Cadres de vélo incontournables en titane signés Hilite Bikes
En coulisse

Cadres de vélo incontournables en titane signés Hilite Bikes

Des vélos entièrement adaptés aux souhaits de la clientèle sortent d’une petite manufacture à Bâle. Hilite Bikes est l’un des rares fabricants en Europe à produire lui-même les cadres de ses vélos. Ces derniers sont en titane et fabriqués à la main.

Mes yeux brillent, mes mains sont un peu moites et je suis impatient. Avant d’entrer chez Hilite Bikes, dans le quartier bâlois du Gundeli, je me sens comme un enfant dans un magasin de jouets. Depuis 2010, le fondateur et CEO de l’entreprise, Biagio Colletto, y vend ses vélos.

Biagio Colletto dans son magasin du quartier de Gundeldinger à Bâle.
Biagio Colletto dans son magasin du quartier de Gundeldinger à Bâle.
Source : Patrick Bardelli

Le top de l’artisanat

Tout a commencé il y a 14 ans avec des cadres standard en carbone et en aluminium, fabriqués à Taiwan pour Hilite Bikes. En 2012, pour un client, la manufacture a conçu le premier cadre en titane qu’elle a fait fabriquer dans un atelier spécialisé dans ce domaine. Aujourd’hui, Biagio Colletto et son équipe produisent entre 30 et 40 vélos par an à Bâle. Environ la moitié de ces derniers sont des cadres en titane, fabriqués sur mesure. Outre les cadres custom, Hilite Bikes développe également des cadres de vélos et des roues standardisés mais adaptables aux souhaits des clients, proposés principalement en titane, mais parfois aussi en aluminium et en carbone.

Vélo de route, gravel bike, tandem, VTT ou vélos spécialement adaptés aux voyages ; le type n’a pas d’importance, ici, on trouve de tout. Dans l’arrière-boutique, qui fait office de petit atelier de réparation de vélos, le mécanicien est en train de terminer le montage d’un vélo de randonnée. Dans quelques jours, le client finlandais viendra personnellement le chercher ici et repartira avec dans le Grand Nord. Le business avec les vélos personnalisés est international et, selon Biagio Colletto, fonctionne principalement par le bouche-à-oreille. Chez Hilite Bikes, avec une petite équipe de quelques collaborateurs, il génère un chiffre d’affaires annuel moyen à six chiffres.

Le montage est presque terminé. Ce vélo Hilite partira ensuite pour la Finlande.
Le montage est presque terminé. Ce vélo Hilite partira ensuite pour la Finlande.
Source : Patrick Bardelli

Pourquoi le titane ?

Outre les dérailleurs habituels de Shimano, Sram & cie, les Bâlois proposent également des moyeux à vitesses intégrées signés Rohloff et des boîtes de pédalier Pinion qu’ils combinent avec l’entraînement par courroie de Gates. Je demande à Biagio Colletto pourquoi le titane. « Pour moi, c’est le matériau idéal pour la construction de vélos », déclare l’ingénieur chimiste de formation. « D’une part, en raison de son poids relativement faible par rapport à d’autres types de métaux, et ce pour une élasticité similaire. Cela signifie que le vélo en titane est très agréable à conduire. D’autre part, en raison de sa meilleure durabilité comparée à celle du carbone. » Un cadre en titane serait pratiquement indestructible : il ne rouillerait pas et son éclat discret serait très esthétique. L’optique est tout aussi importante.

La seule exception est la fourche. Hilite Bikes continue d’utiliser majoritairement le carbone, en particulier pour les vélos de route et les gravel bikes, car il est moins flexible que le titane. Cela se traduit par une conduite plus stable, notamment à des vitesses élevées.

Le pédalier est signé Pinion et la courroie Gates.
Le pédalier est signé Pinion et la courroie Gates.
Source : Patrick Bardelli
Ce gravel bike au cadre en titane et au groupe Campagnolo me fait les yeux doux.
Ce gravel bike au cadre en titane et au groupe Campagnolo me fait les yeux doux.
Source : Patrick Bardelli

Un coup d’œil dans l’atelier

L’atelier Hilite Bikes en lui-même se trouve non loin du magasin, sur le site de Dreispitz. Biagio Colletto et moi nous y rendons ; sur deux vélos de la maison, bien sûr. Ainsi, se rendre d’un point A à un point B passe de simple banalité à un vrai petit plaisir.

C’est cette machine qui donne leur forme aux tubes.
C’est cette machine qui donne leur forme aux tubes.
Source : Patrick Bardelli

Arrivé à l’atelier, Biagio Colletto m’explique les différentes étapes de travail qui permettent de transformer les tubes en titane en cadre de vélo. Pour ce faire, ils les tordent, les fraisent, les tournent et, bien entendu, les soudent. C’est ce que font d’une part le mécanicien de production et d’autre part un soudeur spécialisé. Voici comment cela se passe, de manière très simplifiée : lors du soudage au tungstène sous gaz inerte, en abrégé TIG, le tube est rempli de gaz argon. Celui-ci est plus lourd que l’air et le pousse hors du tube. Ensuite, les différentes pièces sont soudées entre elles. En théorie, il est possible de souder sans gaz, mais la qualité des soudures obtenues de cette manière serait loin d’être aussi bonne que celle obtenue avec la méthode au gaz.

Récemment, Biagio Colletto a reçu la demande d’un client qui mesure pas moins de 2,04 mètres et qui est à la recherche d’un vélo adapté avec moyeu à vitesses intégrées de Rohloff. Un cadre standard XXL de Hilite pourrait faire l’affaire. Toutefois, la clientèle aurait souvent d’autres souhaits, comme des points de fixation supplémentaires pour des sacoches pour le bikepacking. Et c’est ainsi que l’on obtient un cadre sur mesure.

Les tubes en titane ...
Les tubes en titane ...
... sont entre autres fraisées ici.
... sont entre autres fraisées ici.
Source : Patrick Bardelli

Pour cela, Biagio Colletto envoie généralement ses clients à la Crossklinik pour un réglage professionnel. Les différents angles formés par le corps y sont mesurés avec le système 3D-Motion Capture de Retül. Sur la base de ces données, Hilite Bikes construit le vélo parfait pour cette personne et, dans l’atelier, le cadre est soudé en conséquence.

C’est ici que la géométrie du cadre est déterminée.
C’est ici que la géométrie du cadre est déterminée.
Source : Patrick Bardelli

La géométrie du vélo est une chose, son apparence et son comportement en sont une autre. Il s’agit de connaître l’usage futur que la clientèle souhaite faire du vélo. Et il faut, bien entendu, aussi prendre en considération le budget à disposition de chacun. Ces aspects définissent également le choix des pièces, par exemple le type de roues, ou la question de savoir si le vélo sera plus tard entraîné par une chaîne ou une courroie.

La demande pour les vélos de Biagio Colletto est importante. La liste d’attente, traitée par ordre chronologique, est d’autant plus longue. Pour un cadre standard, le délai d’attente est de quelques semaines. Pour un cadre sur mesure, il est de trois à cinq mois, selon le type de vélo et le modèle souhaité. Un vélo Hilite coûte entre 8000 et 14 000 francs suisses. Et les demandes spéciales Par exemple, si la fourche doit être de la même couleur que la voiture du client ? Biagio Colletto et son équipe exaucent aussi de tels souhaits.

Sur demande, la fourche peut être recouverte d’une peinture spéciale.
Sur demande, la fourche peut être recouverte d’une peinture spéciale.
Source : Patrick Bardelli
Photo d’en-tête : Patrick Bardelli

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Ancien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?


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