Je teste le Google Pixel 8 et ne regrette aucune fonctionnalité Pro
6/11/2023
Traduction: Ekaterina Soldatova
Mes smartphones de ces dernières années se nommaient Max, Pro et Ultra. Comment m’en sortir à présent avec un Google Pixel 8 normal ? Bien mieux que ce que je craignais.
iPhone 14 Pro Max, Google Pixel 7 Pro, Samsung Galaxy S23 Ultra. Voici les trois derniers smartphones qui m’ont servi d’appareil principal pendant une longue période. Ce sont tous des appareils haut de gamme qui coûtent 1000 francs suisses ou plus.
À présent, je dois réduire le nombre d’appareils et tester le Google Pixel 8, sans Max, Pro ou Ultra, au quotidien. Il est disponible pour un peu plus de 700 francs suisses, ou euros, et est un représentant classique de la classe moyenne supérieure. Un mois avant le début de l’essai, j’étais très dubitatif : la batterie n’est-elle pas trop faible, l’écran trop petit et le processeur trop faible aussi ? Est-ce que je regrette le zoom et les autres fonctions Pro ? Est-ce la raison pour laquelle je veux revenir au plus vite à la cour des grands ?
Crainte 1 : une batterie faible
Prendre des photos, tourner des vidéos, regarder Netflix et YouTube, écouter de la musique en streaming, parcourir les médias sociaux, les e-mails, les messages et les chats ; je suis clairement un utilisateur fréquent. Dans la sphère privée tout comme dans la sphère professionnelle, je fais tout avec un smartphone. Les chiffres que montre l’outil « Digital Wellbeing » d’Android sont frappants : 300 à 400 notifications par jour, cinq à sept heures d’écran.
Même une batterie de qualité moyenne comme celle du Pixel 7 Pro atteint ses limites. Cela ne laissait rien présager de bon pour le Pixel 8, bien que la batterie (4575 mAh) soit légèrement plus grande que celle de son prédécesseur (4355 mAh).
Le système est toutefois devenu nettement plus efficace. Au cours des quelque cinq semaines d’essai, je n’ai jamais atteint les limites de la batterie. Se lever à six heures, se coucher à 23 heures, c’est aussi possible pour les utilisateur·ices fréquent·es avec une seule charge de batterie. Comme je chargeais l’appareil principalement la nuit, les capacités de charge médiocres de 27 watts sur le câble et de 18 watts sans fil ne jouent pas un grand rôle.
Lors du test d’endurance avec streaming YouTube via le WiFi, le Pixel 8 a tenu environ 18 heures. C’est mieux que le Honor 90, qui, malgré sa batterie de 5000 mAh, a cédé après 15 heures. Pas aussi bien que le Nokia G42 avec 20 heures.
Bilan : la batterie est bien mieux que prévu avec une durée de fonctionnement qui n’est pas exceptionnelle, mais satisfaisante. Et contrairement à son prédécesseur, plus de point faible face à la concurrence.
Source : Lorenz Keller
Crainte 2 : un écran trop petit
J’ai réalisé que la taille de l’écran était minuscule il y a un mois, lorsque j’ai mis de côté mon smartphone de 6,7 pouces et pris en main pour la première fois le Pixel 8 avec son petit écran de 6,2 pouces. Première réaction : rien ne va.
Pourtant, contre toute attente, je me suis vite habitué à cet écran lilliputien, tout comme lorsqu’on s’adapte à un écran plus grand dans le cas du changement inverse. Après quelques jours, je constate déjà les points positifs : le Pixel 8 est compact et, avec à peine 190 grammes, il est aussi beaucoup plus léger que les modèles imposants.
La majeure partie du poids se trouve directement dans la main, ce qui réduit considérablement le risque de chute de l’appareil, malgré son dos glissant qui n’est pas l’idéal. Autrement, le Pixel 8 est très pratique : vous pouvez facilement atteindre toutes les zones de l’écran avec les doigts et le téléphone peut être facilement glissé dans les poches de pantalon, même les plus petites.
Source : Lorenz Keller
Des concessions sur la taille, mais pas sur la qualité. L’écran OLED haute résolution peut passer d’un taux de rafraîchissement de 60 à 120 hertz selon les besoins, affiche des couleurs très naturelles et est très lumineux. La valeur de luminosité au quotidien est de 1400 cd/m² et elle peut être augmentée jusqu’à un maximum de 2000 cd/m². Sur ce point, le Pixel 8 fait donc partie des meilleurs appareils du marché, surtout dans cette gamme de prix.
Bilan : la qualité de l’écran est son atout majeur et la conception pratique son point fort. Je me suis rapidement habitué à la taille de l’écran, sauf quand je regarde la série Marvel Loki en streaming sur Disney +. J’aurais préféré voir les nombreuses scènes sur les planètes inconnues et les décors spéciaux sur un écran plus grand.
Vous trouverez tous les détails techniques, et en comparaison avec le Google Pixel 8 Pro, dans ce tableau :
Crainte 3 : un processeur trop faible
Les tests de performance semblent en effet confirmer toutes les inquiétudes. Le Tensor G3, également utilisé dans le Pixel 8 Pro, est certes meilleur que son prédécesseur, mais les valeurs sont moins bonnes que celles de tous les modèles équipés du Snapdragon 8 Gen 2 comme le Samsung Galaxy S23 Ultra dans notre tableau. De plus, le Snapdragon a déjà un an et sera remplacé par la dernière génération dans les semaines et mois à venir.
La concurrence d’Android devance donc Google dans les tests de performance. Même le Nothing Phone (2), moins cher et doté d’un processeur encore plus ancien, dépasse le Pixel 8.
Cette faible valeur a-t-elle un impact sur mon usage quotidien du smartphone ? Honnêtement, non. L’Android 14 fonctionne parfaitement, les vidéos et les jeux passe-temps sont superbes et ne ralentissent pas. Que demander de plus.
Je dois tout de même faire confiance à Google pour que cela reste ainsi pour les années à venir. Le fabricant garantit sept ans de mises à jour, ce qui est bien sûr un argument de vente convaincant. En même temps, le Pixel 8 devrait fonctionner correctement avec Android 20 ou 21.
Bilan : les craintes ont été confirmées. Le Tensor G3 est certes suffisant, mais la concurrence a plus à offrir. Il est également décevant qu’en tant qu’utilisateur de Pixel 8, j’obtiens des résultats nettement moins bons avec mes 8 Go de mémoire vive que les utilisateur·rices du Pro avec 12 Go. J’aurais aimé avoir au moins la possibilité d’une mise à niveau.
Source : Lorenz Keller
Crainte 4 : un appareil photo peu performant sans zoom
Le Google Pixel normal n’a pas la fonction zoom. Certes,vous trouverez le bouton « 2 x » dans le menu de l’appareil photo et vous pourrez aussi zoomer davantage, mais ce processus est purement numérique. Grâce au capteur principal de 50 mégapixels, cela est possible sans pertes, mais jusqu’à un certain point. Les grossissements de deux et trois fois sont bien utilisables avec des pertes de détails acceptables.
Comme nous le voyons dans le premier exemple, l’agrandissement par cinq donne des photos qu’on ne peut même pas utiliser pour les médias sociaux en basse résolution. Le logiciel tente d’améliorer la netteté et d’éclaircir l’image, si bien que les détails deviennent flous parmi tous ces pixels.
L’appareil photo grand-angle fonctionne correctement, tout comme l’appareil photo selfie. Mais c’est surtout avec l’appareil photo principal que je me suis le plus amusé. Il fournit directement des photos aux couleurs naturelles avec une belle profondeur de champ sans que vous deviez à effectuer beaucoup de réglages. Même en cas de faible luminosité, on obtient de bonnes photos qui rivalisent facilement avec les résultats de la catégorie de prix supérieure à 1000 francs suisses.
Source : Lorenz Keller
Source : Lorenz Keller
J’ai même utilisé plus souvent que prévu les gadgets logiciels de l’application photo de Google. Par exemple, pour colorer le ciel et au-dessus du dragon Lego et ajouter ainsi une atmosphère dramatique. Ou pour faire disparaître comme par magie les conteneurs à ordures gênants près du château de Greifensee. Dans les détails, ce n’est pas toujours parfait, mais cela se prête bien à l’usage.
Vous serez aussi probablement tenté·es par ces trucages logiciels si simples et accessibles sur le smartphone. Tout le monde peut les utiliser, même sans outils professionnels. Je ne peux cependant pas passer sous silence le fait que les possibilités de traitement plus complexes ne fonctionnent que si vous téléchargez l’image dans Google Cloud, où le calcul est également effectué.
Dommage que Google fasse des concessions sur le logiciel de l’appareil photo par rapport au modèle Pro, où ce n’est pas nécessaire. Cela vous permet ainsi d’effectuer plus de réglages manuels que dans le Pixel 8 normal, bien que le capteur de l’appareil photo soit exactement le même, du moins pour l’appareil photo principal. Il offrirait une puissance de calcul suffisante.
Bilan : la fonction zoom confirme mes craintes et ne me satisfait pas à l’essai. En principe, le zoom numérique me suffit, mais pas toujours. Mais dans l’ensemble, le système de l’appareil photo du Pixel 8 est si bien que je peux le valider.
Crainte 5 : vouloir immédiatement revenir au Max, Pro et Ultra après l’essai
À mon grand étonnement, je suis si satisfait du Pixel 8 que je vais continuer à l’utiliser comme appareil principal pour le moment. Bien sûr, je dois faire des concessions, surtout en ce qui concerne la taille de l’écran et la fonction zoom.
D’un autre côté, j’ai remarqué à quel point les smartphones compacts peuvent être agréables à utiliser au quotidien. Pas pour regarder des vidéos, mais dans de nombreuses autres situations. Il est pratique de pouvoir utiliser facilement un téléphone portable d’une seule main lorsqu’on effectue plusieurs tâches à la fois. Par exemple, lorsque vous escaladez un mur et que vous voulez prendre rapidement une photo alors que vous êtes encore en train de grimper. Un smartphone qui peut être tenu et utilisé à tout moment vaut son pesant d’or.
Le pixel 8 est assez petit et n’est pas trop imposant. Néanmoins, il offre la meilleure qualité à plusieurs niveaux et le tout à un prix abordable.
Bilan : toutes les craintes n’étaient pas infondées. Mais le Pixel 8 offre un ensemble convaincant pouvant même séduire un·e fan inconditionnel·le des modèles Max, Pro et Ultra.
Source : Lorenz Keller
Bonus : deux points forts et un point faible à ne pas manquer
Pour la première fois depuis des années, mon design préféré comprend un étui en silicone. En réalité, je n’aime pas du tout cette matière, mais les modèles de Google sont très bien conçus, comme une seconde peau qui tient parfaitement dans la main et évite que le smartphone ne glisse.
De plus, ils protègent le boîtier de l’appareil photo qui dépasse largement et l’écran aux bords légèrement saillants. Et les boutons sur le côté semblent de meilleure qualité que ceux de l’appareil lui-même. Et même le prix est raisonnable, bien qu’il inclue des accessoires originaux du fabricant qui sont souvent trop chers.
Les haut-parleurs méritent également des éloges. Celles et ceux qui regardent parfois des vidéos, des séries ou des films sans casque seront ravi·es d’entendre un son stéréo clair. Pour la taille du smartphone, les haut-parleurs deviennent également étonnamment bruyants sans que la qualité en souffre pour autant.
Je suis moins enthousiasmé par le cadre du boîtier en aluminium. Malgré la housse, j’ai déjà remarqué de petites égratignures. Il semble très fragile comme sur les Apple Watches bon marché. À mon avis, Google a fait des économies au mauvais endroit.
Si vous êtes intéressé·e par la version Pro, malgré les louanges du Pixel 8 normal, vous trouverez également un essai détaillé de notre collègue de la rédaction Jan.
Photo d’en-tête : Lorenz Keller
Lorenz Keller
Senior Editor
Lorenz.Keller@digitecgalaxus.chLes gadgets sont ma passion - qu'ils soient utilisés pour le bureau à domicile, pour le ménage, pour le sport et le divertissement ou pour la maison intelligente. Ou bien sûr aussi pour le grand hobby en dehors de la famille, à savoir la pêche.