme si c’était une fonction pratique...
Le boîtier se recharge aussi sans fil. Ne mouillez pas le boîtier, il n’est protégé que par un indice IPX2, contrairement aux écouteurs. L’écran rend la coque assez fragile en cas de chute. Hormis une chute sans gravité sur le parquet, je n’ai pas testé la résistance aux chutes.
Avant de pouvoir utiliser l’écran sur le boîtier, il faut le déverrouiller avec un glissement du doigt vers la droite. L’écran réagit en général de façon précise, mais comme il est tout petit, chaque glissement de doigt est approximatif. Je finis souvent par sélectionner la fonction qui suit celle où je veux faire des modifications. Et je n’ai même pas de gros doigts !
La commande via le téléphone portable est plus simple et plus rapide. Je me demande tout de même qui passe ses chansons au niveau de l’écran... C’est beaucoup plus rapide en appuyant sur les écouteurs. Je n’ai utilisé cette fonction que lorsque j’ai sorti les écouteurs de ma poche.
L’écran affiche aussi les notifications reçues par le téléphone portable, à la manière d’une montre connectée. Mais cela ne fonctionne pas toujours chez moi et je ne vois que la mention « Nouveau message sur l’appareil mobile ». Vous pouvez aussi désactiver ces messages, c’est ce que j’ai fait puisque je ne peux pas vraiment lire et répondre aux messages sur le boîtier.
En revanche, l’affichage de la batterie est bien pratique, notamment celui du boîtier lui-même. Tout est ainsi sous mon contrôle. Et en parlant de contrôle, l’arrière du boîtier arbore un petit insert antidérapant. La boîte des JBL Tour Pro ne tomberont donc pas immédiatement de l’endroit où on la pose.
Assez parlé de l’écran, les JBL Tour Pro 2 sont avant tout des écouteurs : deux oreillettes intra-auriculaires à courte tige. Pour des écouteurs intra-auriculaires, ils sont assez gros et s’ancrent solidement à l’intérieur de mes oreilles. Au bout d’un certain temps, je remarque toutefois qu’ils m’irritent légèrement les oreilles, mais cela ne sera pas forcément le cas de tout le monde. Un seul écouteur Tour Pro 2 pèse 6,1 grammes ; c’est dans la moyenne. À titre comparatif, les légers AirPods Pro pèsent 5,4 grammes à l’unité.
Pas de quoi s’extasier sur le son des Tour Pro 2 aux basses très présentes et assez froid. Je préfère un son naturel, équilibré et chaud. Les Tour Pro 2 offrent un son moyen qui manque de détails, les médiums sont souvent étouffés. Le son n’est pas à proprement parler mauvais, mais il ne correspond pas à mes goûts.
La réduction du bruit active est plutôt fiable. J’ai déjà eu de meilleurs écouteurs intra-auriculaires dans cette catégorie de prix, par exemple les Bose Quiet Comfort Earbuds II, bien supérieurs. Les Tour Pro possèdent un mode Speakthrough et bruit ambiant qui sonnent tous deux peu naturels et rendent les bruits plus aigus qu’ils ne le sont en réalité. On décèle aussi un léger bruit de fond dans tous les modes. Il est possible d’écouter des podcasts en activant la réduction du bruit, mais ce serait quand même plus agréable sans bruit de fond.
Avec les recharges du boîtier, la batterie tient 40 heures. L’autonomie des écouteurs eux-mêmes est de huit heures ou dix sans activer la réduction du bruit. Ils disposent également d’une fonction de recharge rapide, 15 minutes équivaudront à quatre heures de fonctionnement.
L’application des écouteurs JBL propose d’innombrables possibilités de réglage, presque trop à mon goût, l’application paraît un peu désorganisée. Il faut en plus sélectionner les écouteurs à chaque ouverture de l’application. Si on gère plusieurs appareils JBL depuis l’application, c’est certes pratique, mais sinon, c’est un clic de trop auquel la plupart des fabricants renoncent.
On peut sélectionner un égaliseur ou paramétrer l’audio spatial dans l’application. Les égaliseurs, aussi accessibles depuis le boîtier, modifient légèrement le son et font ce qu’ils sont censés faire. Je n’ai testé que rapidement la fonction audio spatial, l’effet surround m’a paru trop faiblard et tient plus du gadget.
L’application avait chez moi parfois du mal à détecter les écouteurs alors qu’ils étaient connectés au Bluetooth depuis un moment et diffusaient même de la musique, c’est un peu énervant.
L’écran sur le boîtier s’avère pratique pour ne pas avoir à sortir son téléphone de sa poche, pour lancer une chanson ou vérifier la batterie. Mais sinon, ce n’est qu’un gadget de plus.
Les personnes possédant une montre connectée en auront encore moins l’utilité puisqu’elles peuvent tout gérer depuis leur poignet. Et pourtant, je me risque à parier que les boîtiers à écran seront bien établis d’ici quelques années. Espérons que les futures versions soient plus abouties que les JBL Tour Pro 2. Si l’écran était facile à utiliser et si les écouteurs proposaient un meilleur son, les Tour Pro 2 constitueraient un compagnon idéal. En l’état, ils ne sont qu’un gadget pour avant-gardistes.
Photo de couverture : Livia GamperFaire des expériences et découvrir de nouvelles choses font partie de mes passions. Tout ne fonctionne pas toujours comme prévu et il arrive quelquefois que quelque chose se casse. Sinon, je suis accro aux séries et je ne peux plus me passer de Netflix. En été, on me trouve le plus souvent dehors au soleil – au bord du lac ou à un festival de musique.