« WandaVision », saison 1 : la première revue d'épisode
Rires en boîte et humour naïf. Ce n'est qu'un leurre, une mascarade ; promis juré. « WandaVision », la première véritable série de l'univers cinématographique de Marvel fête sa première aujourd'hui sur Disney+.
Avant toute chose : je vais parler de l'épisode passé. Il y aura donc des spoilers ! Avant de continuer, regardez d'abord WandaVision.
Inhabituel, pas vraiment significatif, mais un peu quand même. Et le sentiment constant que quelque chose ne va pas du tout. WandaVision démarre comme les bandes-annonces l'avaient promis : pas comme on l'attend d'une production Marvel.
Pour donner le coup d'envoi, Marvel propose directement deux épisodes. Chapitre ? Nom ? Non. L'épisode 1 est simplement intitulé épisode 1. Encore un détail qui rend WandaVision différente.
Voici les meilleurs moments WTF et les easter eggs des deux épisodes.
Les années 50 ; un hommage
L'image est en noir et blanc, le format 4:3, comme au bon vieux temps, avec l'ancienne télévision à tube de vos parents. Dans l'intro joliment bourdonnante, une Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) de bonne humeur et un Vision (Paul Bettany) plutôt timide s'installent dans la banlieue des années 1950.
Minute...
Les fans se poseront des questions, car tout le monde sait que Vision est mort dans* Avengers : Infinity War*. Il ne devrait donc pas être là. Mais le voilà, portant son épouse Wanda par-dessus le seuil de la porte. Mais la porte est toujours fermée. Vision la traverse, grâce à ses superpouvoirs, mais pas Wanda. Elle tombe à terre. Des rires enregistrés sont joués. Vision ouvre la porte, d'un air dérouté. Oups. Mais Wanda le prend avec humour. Encore plus de rires en boîte.
C'est ainsi que cela se passe au court de la quasi-totalité de l'épisode de 30 minutes. Y compris l'intrigue assez simplette où tout semble aller de mal en pire. Aussi bon marché que les rires soient, le charivari que Wanda crée dans la cuisine est génial. Sans parler de Vision qui chante ; Trop drôle ! Ok. L'humour est aussi superficiel qu'innocent. C'est ce qui rend l'hommage si parfait.
N'oublions pas les effets bon marché, les objets suspendus à des ficelles, Des coupures clairement visibles qui sont censées dissimuler lorsque quelque chose saute soudainement d'un point A à un point B. Génial !
La façade commence à s'effriter
Quelque chose cloche. C'est ce que l'épisode semble nous dire depuis le début, de manière subtile, avec de petits indices cachés. Comme s'il ne devait pas le dire trop fort parce que quelqu'un pourrait l'entendre.
Mais lorsque Wanda ou Vision posent les bonnes questions, ils n'obtiennent pas de vraies réponses. Comme le matin, quand ils regardent le jour du calendrier marqué d'un petit cœur.
« Qu'est-ce que nous célébrons aujourd'hui ? Notre anniversaire. Non ? Est-ce vraiment aujourd'hui ? Sommes-nous vraiment ensemble depuis tout ce temps ? »
Plus tard, quand Vision est au travail
« Que fait l'entreprise ? Des calculs. Quels types de calculs ? Aucune idée. Mais depuis que tu es arrivé, Vision, nous sommes 300 % plus efficaces qu'avant. »
Puis au dîner, avec M. et Mme Chefs de l'entreprise de Vision.
« D'où venons-nous ? Où avons-nous déménagé ? Où sommes-nous exactement ? Quelle est notre histoire commune ? Avons-nous existé avant ce jour ? »
J'aime comment WandaVision construit ces fissures dans une réalité qui ne peut pas exister.
Mais le plus génial reste à venir : jusqu'à présent, nous avons vu les scènes comme elles seraient tournées dans un studio pour une sitcom : le plateau est une scène, la caméra est fixée au centre. Si les acteurs bougent, la caméra se tourne. Les changements de perspective sont rares. Et s'ils ont lieu, on dirait qu'ils sont tout aussi statiques que la caméra principale.
Ensuite, nous passons aux choses sérieuses. M. Heart, le patron, s'étouffe avec une fraise. Vision doit le sauver. Sa main, anti-matérielle, traverse la gorge de M. Heart et saisit la nourriture coincée dans sa trachée.
Et la caméra ?
Le réalisateur Matt Shakman la déplace comme si nous étions à nouveau dans un film. Elle n'observe plus de loin. Nous sommes au centre de l'action, nous nous dirigeons vers les acteurs, ou prenons leur point de vue. La musique de Christophe Beck semble pour la première fois menaçante et non plus enjouée. Pendant quelques secondes d'angoisse, nous ne sommes plus dans une sitcom.
Est-ce la réalité qui transparaît ? À la fin de l'épisode, un zoom arrière est fait sur un vieux téléviseur sur lequel cet épisode était apparemment diffusé. Tout d'un coup, le format de l'image change et passe de 4:3 à 21:9. Autour de la télévision à tube cathodique, de nombreux autres moniteurs et tables de mixage. C'est comme si nous étions dans une régie.
Et que signifie ce signe sur le livre ?
L'indice avec la bouteille de vin
Il y a un autre indice qui montre que les choses ne vont pas bien du tout ici. On ne le voit que très rapidement, à la minute 17:26, pour être exact.
Regardez l'étiquette sur la bouteille de vin : « Maison du Mépris ». Le mépris. Ce n'est pas un mot choisi par hasard. Certainement pas. Est-ce que quelqu'un méprise la réalité ici ?
Mais, la traduction anglaise de l'étiquette est beaucoup plus intéressante : « House of Mépris ». Il est fort possible que l'indice nous renvoie vers House of M, un événement de 2005 dans la bande dessinée écrite par Brian Michael Bendis et illustrée par Olivier Coipel.
House of M raconte en gros l'histoire d'une Wanda devenue folle de chagrin qui pleure ses enfants assassinés. Grâce à ses pouvoirs, elle change la structure de la réalité afin de ramener ses enfants à la vie, ce qui a des répercussions dévastatrices sur la réalité de tous les êtres vivants de la terre :
l'événement a décimé la population de mutants, qui est passée de milliers à 198.
Ainsi, « WandaVision » pourrait vaguement se baser sur « House of M ». Au lieu de pleurer la perte de ses enfants, elle pleure celle de Vision. Pour le ramener à elle, elle crée de nouvelles réalités dans lesquelles n'existent aucune souffrance, que de la joie. Un peu comme une série de sitcoms des années 1950.
Le deuxième épisode reste pareil
On reste dans les années 60, en mode sitcom noir et blanc avec des rires enregistrés. Marvel joue le concept à fond. Presque tout au long des 33 minutes du deuxième épisode. Respect !
Mais des choses étranges se produisent tout de même.
Tout d'abord, l'hélicoptère jouet coloré dans les buissons du jardin de Wanda. Quoi, de la couleur ? Ne sommes-nous pas dans une sitcom noir et blanc ? Cela doit signifier quelque chose. Cela est également indiqué par le symbole de l'épée qui réapparaît.
L'intrigue du deuxième épisode : Wanda et Vision veulent s'intégrer. Wanda se rend à la réunion des épouses qui préparent un spectacle de bienfaisance, et Vision assiste à la réunion de surveillance du voisinage composée des maris. Aucun d'entre eux ne correspond vraiment à la réalité. C'est drôle ; avec des rires enregistrés. Comme je l'ai dit, le concept est joué à fond.
Puis les choses deviennent incontrôlables.
La scène : au bord de la piscine, avec les autres épouses. La radio diffuse de la musique. Entre les deux, des grésillements et une voix masculine qui ne devrait pas être là.
« Wanda, m'entendez-vous ? »
Juste avant que la réalité des sitcoms des années 1960 ne s'effondre, tout revient à la normale. Les acteurs ne se souviennent pas de ce qui vient de se passer. Seulement Wanda. J'adore quand la série intègre ces petits moments montrant clairement que quelque chose de va pas pour percer cet hommage consistant.
Heil Hydra dans la publicité
Comme pour le premier épisode, l'épisode est interrompu en plein milieu par les publicités des années 1960 qui consolident surtout le statut inférieur des femmes. L'image ultraconservatrice de la femme. Dans le premier épisode, il s'agissait d'un grille-pain signé Stark Industries, qui vantait le toast parfait d'une épouse pour son mari. Cette fois, il s'agit d'une montre de luxe avec un logo distinctif.
Hydra.
À cela s'ajoute encore, l'inscription : Strücker, Swiss Made.
Strücker. Je suis presque sûr que c'est une allusion au Baron von Strucker, qui était le chef de l'organisation nazie Hydra avant sa mort, et était en charge des expériences humaines qui ont produit Wanda et Pietro Maximoff. Explication : dans les bandes dessinées, ils sont les enfants du puissant mutant Magnéto, d'où leurs pouvoirs. Comme, lors de l'apparition de Wanda et Pietro dans Avengers : Age of Ultron, Marvel ne possédait pas les droits pour X-Men, les scénaristes ont expliqué l'origine de leurs pouvoirs par des expériences de transfert de pouvoir du Mind Stone aux humains.
Je me demande si ces publicités intercalées ont vraiment une signification.
La fin : S.W.O.R.D., grossesses et couleur
La fin avec happy end. Wanda et Vision sont de retour dans leur maison bien-aimée, passant en revue leur folle journée. Puis, quelque chose d'étrange se produit : Wanda est soudainement enceinte. Avec un ventre, qui montre une grossesse très avancée. Et cela ne semble pas surprendre beaucoup Wanda ou Vision.
Une explosion.
À l'extérieur, devant leur maison. Les deux sortent voir. Là, des égouts, un homme en costume d'apiculteur en sort, avec des abeilles qui bourdonnent autour de lui. Un apiculteur ? Ou une apicultrice ? Aucune idée. Mais il y a encore ce symbole de l'épée. Qu'est-ce que cela peut signifier ?
Jetons un coup d'œil au wiki Marvel. Le logo appartient à S.W.O.R.D.. L'acronyme signifie « Sentient World Observation and Response Department ». Dans la bande dessinée, S.W.O.R.D. est une subdivision du S.H.I.E.L.D. qui fonctionne de manière largement autonome et traite des menaces extraterrestres.
Des extraterrestres ? Est-ce que tout va se résumer à cela ?
Wanda regarde avec horreur l'apiculteur du S.W.O.R.D. Elle prononce un mot. Un seul mot : « Non. »
La scène se rembobine. Nous sommes de retour dans la maison. Le couple regarde le ventre de Wanda, ils sont heureux. D'un coup, le décor prend, littéralement des couleurs. Nous changeons d'époque. Nous passons des années 60 aux années 70.
Les deux sont heureux. Une fin heureuse. Et alors que le générique de WandaVision joue dans WandaVision, nous entendons à nouveau des parasites et la même voix masculine qu'auparavant.
« Wanda, m'entendez-vous ? Qui vous fait ça ? »
Résumé
D'accord, c'était quelque chose de vraiment différent. Mais surtout, au coup par coup. Contrairement à The Mandalorian, par exemple, qui ne suivait qu'un fil conducteur d'un épisode à l'autre – ce n'est pas une critique, j'ai aimé la série telle quelle – WandaVision semble se construire davantage comme un tout, dont nous n'avons vu qu'un tout petit morceau jusqu'à présent.
Je ne peux pas encore dire si elle est bien ou non. Mais la série a éveillé mon intérêt. Précisément parce qu'elle ne ressemble à aucune autre. Et le courage de prendre son temps. J'espère au moins que la série prend le temps nécessaire pour construire quelque chose qui pourra être révélé plus tard.
Vous avez aimé cet épisode ? Ai-je oublié des easter eggs ? Écrivez-le dans les commentaires. Vendredi prochain, nous poursuivrons la discussion sur la série.
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»