Burger, bière et baseball : un sport à mon goût
21/9/2021
Jusqu’à présent, je m’en fichais totalement du baseball : j’ai toujours trouvé ce sport ennuyeux. Mais voilà que je vis depuis peu dans le bastion du baseball suisse et j’ai changé d’avis après un seul match. Jouer avec une batte et une balle, ce n’est pas ennuyeux, c’est relaxant.
Samedi après-midi, 14 heures, centre sportif Känelmatt à Therwil (NDT : Bâle-Campagne). Le soleil brille dans le ciel et les premiers steaks hâchés me sourient, grésillant sur le gril. Je reste malgré tout sceptique. J’assiste aujourd’hui à mon premier match de baseball. Baseball ? Après tout, c’est le plus états-unien des sports, qui s’éternise pendant des heures et où il se passe rarement quelque chose d’intéressant. De plus, je ne connais que vaguement les règles. Et enfin, je suis un fan de football américain. Allez les 49ers. D’accord, le cliché « rien d’intéressant n’a lieu pendant un match de baseball » est bien sûr faux :
Le burger à point, les Flyers en feu
Après les incroyables actions de la grande ligue, la MLB, nous voici de retour dans une petite ville du nord-ouest de la Suisse. Entretemps, les steaks hâchés ont fini de frire et j’ai devant moi un délicieux cheeseburger dans mon assiette en carton, comme je l’aime : à point, servi avec une bière blonde bien fraîche de la brasserie locale. De plus, les Flyers locaux mènent 2-0 après la première manche contre les Barracudas de Zurich et semblent contrôler le jeu et l’adversaire. D'accord. Jusqu’ici, tout va bien.
Le baseball est un sport marginal en Suisse, comme tant d’autres sports à part le football et le hockey sur glace. Les supporters sont probablement des parents ou des amis des joueurs. On peut les compter sur les doigts d’une (ou deux) main(s) maximum. Cependant, de nouveaux spectateurs feront leur apparition au fur et à mesure de l’avance du match. En fin de partie, plusieurs dizaines de personnes sont assises sur les bancs en bois et commentent bruyamment le match entre les Flyers et les Barracudas.
L’anglais règne en maître sur le terrain et le bord de touche. Contrairement à moi, le public semble très bien informé des règles de ce sport. Chaque action sur le terrain déclenche des commentaires : « Il n’a pas touché la base » ou « Beau lancer » en sont quelques-uns.
Je ne comprends de mon côté que les termes « battes » et « balle ». Pour résumer, le baseball, c’est ça : le lanceur essaie de lancer la balle d’une distance de 18 mètres à travers la zone de strike (fenêtre de lancer) vers son receveur, tandis que le batteur essaie de frapper la balle au-delà de la limite du terrain si possible. S’il réussit, il a marqué un home run.
Sur Wikipedia, on trouve la définition suivante :
Le baseball est un jeu de batte à deux équipes. Les défenseurs mettent en jeu une balle que les attaquants doivent frapper avec un bâton. Si la balle est frappée avec succès, les attaquants peuvent marquer des points en parcourant quatre bases. Les défenseurs essaient d’empêcher cela en lançant au préalable la balle frappée au coureur.
Tout semble facile en théorie, mais en pratique, ça se corse vite pour le profane. En effet, il existe de nombreuses exceptions à la règle, des ratés, des échecs et bien plus encore. Une montagne de subtilités : ce sont très souvent des détails qui décident d’une victoire ou d’une défaite.
Pas aujourd’hui. Le premier match de la finale des play-offs du championnat suisse de baseball 2021 en NLA est une affaire à sens unique. 12:2. Voilà le score après trois heures et neuf manches. Ce n’est que dans la cinquième manche que Therwil lâchera du lest et permettra à son adversaire de marquer deux points à la suite d’erreurs d’inattention. Le reste du match, les Flyers ont été clairement supérieurs aux Zurichois cet après-midi. Les Leimentalers avaient déjà dominé la saison régulière et terminé à la première place.
Peu d’expertise, beaucoup d’énergie
J’ai compensé mon manque de connaissances techniques et d’expertise pendant le match par une grande énergie sur le banc de touche. À cause de moi, le match a même dû être brièvement interrompu une fois, car j’étais entré sur le terrain dans l’euphorie de la partie sans m’en rendre compte. Comme il n’y avait pas de barrières, à l’exception de la clôture derrière le batteur, j’aurais dû faire plus attention aux marques blanches sur la pelouse. Après m’être remis derrière la barrière, j’ai pu continuer. Pardon les gens ! Cela ne se reproduira plus.
Je reviendrai
Y aura-t-il une prochaine fois ? Oui, je reviendrai. Récemment, j’ai remarqué qu’il est parfois bon de changer de perspective. C’est exactement ce que j’ai fait aujourd’hui : j’ai regardé un vrai match de baseball plutôt que du football américain à la télévision et j’ai découvert par moi-même un sport qui me rebutait auparavant. Après trois heures, un cheeseburger et deux bonnes bières, je rentre chez moi profondément détendu. J’ai pris conscience qu’un match de baseball n’est pas ennuyeux, mais vraiment agréable à regarder, et un sport exactement à mon goût.
Patrick Bardelli
Senior Editor
Patrick.Bardelli@digitecgalaxus.chAncien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?
