Arrêtez d’envoyer des messages vocaux
Les messages vocaux sont le mal inutile de notre société moderne : ils nous font perdre notre temps et nos nerfs. Pourtant, cette forme de communication impitoyable n’est absolument pas nécessaire, il existe suffisamment d’alternatives.
On appuie rapidement sur le bouton du microphone et c’est parti : un monologue de plusieurs minutes est enregistré, enrichi de « euh », « qu’est-ce que je voulais encore dire », « hmmm », ou, « oups, maintenant j’ai aussi fait tomber un stylo », tout ce que personne ne veut entendre. Ensuite, on appuie nonchalamment sur Envoyer. Et l’autre personne est obligée d’écouter le tout et de retenir l’essentiel du bavardage.
Cela ne fait pas qu’agacer, cela divise notre société en deux groupes : les émetteurs de messages vocaux et leurs victimes, qui doivent les écouter. Je fais partie du deuxième groupe, et je le dis comme je le pense : ça suffit !
Vous nous faites perdre notre temps
Les personnes qui envoient des messages vocaux volent le temps de ceux ou celles qui les reçoivent. Ou, en d’autres termes, le temps qu’ils économisent, ils le reportent simplement sur leurs interlocuteur·rices qui doivent écouter le message. Ce n’est pas seulement asocial, c’est insolent.
Une de mes meilleures amies a récemment dépassé les bornes. Elle m’a envoyé un message vocal de 13 minutes. 13 minutes ! Même en double vitesse, il me fallait plus de temps pour l’écouter. Et puis je n’ai pas pu lui répondre, parce que de toute façon j’en avais encore oublié la moitié.
Un message vocal pourrait simplement être un appel téléphonique. Ou un long message texte, si vous voulez.
Les messages vocaux ne sont acceptables que dans quelques cas : dans des cas tout à fait exceptionnels, lorsque vous êtes en déplacement et que vous devez communiquer rapidement quelque chose. Mais certaines personnes envoient plus de messages vocaux que le strict nécessaire qui se limite aux situations où il est impossible d’écrire un message correctement. Leur comportement fait ainsi d’elles des récidivistes sans scrupules. Elles continuent simplement à communiquer de manière irréfléchie. Si j’interviens et que je réponds que je ne veux pas de messages vocaux, on me répond également par un message vocal.
Et je ne sais jamais quand je serai à nouveau victime de messages vocaux et je dois être prête à tout moment. Si j’ai des écouteurs, je peux au moins écouter les messages dans le train, sans écouteurs, avec le téléphone portable à l’oreille, il m’arrive régulièrement que le message soit soudain sur haut-parleur et que la moitié du train entende les détails privés de mes amies. Personne n’en veut
Et il n’y a pas de fin en vue
Ce phénomène s’installe comme une épidémie et est même présent dans le domaine professionnel. J’ai récemment envoyé un article à une personne pour qu’elle le relise, elle m’a répondu par message vocal pour me faire part de ses commentaires.
J’étais trop perplexe pour protester. Il ne me restait plus qu’à utiliser un bloc-notes pour prendre des notes. J’ai donc écrit ce qui aurait dû être un texte dès le départ. Cela a duré 10 minutes pour un message vocal de deux minutes. Donc cinq fois plus de temps. C’est aussi irrespectueux qu’inutile.
Et ce n’est pas près de s’arrêter : même Microsoft Teams permet depuis peu d’envoyer des messages vocaux.
Pour ceux ou celles qui ne peuvent pas s’en empêcher : utilisez la fonction dictée !
Chères expéditrices et chers expéditeurs de messages vocaux, sachez que vous n’êtes pas des podcasteur·rices. Sinon, vous en auriez un. Arrêtez d’envoyer vos messages agaçants à ceux ou celles qui ne le font pas et qui ne veulent pas non plus en recevoir.
Et pour les personnes qui ne peuvent pas s’en empêcher et qui sont trop stressées pour taper, utilisez la fonction dictée. Il n’y en a pas encore dans WhatsApp, mais avec un petit détour, c’est quand même possible : avec Google ou Siri, vous pouvez transformer vos fichiers vocaux en texte. Il suffit de sélectionner dans le clavier l’icône du microphone pour la « saisie vocale », et le tour est joué.
Et oui, vous devez alors parler l’allemand écrit, car en suisse allemand, selon le dialecte, seule la moitié est correctement convertie, mais cela reste nettement moins fastidieux que d’écouter un message entier, d’en extraire les éléments importants et de les écrire.
Ma solution pour les messages vocaux grossiers en attendant : je ne les écoute tout simplement plus à partir de maintenant.
Photo de couverture : Livia GamperFaire des expériences et découvrir de nouvelles choses font partie de mes passions. Tout ne fonctionne pas toujours comme prévu et il arrive quelquefois que quelque chose se casse. Sinon, je suis accro aux séries et je ne peux plus me passer de Netflix. En été, on me trouve le plus souvent dehors au soleil – au bord du lac ou à un festival de musique.