L’OLED en mieux ? Qu’a le Panasonic Z85A dans le ventre ?
Panasonic Z85A à l’essai : un OLED de milieu de gamme aux grosses ambitions peut-il rivaliser avec les ténors de LG et Samsung ?
Pour info : la version 65 pouces du Z85A a été mise à ma disposition par Panasonic pour ce test. Le fabricant n’a cependant aucune influence sur le résultat de ce test, mon opinion et le processus de test.
Cela fait un moment que je n’avais pas eu de téléviseur Panasonic entre les mains. Pourquoi ? Ça n’a rien à voir avec la qualité. Panasonic s’est effectivement forgé une réputation solide dans le secteur de la télévision. Depuis des années, le fabricant japonais combine les excellentes dalles OLED de LG avec ses propres processeurs d’image et obtient ainsi des résultats qui suscitent toujours l’enthousiasme, en particulier chez les passionnés et les cinéphiles.
Je suis donc heureux d’avoir à nouveau l’occasion d’examiner un téléviseur Panasonic de plus près. Et ce au bon moment, car il y a quelques jours à peine, Panasonic a fait sensation au CES 2025 en annonçant sa nouvelle dalle Tandem OLED, une technologie censée être plus lumineuse et performante que tout ce que LG propose actuellement.
Mais revenons-en à nos moutons, le Panasonic Z85A, un modèle de 2024 équipé de la même dalle que la populaire série C de LG. Reste à déterminer si Panasonic a vraiment mis le paquet pour ce téléviseur. L’interaction entre le matériel de LG et le logiciel de Panasonic peut-elle sérieusement tenir tête à la concurrence ?
Design : finesse et sobriété, ça me plaît
Comme beaucoup de ses concurrents, Panasonic mise sur une apparence élégante et moderne : des bords fins et une esthétique sobre qui rappelle fortement le design « Infinity Air » de Samsung. Le cadre en aluminium foncé à l’avant se marie bien avec le dos en plastique noir, tandis que le pied carré, plat et central assure la stabilité du téléviseur. Avec une profondeur de 30 cm, le socle risque cependant de limiter l’espace disponible pour une barre de son devant le téléviseur.
Entre le meuble et le bas de la TV, je ne mesure aussi que 4,5 cm, ce qui ne suffit pas pour la plupart des barres de son. Ma Sonos Arc, par exemple, cache le capteur infrarouge du téléviseur, ce qui rend son allumage et son extinction pénible à chaque fois.
En revanche, le Z85A impressionne par la finesse de sa dalle typique de l’OLED. Aux endroits les plus fins, je mesure à peine un demi-centimètre. En bas de la dalle, là où se trouve le matériel, tel que le processeur, les haut-parleurs et les ports, je mesure environ cinq centimètres. En comparaison, la série G de LG, avec son design « Gallery » et son épaisseur de dalle uniforme, est plus fine et plus belle une fois montée au mur. Pour fixer le Z85A au mur, il vous faudra un support VESA 300 × 400 mm. Vous le trouverez sur notre boutique en ligne.
Passons aux caractéristiques du Z85A de LG :
- 4 ports HDMI 2.1, dont un avec eARC (4K 120 Hz) ;
- 2 ports USB-A, 1 port USB-C ;
- 1 sortie Toslink ;
- 1 port LAN ;
- 1 connecteur CI ;
- des connexions pour antennes ;
- Bluetooth ;
- WiFi ;
- commande vocale avec Alexa.
Les entrées HDMI prennent en charge les technologies HLG, HDR10, HDR10+ et Dolby Vision. Les signaux audio Dolby Atmos provenant de lecteurs externes tels que les lecteurs Blu-ray ou les décodeurs passent également sans problème. C’est un peu plus compliqué pour les signaux DTS:X et DTS-Master-Audio qui sont, eux, convertis en signaux PCM 7.1 multicanaux et PCM 5.1 multicanaux de moindre qualité. Important : dans les paramètres audio, j’ai d’abord dû changer manuellement le format audio numérique de « Automatique » à « Passthrough », sinon seul le son stéréo passait.
Mesures : couleurs au top, luminosité au raz des pâquerettes
Le paragraphe qui suit entre dans les détails. Les mesures avec l’outil professionnel de Portrait Display (site en anglais) permettent un classement objectif de la qualité d’image. Si les détails et les diagrammes ne vous intéressent pas, vous pouvez lire la version courte avant d’aller au chapitre « L’image : couleurs riches et détails précis ».
Voici l’essentiel en bref :
- luminosité : la luminosité maximale atteint 809 cd/m², c’est assez solide pour un téléviseur OLED de milieu de gamme, mais largement inférieur à ce qu’offrent les modèles phares de Samsung et LG.
- Contraste : grâce à la technologie OLED, le Z85A fournit des taux de contraste parfaits, car les pixels peuvent s’éteindre complètement.
- Couverture de l’espace colorimétrique : le Z85A couvre correctement les espaces colorimétriques SDR et HDR les plus courants. Cela garantit une image naturelle.
- Fidélité des couleurs : le Z85A affiche correctement les couleurs, mais n’atteint pas la précision des modèles phares de LG et Samsung. Ces différences sont cependant invisibles pour la plupart des gens.
- Reflets : les reflets ne sont pas complètement éliminés, mais même lorsque la TV est allumée, ils ne gênent pas vraiment. Le S95D de Samsung reste le premier de la classe avec son excellente couche antireflet, qui surpasse nettement le Z85A dans cette discipline.
Venons-en aux mesures. J’ai mesuré tous les modes d’écran du téléviseur sans faire d’étalonnage, tel qu’il est configuré à la sortie de l’emballage. J’ai très peu touché aux paramètres :
- mouvements : je règle « Intelligent Frame Creation » sur « moyen » pour éviter que l’image se bloque. Pour les puristes, je recommande toutefois le réglage « faible » pour éviter l’effet soap opera.
- J’ai désactivé tous les paramètres d’économie d’énergie et de réglage automatique de la luminosité.
J’ai obtenu les meilleurs résultats pour tous les types de contenus en mode réalisateur. Étant donné que le téléviseur passe automatiquement en Dolby Vision pour les contenus HDR (sur les services de streaming, il n’y a pratiquement plus aucun contenu HDR qui ne soit pas en Dolby Vision), j’analyse uniquement les données de mesure Dolby Vision. Pour jouer, il faut bien sûr toujours utiliser le mode jeu pour profiter d’un input lag faible. Vous cherchez un bon téléviseur pour jouer ? Vous trouverez ici mon guide pour vous aider à choisir.
Luminosité maximale
Dans le graphique ci-dessous, je compare le Z85A à ses concurrents OLED 2024 de la maison LG et Samsung, le G4 et le S95D.
Ma première impression est un peu décevante.
Le Z85A de Panasonic, représenté par la courbe orange, émet 809 cd/m² sur une très petite partie de l’image (2 % Window), soit à peine la moitié de la luminosité du S95D de Samsung et nettement moins que le G4 de LG. Le Z85A se montre également moins performant en termes de luminosité totale (100 % window), c’est-à-dire pour une portion d’image couvrant toute la surface d’affichage.
Il faut certes replacer ce résultat dans son contexte : le G4, que j’ai testé ici, utilise une dalle OLED avec une couche innovante de microlentilles qui renforce visiblement sa luminosité. Le Z85A, quant à lui, utilise la même dalle que le C4 de LG, sans la couche de microlentilles. Cela explique aussi la grande différence de prix entre les différents modèles : le Z85A de Panasonic et la série C de LG sont des téléviseurs milieu de gamme, tandis que le G4 est une TV haut de gamme.
Le S95D de Samsung, testé ici, joue dans une ligue similaire à celle du G4 de LG : en tant que téléviseur QD OLED, il est, de par sa technologie, plus lumineux que les dalles OLED traditionnelles et par conséquent beaucoup plus cher.
Si je compare les résultats avec ceux d’autres magazines du secteur, comme Rtngs.com (site en anglais), il apparaît que le Z85A est légèrement moins lumineux que le C4 de LG. La différence est en moyenne de 50 cd/m², une valeur à peine perceptible à l’œil nu.
Balance des blancs, couverture de l’espace colorimétrique et fidélité des couleurs
Voyons désormais si le Z85A de Panasonic reproduit bien le blanc, les couleurs et les nuances de gris. Pour me faire une idée, je vais répondre aux trois questions suivantes :
- EOTF, balance des blancs et équilibre des couleurs : le téléviseur affiche-t-il l’échelle des gris neutres de manière précise ?
- Couverture de l’espace colorimétrique : combien de couleurs le moniteur peut-il afficher ?
- Fidélité des couleurs : quelle est la précision du rendu des couleurs du téléviseur ?
Chacun des 8,3 millions de pixels du Z85A est composé de trois sous-pixels : un rouge, un vert et un bleu. On obtient du blanc lorsque ces trois sous-pixels rayonnent en même temps et avec la même intensité. La luminosité maximale produit donc le blanc le plus clair, tandis que la luminosité minimale donne le noir le plus profond. Entre les deux, on trouve donc des nuances de gris plus ou moins claires, on parle aussi de mesurer l’échelle de gris.
Plus la différence entre les pixels les plus clairs et les plus sombres est grande, meilleur est le contraste. Comme pour tous mes essais de téléviseurs OLED, je fais l’économie d’une mesure de contraste, car les pixels OLED peuvent s’éteindre complètement. Le taux de contraste tend donc de toute façon vers l’infini.
Question 1 : EOTF, balance des blancs et balance des couleurs
Les niveaux de gris du Panasonic Z85A sont bons, mais imparfaits. Jusqu’à environ 70 % de luminosité, le téléviseur suit la ligne de référence (jaune), après quoi les nuances de gris sont légèrement plus sombres dans les zones les plus claires. Ça peut sembler négatif, mais ça pourrait parfaitement être un choix conscient de Panasonic afin d’économiser l’énergie et de ne pas en demander trop à la dalle.
La balance des couleurs sans luminosité est très stable. Cela signifie que l’échelle de gris a un aspect chromatique neutre, sans qu’une couleur ne l’emporte ou ne se laisse dominer.
Passons maintenant à la balance des couleurs mesurée avec la luminosité :
En ce qui concerne l’équilibre des couleurs avec la luminosité, on remarque à partir d’environ 60 % que les trois couleurs (rouge, vert et bleu) faiblissent simultanément. Entre 70 et 90 %, les couleurs sont nettement moins intenses qu’elles ne devraient l’être, mais comme toutes les couleurs faiblissent en même temps, aucune ne prend le dessus. La plupart des gens ne percevraient cela que comme une image un peu trop sombre.
Question 2 : couverture de l’espace colorimétrique
Dans l’ensemble, le Z85A fait donc bien son travail, mais n’arrive pas à la cheville d’appareils plus chers comme le G4 de LG ou le S95D de Samsung, qui sont supérieurs dans les tons gris clair et les couleurs.
Pour la couverture des espaces colorimétriques HDR, je mesure les valeurs suivantes :
- Rec. 709 : 100 % (bon = 100 %), c’est-à-dire l’espace colorimétrique standard pour les contenus SDR comme la télévision en direct, les DVD et les Blu-ray.
- DCI-P3 : 95,03 % (bon = >90 %), c’est-à-dire l’espace colorimétrique standard pour les contenus HDR, par exemple en HDR10 ou Dolby Vision.
- BT.2020 : 70,92 % (bon = >90 %), un espace colorimétrique considéré comme l’avenir. Les contenus actuels y ont rarement recours.
La Z85A offre donc une très bonne couverture de l’espace colorimétrique DCI-P3 avec 95,03 %. C’est à peine moins que les 96,58 % de couverture atteints par le G4 de LG ou les 99,95 % obtenus par le S95D de Samsung. Notons que la technologie (QD) OLED a un peu d’avance dans ce domaine. En pratique, ces différences sont insignifiantes.
En ce qui concerne la couverture du très vaste espace colorimétrique BT.2020, le téléviseur de milieu de gamme de Panasonic s’en sort moins bien avec 70,92 %. Mais ce n’est pas une surprise et cela est dû à la technologie : actuellement, seuls les téléviseurs QD OLED comme le S95D de Samsung atteignent une couverture d’environ 90 % de l’espace colorimétrique BT.2020. C’est précisément pour cette raison que l’industrie du film et des séries calibre ses contenus HDR dans l’espace colorimétrique DCI-P3, beaucoup plus répandu. La couverture BT.2020 sert donc plutôt d’indicateur de la viabilité d’un téléviseur.
Question 3 : fidélité des couleurs
Venons-en à la troisième question, à savoir la fidélité des couleurs. Elle décrit la précision avec laquelle les couleurs sont représentées. L’écart entre le téléviseur et la valeur de référence est donnée en DeltaE (dE). Le blanc indique les couleurs de référence envoyées au téléviseur par le générateur d’images tests, les cercles noirs ce qui a été mesuré sur le téléviseur.
Le Z85A obtient un bon DeltaE de 3,14. Ce n’est certes pas le meilleur score, mais il n’est pas non plus très éloigné du G4 de LG et de son DeltaE de 2,95. Le Bravia 9 de Sony, la meilleure TV mini LED de Sony sur le marché que j’ai testée ici, obtient même un DeltaE plutôt médiocre de 4,07.
En matière de fidélité des couleurs, le Panasonic Z85A affiche donc des performances correctes pour un modèle de milieu de gamme. Les niveaux de gris sont bien équilibrés et les écarts de couleurs sont certes un peu élevés, ce qui correspond à une dalle de milieu de gamme, mais ils ne se remarquent guère dans un home cinéma normal. Toutefois, les modèles phares tels que le G4 de LG ou le S95D de Samsung offrent des couleurs plus précises et une plus grande couverture de l’espace colorimétrique, ce qui est particulièrement appréciable pour les contenus HDR exigeants.
Reflets
Les reflets à l’écran ne sont pas mesurables en soi. Il me semble cependant important d’en tenir compte dans mes tests. Pour la première comparaison, j’ajoute une image de mon essai avec le G4 de LG. Les photos ont été prises aux alentours de midi et sans que j’assombrisse la pièce pour l’occasion :
C’est Panasonic qui l’emporte ici : sur le LG G4 à droite, la lampe orange est en effet clairement visible, alors que sur le Z85A, elle reste agréablement tamisée. Mais à part cela, les deux téléviseurs peuvent bien absorber et dissimuler la lumière ambiante.
Lorsque l’écran est allumé, même le Z85A, avec sa luminosité de pointe d’environ 800 cd/m², rayonne suffisamment pour masquer les reflets, même dans les scènes sombres. Mais on les distingue quand même. Notamment au début de Blade Runner 2049 :
Samsung a lui-même montré cette année comment gérer parfaitement les reflets, mais avec son produit phare OLED, le S95D. Voici la comparaison avec la TV allumée :
Ce n’est pas une erreur ou une retouche, l’image de droite est en fait l’écran du Samsung S95D photographié exactement de la même manière. Vous ne voyez pas le moindre reflet ? Moi non plus ! Mon salon est pourtant lumineux. C’est clair, la couche antireflet du téléviseur OLED de Samsung me manquera cruellement sur tout téléviseur n’en étant pas doté.
L’image : couleurs riches et détails précis
Passons maintenant au test pratique. Le Z85A va se frotter aux téléviseurs OLED phares de LG et de Samsung : le G4 et le S95D. Il est vrai que la comparaison n’est pas tout à fait juste, car le Z85A n’est pas une TV haut de gamme, mais plutôt milieu de gamme comme la C4 de LG. Toutefois, faute de matériel de comparaison adéquat, je n’ai pas d’autre choix. Au moins, cela nous permettra de voir si les différences entre le milieu et le haut de gamme sont vraiment si importantes dans la pratique.
Si mes rapports concernant les deux autres TV vous intéresse, rendez-vous ici :
Pour évaluer la fidélité des couleurs, j’aime me tourner vers Les Gardiens de la Galaxie, Vol. 2, notamment cette scène dans laquelle la peau tatouée de Drax’ exige un rendu précis des détails les plus fins, sans surexposer le reste. Plongée dans le crépuscule, la scène du palais d’Ego doit en même temps être suffisamment dynamique pour capturer l’atmosphère kitsch de l’heure dorée sur la planète. Le Panasonic Z85A s’en sort bien et transmet l’ambiance de la scène de manière convaincante.
En comparaison directe, on remarque toutefois que l’image du Z85A tend légèrement vers le jaune. Le G4 de LG met en scène les ombres avec plus de force et semble ainsi un peu plus vivant, tandis que le S95D de Samsung met l’accent sur des tons chair plus réalistes. En fin de compte, c’est surtout une question de goût puisqu’aucun téléviseur ne présente de grave faiblesse.
En guise de deuxième comparaison, j’ai ajouté une scène du film Avatar : la voie de l’eau* où les tons verts et bleus dominent. C’est au niveau de la peau bleutée des Na’vi, proches de la nature, que l’on constate les plus grandes différences : le G4 de LG fournit ici une image un peu plus dynamique, tandis que la peau paraît un peu plus grisâtre sur les images de Panasonic et Samsung. En survolant la jungle et en regardant la mer, on constate en outre que la dalle de Panasonic n’atteint pas le pic de luminosité de LG et Samsung.
Mais là encore, le Z85A de Panasonic ne présente pas de graves faiblesses.
En revanche, je trouve l’image de Panasonic presque parfaite dans le James Bond Skyfall, et plus précisément dans la scène où James et Q contemplent un tableau bien précis dans le musée : un imposant navire de guerre vieillissant destiné à la démolition. Une allusion subtile à la situation de Bond.
L’image du Z85A de Panasonic me semble agréablement naturel. Ça me plaît. Mais le G4 de LG est un peu plus chaud en comparaison, notamment dans la représentation des tons chair, et cela me plaît encore plus. En revanche, l’image de Samsung marque des points en comparaison avec un rose un peu plus réaliste. Est-ce mieux ? Je pense que c’est une question de goût.
Black crush et ombres
Comment se débrouille le Z85A de Panasonic dans les scènes sombres ? Pour ce test, j’utilise la première scène de Blade Runner 2049.
Les trois téléviseurs fournissent une image d’une obscurité impressionnante. En effet, lorsque l’on filme à contre-jour, il est normal que des détails se perdent dans l’obscurité. C’est un phénomène appelé « black crush ». J’aime le noir profond. Ça me rappelle les écrans plasma d’il y a quelques années. Il est toutefois surprenant que le G4 de LG avale plus de détails, alors que les zones lumineuses, comme la fenêtre, ont plus de « punch ». C’est probablement dû à la luminosité de pointe effectivement meilleure de la dalle. En comparaison avec Samsung, on remarque que le S95D présente une légère teinte vert-bleuâtre dans les zones très lumineuses, alors qu’il paraît un peu plus rougeâtre dans les zones sombres.
Le téléviseur Panasonic est peut-être moins lumineux que les modèles de LG et de Samsung, mais il convainc par son excellent équilibre des couleurs. La pratique confirme nos mesures de la balance des blancs.
Gradation lumineuse
Dernier test d’image : la reproduction des détails dans les zones lumineuses de l’image. Observez bien le soleil en arrière-plan dans l’extrait de Jurassic World ci-dessous : même dans une zone d’image aussi claire, les détails fins comme les délicates traînées de condensation et les nuances des tons orangés restent parfaitement visibles, ce qui fait que le soleil apparaît clairement comme une sphère. Il n’y a pas d’anneaux blancs gênants autour du soleil.
Le G4 de LG et le S95D de Samsung maîtrisent également cette tâche sans faiblesses apparentes. En fait, je dirais que les trois téléviseurs reproduisent les dégradés de manière presque identique. Cependant, chez LG, j’ai dû régler la gradation lisse pour le contenu HDR sur « moyen » pour obtenir ce résultat.
Le processeur : du judder au gaming en passant par l’upscaling – tout est sous contrôle
Parlons maintenant du processeur, c’est-à-dire le « cerveau » de la télévision. Il traite les signaux d’image entrants, les analyse et optimise leur rendu à l’écran. Pour ce faire, il réduit le bruit d’image, renforce les couleurs, lisse les bords, assure des mouvements plus fluides et complète les informations de pixels manquantes lors de l’upscaling afin d’améliorer la qualité de l’image.
Dans le Panasonic Z85A, c’est le HCX Pro AI-Processor MK II qui est à l’œuvre. Voilà un nom qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction (non mais sérieusement, qui a bien pu inventer un tel nom !?). On le retrouve exclusivement dans les modèles haut de gamme de Panasonic.
Motion processing et judder
Passons maintenant à l’un des tests les plus exigeants, celui du judder. Aucun téléviseur n’y coupe entre mes mains. Le judder, ou saccade en français, lors de mouvements lents de la caméra est un phénomène qui peut se produire sur tous les téléviseurs. Le film 1917 de Sam Mendes est plein de ces mouvements de caméra réguliers et lents, ce qui le rend idéal pour tester le judder. Observez bien les planches verticales de la grange dans la vidéo comparative ci-dessous. Traversent-elles l’écran de manière fluide ou le mouvement est-il saccadé ?
Le processeur de Panasonic fait tout de suite jouer ses muscles : en réglant au préalable le paramètre du menu « mouvements » Intelligent Frame Creation sur « moyen », je ne distingue aucun judder. Par défaut, le calcul des images intermédiaires (interpolation d’images) est désactivé, ce qui rend l’image trop saccadée à mon goût. Sur « bas », je ne remarque pas vraiment la différence, alors que sur « élevé », l’esthétique en pâtit : les films et séries ressemble alors à de piètres feuilletons télé.
Une chose est sûre; le MK II de Panasonic n’a pas à rougir de la comparaison avec le processeur Alpha 11 de LG. Et ça n’est pas peu dire, car le processeur de LG compte parmi les meilleurs de la discipline depuis des années déjà. Je dirais même que Panasonic présente moins de scintillements et de saccades dans l’image que le processeur Neural Quantum de Samsung.
Passons à la scène suivante de 1917. Ici aussi, le travail de caméra de Mendes présente un immense défi pour la plupart des processeurs. Notamment lorsqu’il y à l’image des bords nets sur un arrière-plan flou, comme autour des casques des deux soldats. Là, le processeur et les pixels doivent réagir très rapidement.
Dans cet exemple également, le processeur de Panasonic n’a rien à envier à ses puissants concurrents et présente un aspect agréablement lisse. Sans loupe, je suis bien incapable de distinguer le moindre problème dans le rendu très fluide du mouvement de caméra.
Temps de réponse des pixels
Passons au contenu original Apple : For All Mankind. Il me sert à constater le temps nécessaire pour qu’un pixel change de couleur. Si le changement n’est pas assez rapide, cela donne l’impression que l’image s’estompe, on appelle ce phénomène le « ghosting ». Lorsque la caméra se déplace sur la surface de la lune, regardez bien le texte qui s’affiche en bas à gauche.
Vous voyez quelque chose ? Moi rien. Comparé à l’image du S95D de Samsung sur laquelle on voit même un léger judder autour de la fusée lorsque la lune passe en arrière-plan. Chez Panasonic, en revanche, tout reste fluide et les textes sont incroyablement nets.
C’est tout sauf évident. Pour montrer ce que je veux dire, j’ai ajouté à la fin une comparaison avec le modèle C82 de TCL. Je dois toutefois préciser que c’est un modèle plus ancien de deux ans. Cet exemple ne doit donc servir que d’illustration, d’autant plus que TCL a déjà apporté de nettes améliorations aux modèles suivants.
Conversion ascendante
Passons maintenant au test le plus exigeant : je veux savoir dans quelle mesure le processeur peut améliorer les sources de maigre qualité, qu’il s’agisse de Blu-rays, de TV en direct ou de The Walking Dead. La série a délibérément été filmée en 16 mm afin de créer une atmosphère post-apocalyptique grâce au grain si particulier de la pellicule et au bruit de l’image. Observez attentivement la zone sombre entre les deux hommes.
Une fois de plus, je dois me munir d’une loupe pour trouver les différences entre les performances du processeur de Panasonic et celles de LG, même lorsque je clique sur pause. Chapeau ! En comparaison avec Samsung, Panasonic l’emporte même clairement : mettez par exemple la vidéo en pause ici, vous verrez immédiatement des artefacts et de vilains défauts chez Samsung. Chez Panasonic, rien qui puisse faire tache, pas de bruit d’image ou d’artefacts dus à la compression. Le rendu de l’image est net, agréablement chaud, riche et peut-être un poil trop rouge.
Gaming : mode jeu et input lag
En mesurant l’exactitude des couleurs en mode jeu, j’obtiens un DeltaE moyen d’un bon 4,19 (consultez la rubrique « Écart de couleur » ci-dessus si vous souhaitez plus de détails). C’est à peine moins bien que le DeltaE de 3,44 que j’ai mesuré sur le G4 de LG.
Concernant l’input lag, c’est-à-dire la latence en entrée : avec l’appareil de mesure de « Leo Bodnar » (site en anglais), je mesure un input lag moyen très bon de 13,2 millisecondes pour une image UHD à 60 images par seconde. C’est un très bon résultat qui se rapproche du G4 de LG qui a obtenu 9,8 millisecondes. Cette valeur est, en outre, inférieure aux 20 millisecondes attendues d’un bon mode jeu.
D’autant plus que le téléviseur prend en charge toutes les fonctionnalités pertinentes pour les joueurs et les joueuses :
- 4x ports HDMI 2.0, dont deux avec spécifications HDMI 2.1 (4K120Hz) ;
- Auto Low Latency Mode (ALLM) ;
- taux de rafraîchissement variables (AMD FreeSync Premium Pro).
Pour ce faire, Panasonic a conclu, comme tous les grands fabricants Samsung, LG, Philips, TCL et Sony, un partenariat avec de nombreux grands studios de jeu. Le résultat : HGiG (site en anglais), HDR Gaming Interest Group. Selon le fabricant, cela devrait garantir que le HDR soit affiché comme les développeurs de jeux l’aient prévu, comme dans l’exemple suivant de Spider-Man 2 sur PlayStation 5.
Ce que Panasonic livre ici avec le Z85A en mode jeu est un véritable régal pour les yeux. Avec 120 images par seconde, je passe d’un gratte-ciel new yorkais à un autre en toute fluidité, j’élimine mes ennemis dans des combats endiablés et je me balance sans effort au-dessus de la ligne d’horizon emblématique de New York. L’input lag réduit permet au moindre de mes mouvements d’être rendu à l’écran en une fraction de seconde, ce qui est un avantage considérable, surtout dans les jeux d’action comme Spider-Man 2 sur PS5 Pro.
Il est également impressionnant de constater la mise en scène des contrastes et couleurs par la dalle OLED de Panasonic : le rouge et le bleu vifs du costume de Spider-Man brillent littéralement, tandis que le noir profond contrebalance cela parfaitement. Même lors des mouvements de caméra les plus rapides, l’image reste parfaitement nette et les détails sont clairement visibles.
Fire TV : bien intégré, mais très centré sur Amazon
Avec Fire TV, Panasonic mise depuis 2024 sur le système d’exploitation d’Amazon. Ce dernier est particulièrement intéressant pour les foyers qui utilisent déjà l’écosystème Amazon. L’intégration d’Alexa en particulier est une caractéristique centrale qui permet de commander le téléviseur entièrement par commande vocale, de la navigation dans les menus et les services de streaming à la commande d’appareils domotiques comme les lampes, les caméras ou les thermostats.
Les services Amazon comme Prime Video, Amazon Music et Luna, le service de cloud gaming maison, sont également intégrés de manière proéminente dans le système. Si vous utilisez déjà ces plateformes, vous profiterez d’une intégration sans faille. En même temps, Fire TV offre un large choix d’applications, y compris Netflix, YouTube, Disney+ et Plex, de sorte que tous les services de streaming courants sont disponibles.
Toutefois, l’accent est clairement mis sur les services d’Amazon. Et lors de la première configuration du téléviseur, vous n’aurez d’autre choix que de créer un compte Amazon si vous n’en avez pas déjà un ou de connecter votre compte. Une chose m’a agacé : le téléchargement d’applications comme Plex ou DAZN depuis l’Appstore prend une éternité. Heureusement, on ne le fait qu’une fois par application et dès qu’elles sont installées, les applis fonctionnent de manière fluide et se chargent rapidement.
Ainsi, les foyers qui utilisent plutôt les services Google ou Apple ne verront guère d’avantages par rapport aux systèmes d’exploitation Google TV ou tvOS. Google TV, en particulier, s’est imposé chez les fabricants de téléviseurs comme Sony, Philips et TCL et offre des fonctionnalités similaires. Fire TV s’adresse donc plutôt aux personnes qui utilisent Alexa et d’autres services Amazon et souhaitent un hub domotique fortement intégré dans leur téléviseur.
Bilan
Précision des couleurs, fluidité, mais manque de luminosité
Le Z85A de Panasonic est un solide téléviseur OLED de milieu de gamme qui se distingue par l’équilibre et la précision de ses couleurs. Le processeur HCX Pro AI MK II offre un traitement convaincant des mouvements et du bruit d’image, qu’il réduit considérablement, même pour des sources exigeantes. Le Z85A présente des faiblesses notamment au niveau de sa luminosité de pointe qui, avec 809 nits, pèche un peu comparé aux modèles phares de LG et Samsung.
Les joueurs et joueuses y trouveront leur compte : faible input lag, 4K 120 Hz et compatibilité VRR complète en font un téléviseur parfaitement équipé pour les jeux d’action. En revanche, le système d’exploitation Fire TV est certes intéressant pour celles et ceux qui utilisent les services d’Amazon, mais reste purement fonctionnel et peu spectaculaire en dehors de cet écosystème.
Pour conclure, si vous cherchez une alternative moins coûteuse que les modèles haut de gamme et que le manque de luminosité ne vous dérange pas, le Panasonic Z85A un excellent appareil polyvalent.
Pro
- couleurs fidèles et équilibrées
- excellent traitement des mouvements
- mode jeu réactif avec un faible input lag
- Fire TV avec intégration d’Alexa
- image naturelle pour les contenus HDR
Contre
- luminosité de pointe nettement inférieure aux modèles haut de gamme
- compatibilité limitée avec DTS
- Fire TV très axé sur les services d’Amazon
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»