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« Légendes Pokémon : Arceus » : découvrez les premières heures du jeu

« Légendes Pokémon : Arceus » a failli être le jeu de rôle que les fans espèrent depuis tant d'années. C'est du moins mon impression après y avoir joué pendant 10 heures.

Avec « Légendes Pokémon : Arceus », Nintendo s'est décidé à sortir des sentiers battus. Après près de 10 heures passées à jouer, je n'ai toujours pas envie de m'arrêter. C'est bon signe. Les fans vont-ils enfin avoir le jeu de rôle qu'ils attendent depuis des années ?

Pas vraiment. Et pourtant, il y avait du potentiel.

Enfin une nouvelle histoire

Voyager dans le temps ! Chez Pokémon, c'est du jamais vu. Cela permet de créer un nouvel environnement très intéressant. Pour rappel, les jeux se contentaient de décliner la même histoire en bleu, argent, vert feuille, rouge rubis... Bref, vous avez compris. On parcourait le monde pour capturer des Pokémon, éliminer des organisations criminelles, surpasser nos rivaux et devenir le/la meilleur/e dresseur/se lors du grand tournoi.

Dans Arceus, on commence avec un mystère. Dès le début, on est transportés à une époque où les humains et les Pokémon ne vivaient pas encore en harmonie. Nous voici dans la région de Hisui, inspirée du Japon féodal. Là, nous rejoignons une équipe de recherche pour explorer le monde et catégoriser les Pokémon qui y vivent afin de construire le tout premier Pokédex. Du moins jusqu'à ce que des Pokémon ressemblant à des dieux se mettent à terroriser la région.

Qui partira à leur recherche ? Nous, bien sûr. Qu'on se le dise, il ne s'agit pas ici d'une histoire digne d'un Oscar à la « The Last of Us ». Comme toujours chez Nintendo, elle est racontée de manière bien trop enfantine. Cela va de dialogues ultra infantilisants à des explications telles que « X vous permet de changer de Pokémon, cela s'appelle le changement X ». Super. Mais malgré ça, « Arceus » donne une impression de fraîcheur dès le début. Sauf en ce qui concerne l'univers de jeu. Ou comme le dirait mon collègue Phil : le Donphan dans la pièce.

Aïe, les graphismes !

D'un côté, le monde est enfin complètement ouvert et on peut s'y promener librement. Finis les niveaux linéaires et la perspective « top down ». La caméra tourne autour du personnage. Même pendant les combats, je peux me déplacer librement. Cela faisait seulement 25 ans que j'en rêvais, depuis que j'ai joué à mon premier jeu Pokémon. Cependant, les graphismes du monde de Hisui ne remporteront certainement pas de prix d'esthétisme.

Non pas que je m'y attendais de la part d'un jeu Nintendo Switch. Mais franchement, on est vraiment obligé d'avoir un environnement si austère, monotone et peu imaginatif ? Sans compter les textures ultra-délavées, les effets de lumière bon marché et un lissage des contours quasi inexistant. Hisui donne l'impression que les développeurs se sont contentés d'une version alpha inachevée. À quoi pensait Nintendo ? Les jeux précédents, « Épée » et « Bouclier » étaient plus beaux, même dans leurs passages de niveaux linéaires.

Le plus joli paysage du jeu. Et j'ai mis un certain temps à le trouver.
Le plus joli paysage du jeu. Et j'ai mis un certain temps à le trouver.
Source : Nintendo

Les plus loyaux des fans me trouveront peut-être trop dur. C'est vrai qu'il existe des terrariums variés, des prairies verdoyantes, des plages pittoresques ou encore des montagnes enneigées. Seulement, ces adjectifs ne rendent pas justice à ce que l'on voit réellement, beaucoup plus épuré. J'aurais plutôt dû dire : « il y a des prairies, des plages et des montagnes ».

Point barre.

Comme un air de jeu de rôle

Il m'a fallu une heure ou deux pour digérer le choc graphique. Mais j'ai ensuite été récompensé par de nouveaux systèmes de combat et de capture qui font d'Arceus une version légère et très amusante d'un jeu de rôle.

Tout d'abord, il n'y a plus de Pokémon invisibles dans les hautes herbes. Le jeu laisse également le choix de la manière dont on capture les Pokémon. Moi, par exemple, je préfère me faufiler dans les buissons qui me servent de camouflage avant de lancer une Pokéball. Si un symbole au-dessus de la tête du Pokémon m'indique qu'il est difficile de l'attraper même en étant camouflé, j'essaie soit de l'amadouer avec un bonbon, soit de lui lancer directement une boule d'argile à la tête pour l'empêcher de s'enfuir rapidement. Cela permet d'éviter un combat. Avec un peu d'entraînement, le tout se fait en un clin d'œil.

Avec un peu d'habileté, il est possible d'attraper la plupart des Pokémon sans devoir les combattre.
Avec un peu d'habileté, il est possible d'attraper la plupart des Pokémon sans devoir les combattre.
Source : Nintendo

Je pourrais aussi me lancer directement dans la bataille pour affaiblir le Pokémon avant d'essayer de le capturer. En parlant de ça, au lieu de se contenter de décider quel Pokémon peut attaquer en premier dans le système de combat au tour par tour, la vitesse peut désormais également décider si le Pokémon peut attaquer deux ou plusieurs fois de suite.

Cela donne plus de profondeur au système de combat, car les Pokémon ne se contentent plus d'apprendre leurs attaques, mais cherchent désormais à les maîtriser. Cela signifie que vous pouvez choisir si vous voulez exécuter l'attaque normalement, en fonction de la vitesse ou du combat. En mode « vitesse », vous faites moins de dégâts, mais vous pouvez attaquer plusieurs fois de suite. En mode « force », vous infligez plus de dégâts, mais vous perdez de la vitesse et risquez de laisser votre adversaire attaquer plusieurs fois.

Le système de combat remanié est une réussite des créateurs.
Le système de combat remanié est une réussite des créateurs.
Source : Nintendo

Par exemple, si je vois que le Pokémon adverse a besoin d'être un peu affaibli pour être capturé, mais que mon attaque Tonnerre le vaincrait directement (ce que je sais car je suis bon dresseur), je passe en mode vitesse. L'attaque ne fera qu'affaiblir mon adversaire, et je pourrai ensuite lancer une Pokéball avant qu'il ne revienne à la charge. Ou je peux aussi combiner : d'abord l'attaque Tonnerre en mode vitesse, puis une attaque Tonnerre en mode combat. Cela pourrait suffire à vaincre l'adversaire sans le laisser attaquer.

Bien joué, Luca.

Le monde est très agréable à parcourir. Notamment parce que l'exploration des Pokémon nécessite à la fois de les capturer, de les combattre, de les nourrir et de les faire évoluer. Pour savoir exactement ce qu'il faut faire, vous pouvez toujours consulter le prototype du Pokédex ou observant le Pokémon. Cela permet de varier les plaisirs.

Ça a l'air plus compliqué que ça ne l'est vraiment.
Ça a l'air plus compliqué que ça ne l'est vraiment.
Source : Nintendo

L'histoire et le système de combat rappellent vraiment les jeux de rôle. À cela s'ajoute pléthore de missions secondaires qui rivalisent avec « Shadow of War ». Si vous êtes partant pour passer des heures à chasser un petit Mustébouée et être récompensé par cinq pauvres baies oran, vous allez y trouver votre compte. En revanche, les obsessionnels compulsifs comme moi, qui détestent passer à la zone suivante avant d'avoir terminé toutes les quêtes principales et secondaires, risquent de péter un plomb.

À part « attraper » et « explorer », il n'y a pas grand-chose à faire. C'est là que Nintendo aurait dû apporter un peu plus de variété. À long terme, le jeu devient trop monotone.

Bilan : sympa, mais...

J'ai maintenant 10 heures de jeu sur « Légendes Pokémon : Arceus » au compteur. C'est un jeu que j'apprécie. Mais ce n'est pas pour autant le jeu de rôle Pokémon que nous, fans, attendons depuis des années. « Arceus » tente certes d'en être un et s'en approche grâce à un cadre plus frais et un système de combat et de capture remanié. Mais si l'on supprime les Pokémon de l'univers du jeu, celui-ci ne se compose en fait plus que d'objets à collectionner. Si vous ne voulez ni combattre ni attraper, il n'y a plus rien à faire. Et cela vaut pour toutes les zones auxquelles j'ai joué pendant les premières heures. La question est de savoir combien de temps cela va me tenir en haleine.

« Arceus » ressemble donc davantage à une preuve de concept qu'à un véritable jeu de rôle. On dirait que le jeu a manqué de budget ou de temps de développement. Cela se remarque surtout aux graphismes négligés, pour lesquels je n'ai aucune explication. Quel dommage. Pourtant, il y a cinq ans (déjà !), Nintendo montrait à quel point le minimalisme pouvait être à la fois magnifique, charmant et varié avec « Zelda : Breath of the Wild ».

Nintendo Légendes Pokémon : Arceus (Switch, Multilingue)
Jeu vidéo
EUR65,68

Nintendo Légendes Pokémon : Arceus

Switch, Multilingue

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