Keychron Q1 : le clavier custom idéal pour débuter
4/3/2022
Traduction: Sophie Boissonneau
Le Q1 de Keychron a de superbes caractéristiques comme un circuit hot swap et un boîtier en aluminium usiné CNC. La sensation de frappe et la finition du clavier sont top, mais l'acoustique pourrait être améliorée.
Aucun clavier en vente chez Digitec Galaxus SA n’offre une frappe aussi agréable que le Keychron Q1. Il offre en effet une souplesse de frappe incomparable. Le clavier est habillé d’aluminium anodisé et dispose d’un circuit hot swap vous permettant de remplacer les touches facilement et rapidement. Malheureusement, le son du clavier n’est pas à la hauteur du reste. Le clavier reste néanmoins meilleur que son principal concurrent, le GMMK Pro.
Frappe douce grâce au montage sur joint
Le Q1 est monté sur joint, « gasket mount » en anglais. Pour ce faire, le circuit imprimé ainsi que la plaque supérieure sur laquelle sont enfichés les capuchons sont glissés entre les parties supérieure et inférieure du boîtier. Des joints en mousse de polyuréthane en haut et en bas assurent le maintien et la souplesse de la frappe.
Le Q1 est un clavier 75 %, c’est-à-dire que vous n’y trouverez pas de pavé numérique, ainsi que quelques touches de navigation.
Pour mon test, j’ai reçu la version américaine du clavier. Le clavier est livré assemblé avec les switches et les capuchons ou en version barebone. La version CH n'est disponible que dans cette dernière version, donc sans switches ni keycaps. Vous devez vous procurer ces derniers vous-même. Je n’aborderai donc pas le sujet des touches dans cette critique. En revanche, je parlerai bien des touches Gateron Phantom Red installées sur le clavier de test.
Le boîtier est disponible en trois couleurs : Carbon Black, Navy Blue et Silver Grey. Le boîtier usiné CNC et anodisé est d’excellente qualité. En raison des matériaux utilisés, le clavier avec les switches et les touches pèse plus de 1650 grammes. Les renforts sur le côté permettent cependant de le soulever et de le déplacer facilement.
Contenu de la livraison et caractéristiques
Le clavier est compatible avec Mac et Windows. Un interrupteur à l’arrière du clavier permet d’ailleurs de passer de l’un à l’autre. Juste à côté, on trouve le port USB-C pour connecter le clavier à l’ordinateur. Le Q1 est livré avec des capuchons de touches pour Mac et Windows. Outre le clavier, la livraison comprend un câble spiralé pour le raccordement, un extracteur de capuchon de touche et de switches ainsi que des outils pour dévisser le clavier.
Le câble spiralé est appréciable, mais sa finition n’est pas terrible. Les spirales sont inégales et le câble donne l'impression d'être un peu lourd. Il me fait penser à mon premier câble spiralé fait maison.
L’extracteur de capuchons et les outils sont fonctionnels. Si vous prévoyez de changer les switches régulièrement, je vous recommande cependant un autre extracteur de switches. L’extracteur fourni rend la tâche extrêmement laborieuse. Celui de Gateron est génial.
Comme les claviers de la plupart des marques, le Q1 a un angle de frappe fixe. Il est de 5 degrés. À l'avant, la hauteur de la Q1 est de 21 millimètres. Si vous êtes habitué aux claviers plats, Keychron propose un repose-poignets en bois.
Dans les entrailles du clavier
Le clavier dispose également du circuit hot swap. Ce dernier vous permet de retirer et changer rapidement les switches du clavier.
Les LED se trouvent sous les switches et sont orientées sud, c’est-à-dire qu’elles éclairent sous chaque switch. Si vos touches ont des inscriptions transparentes, ces dernières ne seront donc pas éclairées de manière uniforme. En effet, la plupart se trouvant sur le haut des touches, elles ne sont pas éclairées directement. En revanche, le Q1 est compatible avec tous les profils de touches. Lorsque les LED sont orientées vers les nord, les claviers sont généralement incompatibles avec le profil Cherry.
Les stabilisateurs intégrés sont produits par Keychron. Ils sont placés sous les grandes touches, comme la barre d’espace et la touche Entrée, pour les stabiliser. Sur mon clavier de test, ils sont déjà lubrifiés pour adoucir le cliquetis lors de la frappe.
Si vous achetez la version CH du Q1, vous devrez le démonter pour installer les switches. Je vous explique pourquoi dans cet article. J’ai donc ouvert le clavier pour ce test,
pour cela, j’ai dû dévisser huit vis. Le circuit imprimé et la plaque de recouvrement sont pris en sandwich entre la partie supérieure et la partie inférieure. Le circuit est relié par câble à un circuit annexe sur lequel se trouvent le port USB-C et une protection contre les décharges électrostatiques. Seule la platine annexe permet au Q1 d'offrir une sensation de frappe flexible. En effet, si vous appuyez sur le Q1, la plaque supérieure et le circuit imprimé se déplacent jusqu'à 2,5 millimètres. Si le port USB était sur la carte mère, cela ne serait pas possible.
La distance maximale dépend du matériau isolant qui se trouve à l'intérieur du clavier. Keychron joint deux tapis isolants : un plutôt fin d'environ un millimètre et un plus épais de trois millimètres. Dans la configuration d’usine, ils sont empilés et le Q1 ne bouge presque pas. Pour ce test, j’ai uniquement utilisé le tapis le plus fin. En effet, le plus épais amortit à peine plus le son et je veux profiter d’une flexibilité maximale.
Une fois que j'ai retiré le circuit imprimé et la plaque supérieure du boîtier et que j'ai enlevé tous les switches et les vis, je peux retirer un des tapis. Il y a une autre couche isolante entre les différents éléments.
Enfin, des switches qui ne viennent pas de Cherry
Le clavier que j’ai reçu pour le test est équipé de switches Gateron Phantom Red. Ce sont des switches linéaires développés par Keychron en collaboration avec Gateron. Les switches linéaires n’envoient pas de retour tactile lors de la frappe. Gateron évalue la force nécessaire au déclenchement à 45 grammes. Les switches se déclenchent à 2 millimètres, la course totale est de 4 millimètres. Ils sont lubrifiés lors de la fabrication.
Comparés aux switches de Cherry, les Phantom Red sont nettement moins éraillés au toucher et à l’ouïe. Et ce notamment parce qu’ils sont vendus lubrifiés. Même le « spring ping », le bruit qui se produit lorsque le ressort intégré rebondit, est à peine audible. Dans l’ensemble les touches me plaisent beaucoup.
Malheureusement, les Phantom Red ne sont déjà plus disponibles dans la boutique. Les Phantom Yellow pourraient être une alternative. Outre leur couleur, ils se distinguent des interrupteurs rouges par leur force de déclenchement, 55 au lieu de 45 grammes. Ils sont donc un peu plus durs à presser.
La meilleure sensation de frappe de tous les claviers testés jusqu'à présent, mais un mauvais son
La sensation de frappe du Q1 est très agréable. Lorsque je frappe une touche, l’ensemble du plateau s’enfonce légèrement dans le boîtier. D'une part, je me fatigue moins vite et, d'autre part, la frappe semble plus organique. Le clavier réagit à mes saisies par des mouvements. Jusque là je ne connaissais cette sensation que sur mes claviers personnalisés.
Malheureusement, cette superbe sensation de frappe est mise à mal par le bruit du clavier. Le boîtier du Q1 réverbère clairement tous les bruits de frappe et produit un son clair. Voici un extrait :
Les stabilisateurs non plus ne sont pas optimaux. On entend leur claquement malgré la lubrification. Ils sont cependant bien meilleurs que la plupart des stabilisateurs des claviers classiques. Comme le Q1 se démonte rapidement, vous pouvez les arranger ou encore les remplacer.
Logiciel et paramètres
Le Q1 est compatible avec VIA et QMK. QMK signifie Quantum Mechanical Keyboard (clavier mécanique quantique). C’est un outil en ligne open source permettant de créer des firmwares pour des claviers compatibles. Pour faire simple, il vous permet de programmer les configurations de touches, les macros et l'éclairage de votre clavier. Ensuite, vous n’avez qu’à les transférer sur votre clavier avec le nouveau firmware. VIA est une application qui vous permet de modifier l'affectation des touches sans avoir à réinstaller à chaque fois le firmware sur le clavier. L'application est toutefois basée sur QMK.
Alors que je dois généralement batailler pour faire ce que je veux avec les programmes des grands fabricants, QMK et VIA fonctionnent toujours parfaitement. Bien entendu, vous pouvez aussi personnaliser le Q1 via des commandes matérielles avec la touche Fn. Un guide rapide fourni avec le clavier vous indique les principales combinaisons de touches.
Mieux que le GMMK Pro
Le concurrent direct du Q1 est le GMMK Pro de Glorious. Le Q1 s’en sort mieux que ce dernier à quelques égards. Avec le support VIA et QMK, le clavier peut être programmé sans problème. En revanche, le logiciel propriétaire Glorious Core du GMMK Pro en fait toujours des siennes. De plus, le montage sur joints du Q1 est excellent, il assure une sensation de frappe flexible. Ce n'est pas le cas du GMMK Pro, qui offre une frappe très rigide. Côté son en revanche, le Q1 n’est pas tout à fait à la hauteur face au GMMK Pro ; la frappe résonne dans le boîtier et le bruit est clairement audible. En revanche, le GMMK Pro produit un son sourd, même sans matériau isolant. Le Q1 ne dispose pas non plus d’un bouton rotatif, mais la prochaine version devrait résoudre ce problème.
Bilan : le meilleur clavier de notre assortiment (jusqu'à présent)
Avec le Q1, Keychron livre un clavier prêt à l'emploi quasi parfait. Côté prix, ses 189 francs pour la version barebone, sont tout à fait corrects. Le GMMK Pro, le deuxième clavier DIY comparable de la gamme, coûte 200 francs ou plus selon le modèle.
Dans l'ensemble, je préfère le Q1 au GMMK Pro. Le clavier est déjà très agréable à utiliser en configuration d'usine et le personnaliser le rend encore meilleur. Rien que pour cette raison, le Q1 est idéal pour faire ses premiers pas dans le monde des claviers custom. Je le recommande vivement à tous ceux qui veulent essayer un clavier personnalisable. Je vous parlerai des modifications que j’ai apportées au clavier dans un prochain article.
Kevin Hofer
Senior Editor
kevin.hofer@digitecgalaxus.chLa technologie et la société me fascinent. Combiner les deux et les regarder sous différents angles est ma passion.
