Attaquée par des shiitakés : comment les champignons ont envahi mon salon
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Attaquée par des shiitakés : comment les champignons ont envahi mon salon

Des shiitakés à la place des succulentes : j’ai transformé mon salon en une champignonnière. Découvrez ici comment des champignons ont poussé dans mon salon. Et pourquoi une visite à la montagne a eu des effets inattendus.

Récemment, j’étais au septième ciel des champignons. Dans les chambres froides souterraines de Kernser Edelpilze Sàrl, j’ai pu observer des centaines de shiitakés, nameko, shimeji, pleurotes de panicaut et autres enoki jaillir du sol.

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Les formes, les couleurs et les odeurs m’ont tellement enivrée que j’ai décidé, sans hésiter, de cultiver moi-même des champignons shiitaké dans mon salon.

De la moisissure à la place des champignons

Pleine d’enthousiasme, je ramène un kit de culture de champignons dans une boîte en carton. Je place celle-ci au milieu de mon salon. Le problème : dans mon appartement mansardé, il fait encore 28,8 degrés début septembre. Deux fois plus que dans la chambre froide de Kerns.

C’est ainsi qu’une seule chose se développe à partir du substrat : la moisissure. C’est aussi un champignon, je sais ! Mais, pour citer Peach Weber dans sa chanson culte Öberall heds Pilzli draa : « I hasse da, i hasse da. »

Reprenons depuis le début

Heureusement, la société Kernser Edelpilze Sàrl a eu pitié de moi. Début novembre, elle m’envoie un nouveau substrat avec du mycélium. L’ensemble de filaments est constitué de cellules fongiques, comparables au système racinaire des plantes. C’est à partir de ce système végétatif que les champignons vont pousser. Pendant ce temps, les conditions pour les champignons se sont améliorées dans mon appartement. La température n’atteint pas les 14 degrés optimaux comme dans les chambres froides de Kerns, mais il fait seulement un peu plus de 20 degrés. La culture des champignons peut commencer !

Préparation

J’ouvre d’abord la boîte en carton. Le bloc de substrat est composé de bois, de résidus de céréales recyclés et de fibres végétales, de mycélium, d’eau et de plâtre, il est enveloppé dans un film plastique. Il faut le laisser comme ça pour le moment, jusqu’à ce que les premiers shiitakés percent le milieu de culture et atteignent le plastique.

Jour 1

Un jour plus tard, surprise ! « Laisse-nous sortir ! », crient les shiitakés. Je découpe le plastique et je retire le bloc de substrat que je place sur le support en carton. Désormais, je dois vaporiser les champignons matin et soir avec un vaporisateur d’eau.

Les têtes des champignons jaillissent de la terre.
Les têtes des champignons jaillissent de la terre.
Source : Darina Schweizer

Jour 2

Les shiitakés ne ressemblent pas encore vraiment à des champignons, mais plutôt à des tumeurs épaisses. Certains laissent tout de même déjà apparaître un début de chapeau. Comme ci-dessous :

Sur certains spécimens, on peut déjà reconnaître de minuscules chapeaux de champignons.
Sur certains spécimens, on peut déjà reconnaître de minuscules chapeaux de champignons.
Source : Darina Schweizer

Jours 3 à 5

Les tumeurs se transforment progressivement en de minuscules champignons qui sentent divinement bon. Les chapeaux sont aussi clairement identifiables. Ils sont vraiment mignons, mes petits.

Mes rejetons prennent forme.
Mes rejetons prennent forme.
Source : Darina Schweizer

Jours 5 à 6

Je pars en excursion. Ce week-end, je suis invitée à une fête d’anniversaire dans un chalet de montagne. Laisser les shiitakés à la maison ? Il n’en est pas question ! Sans leur douche de pulvérisation deux fois par jour, ils se dessècheraient. Je les emporte donc avec moi à Engelberg. Et l’air frais de la montagne leur semble bénéfique. Des petits points blancs apparaissent sur leurs chapeaux, c’est leur signe distinctif qui leur vaut d’ailleurs le nom de « champignon d’hiver » en Chine.

Les « flocons de neige » sur les chapeaux sont caractéristiques des shiitakés.
Les « flocons de neige » sur les chapeaux sont caractéristiques des shiitakés.
Source : Darina Schweizer

Jours 7 à 8

De retour en plaine, ils prolifèrent et les lamelles de plusieurs champignons se sont déjà ouvertes. Les shiitakés sont-ils prêts à être cueillis ?

 Les lamelles sont très visibles. Il faut maintenant cueillir les champignons.
Les lamelles sont très visibles. Il faut maintenant cueillir les champignons.
Source : Darina Schweizer

Jour 9

Avec précaution, je sépare les champignons en laissant une tige de 0,5 centimètre sous leur chapeau. Plutôt utiliser un couteau ? Mon œil ! Je me fatigue inutilement jusqu’à ce que je prenne les ciseaux. J’ai récolté 51 champignons à la vitesse de l’éclair. Au total, ils pèsent 52 grammes sur la balance de cuisine.

Ma culture de champignons compte 51 champignons au total.
Ma culture de champignons compte 51 champignons au total.
Source : Darina Schweizer

Placez-les rapidement dans un sac en papier et mettez-les dans le bac à légumes du réfrigérateur. Les shiitakés sont censés tenir ainsi jusqu’à une semaine.

Préparation

Je ne tiendrai jamais une semaine entière ! Mon estomac gargouille. C’est pourquoi les shiitakés passent le jour même à la poêle avec du beurre, des oignons, du poireau, de la farine, du bouillon de légumes, de la crème entière, du sel, du poivre et des spaghettis. Je me demande si ce sera réussi ou si je vais devoir me rabattre sur les shiitakés de l’assortiment Galaxus.

Tout à fait délicieux, mes shiitakés mijotent dans le bouillon avec du poireau, du beurre et des oignons.
Tout à fait délicieux, mes shiitakés mijotent dans le bouillon avec du poireau, du beurre et des oignons.
Source : Darina Schweizer

Non, pas besoin. Les spaghettis aux champignons ont un goût savoureux et umami, et se passent d’Aromat à coup sûr.

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Bilan

Cultiver des champignons shiitaké chez soi est très amusant et plus simple que ce que l’on pense. La culture de champignons coûte assez cher (19 francs suisses) si on la compare à un paquet de 3 à 5 francs suisses chez le grand distributeur. Celui-ci a en contient également deux fois plus que les misérables 52 grammes que j’ai récoltés. Je recommande toutefois la culture de champignons pour se distraire. Et avec un peu de chance, les shiitakés pousseront peut-être une deuxième fois. Pour ce faire, je dois plonger le bloc de substrat dans de l’eau froide, puis l’asperger à nouveau d’eau deux fois par jour. J’entends Peach Weber fredonner « da gömmer go teschte ».

Avez-vous déjà cultivé des champignons ? Peut-être même avec votre propre substrat ? Partagez votre expérience dans les commentaires.

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J’aime tout ce qui a quatre pattes et des racines. La lecture me permet de plonger dans les abîmes de l’être humain. Je déteste les montagnes : elles ne font que cacher la vue sur la mer. Quand j’ai besoin d’air frais, je vais le respirer au sommet d’un phare. 


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