« Star Wars : Rebellion » à l’essai : réécrire la Bible

Avec ses troupes au sol, Luca envahit la planète natale des Wookies, Kashyyyk, qui est mal défendue. Mes deux troupes rebelles ne peuvent rien faire contre la supériorité impériale. Pour lui, c’est une victoire sur toute la ligne.

Mon plan fonctionne.

Ce que Luca ne sait pas, c’est que Kashyyyk devrait tomber. J’ai volontairement peu protégé cette planète riche en ressources. Car maintenant, je peux faire un grand coup d’État. Avec Chewbacca à mes côtés, je mets en place ce qui deviendra plus tard « La révolte des Wookies » dans les livres d’histoire à réécrire de Star Wars. La révolte réussit. Avec un coup dévastateur et un peu d’aide de Luke Skywalker, je chasse les envahisseurs de Kashyyyk et je récupère la planète. Une tentative désespérée de mon adversaire de limiter les pertes et d’empêcher la rébellion avec l’aide du colonel Yularen échoue. Je suis sûr que c’était ça, la victoire décisive qui changera le cours de la guerre pour la galaxie lointaine, très lointaine

Mais ma joie devait être de courte durée.

« Fais-le ou ne le fais pas, il n’y a pas à essayer. »

Le principe de jeu de Star Wars : Rebellion est brièvement expliqué : l’Empire se déploie pour trouver la base des rebelles. Pour cela, les despotes du Mal disposent d’un arsenal de vaisseaux spatiaux et de troupes au sol. La base se cache sur l’une des 32 planètes du plateau de jeu. Les rebelles, très inférieurs en nombre, tentent de rester cachés et d’amorcer la chute de l’Empire par des actions de perturbation ciblées. Outre les destroyers stellaires, les AT-AT, les X-Wings et les corvettes corelliennes, les personnalités de la trilogie originale ont des rôles prépondérants. Chaque camp ne possède cependant qu’une poignée de héros. Luke Skywalker, Dark Vador et leurs semblables peuvent déplacer des corvettes sur le plateau de jeu, être appelés en renfort ou accomplir des missions. Une fois qu’ils ont été utilisés lors d’un tour, aucune autre action n’est possible. Et ce sont ces choix qui font l’intérêt du jeu. À chaque tour, il y a quelque chose qui manque. Par exemple, si je déplace plusieurs corvettes et que j’accomplis deux missions par-dessus le marché, il ne me reste plus de figurines pour contrer les actions et les missions de mon adversaire. Une circonstance qui me sera fatale après la révolte des Wookies.

En effet, pendant que je concentre toute mon attention sur Kashyyyk, Luca a envoyé en toute liberté son chasseur de primes Boba Fett dans le système de Saleucami voisin. Sans grande résistance, Boba Fett parvient à kidnapper nul autre que Mon Mothma ! Il me manque donc maintenant un poids lourd qui, grâce à ses talents de négociatrice, avait auparavant réussi à attirer plusieurs planètes dans l’Alliance rebelle. Mais la situation est encore pire pour la rébellion : avec l’aide de l’empereur en personne, il parvient même à faire basculer Mon Mothma du côté obscur de la Force et à prendre ainsi le contrôle de celle-ci. Même Lando Calrissian, appelé à la hâte, est impuissant face au séduisant empereur. Mon Mothma craque et renforcera l’Empire pour le reste de la partie.

« Ne me dis jamais quelles sont mes chances ! »

Raconter des histoires, c'est la grande force de Star Wars : Rebellion. Certes, les deux camps bâtissent une armée et de petites escarmouches ont lieu régulièrement. Mais il est presque plus important d’utiliser habilement les héros pour arriver au but et réécrire ainsi l’histoire de Star Wars. Grâce à des procédures d’exclusion sous forme de cartes de droïdes de recherche, l’Empire peut rayer de plus en plus de planètes sur lesquelles la base rebelle pourrait se cacher. En contrepartie, la rébellion remplit des objectifs secrets qui conduisent à une fin plus rapide du jeu. L’Empire n’a en effet pas toute la vie devant lui : si la galaxie est convaincue que la dictature des ténèbres doit être éliminée avant que Dark Vador et consorts n’aient localisé la base des rebelles, la rébellion l’emportera. Le tout intégré dans les récits de l’univers de Star Wars. Une grande bataille n’a généralement lieu qu’à la fin du jeu, lorsque l’Empire a trouvé la base des rebelles et qu’une fuite est sans espoir.

C’est exactement le but de notre jeu. Tout d’abord, Luca, avec l’aide de la transfuge Mon Mothma, place la planète Mon Calamari, l’un des plus importants chantiers navals de l’Alliance rebelle, sous le joug de la tyrannie de l’Empire. Ensuite, mes attaques mineures sur les destroyers stellaires via Geonosis échouent également. Et pour couronner le tout, Luca se doute que la base des rebelles se trouve sur Dantooine.

Je dois changer de tactique.

Je déplace les quelques unités que je peux encore rassembler d’une manière ou d’une autre vers ma base rebelle afin d’être prêt pour la bataille finale. Enfin, j’ai encore un atout dans ma manche : grâce à une carte de mission, j’envoie Luke Skywalker sur Dagobah chez Yoda, où il doit être formé comme Jedi, juste avant la bataille finale. Luca veut empêcher cette formation. Il échoue. Est-ce la victoire de la rébellion, menée par son messie au sabre laser vert ?

« D’après mon expérience, la chance n’existe pas. »

Les mécanismes intelligents du jeu sont variés, mais pas excessivement compliqués. Les missions se composent de cartes que vous avez en main, les batailles sont en grande partie déterminées par lancer de dés. Comme les deux factions possèdent quatre missions fixes qu’elles peuvent effectuer à chaque tour, le facteur aléatoire est quelque peu réduit et le jeu est plus facile à gérer. Il en résulte un équilibre parfait entre l’approche tactique et la chance, qui garantit une issue serrée à presque chaque partie. Le fait de réécrire l’histoire de Star Wars est encore plus enthousiasmant.

Car Luca aussi a un dernier atout dans sa manche. En fait, je voulais appeler Maître Luke Skywalker en renfort pour la bataille décisive de Dantooine. Mais je n’ai pas pris en compte une vieille connaissance de tout à l’heure : le très remuant chasseur de primes Boba Fett. Celui-ci parvient au dernier moment à retrouver Luke sur Dagobah et à le retenir pendant un tour, un tour de trop. Face à la douzaine de troupes d’assaut et d’AT-ST, mes rebelles n’ont aucune chance. Bien que je puisse encore m’emparer avec une petite troupe de la maison de l’Empire de Lucas sur Coruscant, totalement laissée sans surveillance (lui aussi joue le tout pour le tout ; cela aurait été ma victoire à la fin du tour si j’y avais survécu), je dois m’avouer vaincu. L’Empire détruit la base rebelle. Le côté obscur de la Force l’a emporté.

−16%

Jeu de société

EUR96,44 avant EUR114,20

FFG FFGD3002 - Star Wars : Rebellion, Jeu de plateau, jeu de base, 2-4 joueurs, 14 ans et + (édition DE)

Allemand

4

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Conclusion

Star Wars : Rebellion est un must absolu pour les fans de Star Wars. Rarement un jeu de société a réussi à raconter des histoires complètement nouvelles à chaque partie et à rester passionnant. Le matériel de jeu joliment conçu vous met dans l’ambiance. Il est important de préciser que même s’il existe une variante pour trois ou quatre personnes, c’est clairement à deux que Star Wars : Rebellion est le plus amusant. Après tout, l’Empire n’est pas non plus gouverné par deux empereurs. Il est vrai qu’il faut un peu de pratique et quelques parties avant de pouvoir apprécier toute la splendeur de ce jeu complexe. Une variante adaptée aux débutants facilite les premières parties, qui peuvent durer jusqu’à cinq heures. Si vous êtes entraîné·e, vous pouvez facilement terminer une partie en une soirée. Ce faisant, la complexité des mécanismes et la multiplicité des choix font de Star Wars : Rebellion une expérience intense qui demande beaucoup de travail mental et de concentration. Si vous préférez jouer à des jeux plus simples comme UNO ou les Petits chevaux et que vous n’avez que faire de Star Wars, ne touchez pas à Star Wars : Rebellion. Les autres peuvent l’acheter sans hésiter.

Que la force soit avec vous. Toujours.