Un boîtier qui optimise la consommation d’électricité solaire
En coulisse

Un boîtier qui optimise la consommation d’électricité solaire

Une appli m’indique que nous consommons un bon tiers de l’électricité solaire produite par l’installation PV sur notre toit. J’aimerais augmenter ce pourcentage, et j’espère qu’un petit boîtier gris m’y aidera.

C’est le deuxième article d’une série montrant comment réduire sa facture d’électricité grâce à l’énergie solaire et à une gestion intelligente de sa consommation. Vous trouverez les autres articles de la série ci-dessous.

Grâce aux panneaux solaires installés sur le toit de notre maison, notre production d’électricité annuelle couvre presque entièrement nos besoins. Malheureusement, nous n’avons pas toujours l’électricité pile au bon moment. Grâce à une commande intelligente, l’électricité recharge d’abord la batterie de notre voiture électrique lorsque le soleil de mai brille pendant plusieurs jours d’affilée. Une fois que la batterie est pleine, nous n’avons pas d’autre solution que de vendre le surplus à notre centrale électrique locale, à un prix dérisoire. En règle générale, les fournisseurs d’électricité sont radins.

N’y a-t-il pas un moyen d’augmenter le taux de consommation de notre installation photovoltaïque ? Il est passé de 37 % en 2022 à 40 % en 2023, mais ça ne me suffit pas. Si quelqu’un sait comment y parvenir, c’est Hans Fischer, l’un des créateurs du Solar Manager, une petite boîte noire dotée d’un logiciel sophistiqué que l’on place dans les distributeurs de courant pour mesurer, et surtout commander, les flux de courant. Comme le Solar Manager est compatible avec les Wallboxes, les onduleurs solaires, les accumulateurs à batterie, les pompes à chaleur et de nombreux autres produits (vous trouverez un aperçu ici (en allemand)), on peut utiliser cet appareil et la commande sans dépendre des solutions logicielles d’un fabricant en particulier.

Où puis-je encore optimiser ?

Mon Solar Manager ne gère jusqu’à présent « que » l’onduleur et la Wallbox de Easee. Je n’ai pas (encore) d’accumulateur de courant. Ce système est très simple. Si l’électricité vient de notre toit, nous la consommons dans la maison. Si nous avons besoin de plus que ce que nous produisons, nous nous approvisionnons aussi sur le réseau. Si la production excède nos besoins et si la voiture électrique est connectée à la Wallbox, elle reçoit l’électricité restante.

Lorsque la voiture électrique se charge pendant une matinée pluvieuse et nuageuse, le flux de courant ressemble à ça.
Lorsque la voiture électrique se charge pendant une matinée pluvieuse et nuageuse, le flux de courant ressemble à ça.
Source : Martin Jungfer

Après avoir installé deux prises Mystrom, j’ai découvert ce que les autres appareils de la maison consomment comme électricité (le Mac du bureau, par exemple). Je pourrais connecter une prise Mystrom au Solar Manager, et activer un paramètre pour que le Mac ne soit alimenté que lorsqu’il y a suffisamment de soleil. Bon, je doute que mon chef apprécie que je sèche les réunions d’équipe les jours de pluie... Ce n’est pas là que je vais optimiser ma consommation.

De toute façon, Hans Fischer le sait bien, la pompe à chaleur et le chauffe-eau sont les appareils les plus gourmands. Ils n’ont que six ans, mais ils sont encore « bêtes » ; ils n’ont aucune interface pour communiquer avec les autres appareils.

C’est là qu’intervient l’Internet Service Gateway (ISG), un boîtier gris de la taille d’une boîte de chocolats qui rend ma pompe à chaleur intelligente.

Un monteur de chez Stiebel Eltron installe l’ISG dans mon local technique, le connecte à Internet, pose un interrupteur Shelly destiné aux mesures et veille à ce que le Solar Manager reconnaisse la pompe à chaleur et puisse la commander.

L’interrupteur Shelly Pro 3 EM mesure les flux d’énergie et interagit avec le Solar Manager pour les optimiser. Oui, vous avez bien vu, l’électricien l’a posé à l’envers, car il ne rentrait pas dans l’armoire électrique à l’endroit.
L’interrupteur Shelly Pro 3 EM mesure les flux d’énergie et interagit avec le Solar Manager pour les optimiser. Oui, vous avez bien vu, l’électricien l’a posé à l’envers, car il ne rentrait pas dans l’armoire électrique à l’endroit.
Source : Martin Jungfer

Après quelques mois, Hans Fischer vient évaluer la situation et vérifier les données que le Solar Manager recueille en continu. La nouvelle passerelle ISG est trop récente pour que je puisse voir si et combien je vais économiser en frais d’électricité. Hans m’explique que les données de l’année précédente ne me servent pas à grand-chose. En effet, la puissance solaire n’est pas une valeur fixe, pas plus que la consommation d’électricité dans la maison. Les données peuvent varier fortement, lorsqu’un mois a été plus ensoleillé que celui de l’année précédente, par exemple, ou que la voiture électrique a dû être chargée davantage avant de partir en week-end.

Hans Fischer analyse les données. Il consulte les courbes de la production et de la consommation d’électricité, celles de la température de l’eau dans le chauffe-eau, et il me confirme que tout fonctionne comme prévu.
Hans Fischer analyse les données. Il consulte les courbes de la production et de la consommation d’électricité, celles de la température de l’eau dans le chauffe-eau, et il me confirme que tout fonctionne comme prévu.
Source : Martin Jungfer

Nous voyons quand même que l’ISG n’est pas complètement inutile. Il allume le chauffe-eau lorsque le soleil brille, et fait en sorte que de l’eau un peu plus chaude circule dans les tuyaux du chauffage au sol lorsque les rayons du soleil produisent de l’électricité. L’eau retient la chaleur, ce qui réduit la consommation d’électricité durant la nuit.

Ce graphique montre les données du 1er mai dernier : en jaune, la production d’électricité solaire, en bleu, la consommation d’électricité. La ligne rouge indique la température de l’eau dans le chauffe-eau. La ligne jaune, quant à elle, montre le courant chargé dans la voiture électrique via la Wallbox. On voit ici que les réglages du Solar Manager optimisent la consommation de l’électricité produite. Le 1er mai, j’ai utilisé plus de 80 % de l’électricité solaire.
Ce graphique montre les données du 1er mai dernier : en jaune, la production d’électricité solaire, en bleu, la consommation d’électricité. La ligne rouge indique la température de l’eau dans le chauffe-eau. La ligne jaune, quant à elle, montre le courant chargé dans la voiture électrique via la Wallbox. On voit ici que les réglages du Solar Manager optimisent la consommation de l’électricité produite. Le 1er mai, j’ai utilisé plus de 80 % de l’électricité solaire.
Source : Solar Manager

Optimiser à petite échelle

Le but de l’ISG est de rendre le fonctionnement de la pompe « intelligent ». Je ne peux pas encore dire si cette passerelle en vaut la peine. J’attends encore quelques mois avant de faire le bilan, histoire que les variations d’ensoleillement et de consommation s’équilibrent.

En attendant, j’optimise à petite échelle. J’ai connecté le déshumidificateur de la cave au Solar Manager, et le vélo électrique se recharge maintenant lorsque le soleil brille. Après tout, même un kilowattheure de plus fait une différence, et j’aime surveiller les valeurs sur l’appli du Solar Manager pour optimiser notre consommation.

Si vous n’avez pas encore lu la première partie de cette série, vous la trouverez ici. J’y explique le principe de base du Solar Manager et mon expérience.

Photo d’en-tête : Martin Jungfer

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Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport. 


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