Le retour en grâce des baskets à semelles fines
Les grosses baskets ont longtemps dominé le marché, mais lors des dernières saisons, elles ont dû céder quelques parts de marché à des modèles plus fin. Le glas a-t-il sonné pour les dad sneakers ?
Les baskets aux grosses semelles exubérantes ont dominé le monde des baskets pendant plus d’une demi-décennie. Un tournant se dessine aujourd’hui avec le retour en grâce de paires de baskets rétro à semelles fines comme les Adidas Gazelle ou les Onitsuka Tiger Mexico 66.
New Balance, Adidas et les baskets ultralégères
C’est la marque New Balance qui a lancé sur le marché l’une des paires de baskets fines les plus en vogue de l’année. Le fabricant américain d’articles de sport, qui avait largement contribué au retour des grosses chaussures de course, hommage aux années 2000, a créé les 530 SL en collaboration avec la marque de luxe Miu Miu. Les lettres SL signifient « super light », soit ultralégères en français. La parenté avec la 530 classique, l’archétype de la dad sneaker, n’est guère reconnaissable puisque son épaisse semelle caractéristique a disparu. Le design a apparemment eu du succès puisque, selon le moteur de recherche de mode Lyst, la version SL était l’article le plus populaire au premier trimestre 2024.
Source : Miu Miu
Cette année, une autre paire de baskets SL a fait parler d’elle : les Adidas SL 72. Ce modèle est apparu pour la première fois dans un catalogue pour les Jeux olympiques de Munich en 1972 et a été présenté ces derniers mois comme la nouvelle Samba. La chaussure a également réussi à se hisser sur le podium du classement Lyst au deuxième trimestre, où elle a occupé la deuxième place.
En collaboration avec la marque japonaise Issey Miyake, New Balance a également lancé au printemps une nouvelle interprétation de la MT 10. Une chaussure de trail running lancée en 2011 qui se caractérise par une semelle quasi inexistante et un amorti minimal. Elle permet au pied de sentir le sol plutôt que de l’en isoler complètement. Pour le directeur créatif Satoshi Kondo qui s’est inspiré de la mobilité offerte par des chaussures pieds nus pour cette collaboration, c’est la chaussure idéale.
Source : Launchmetrics/Spotlight
L’exubérance oui, mais restons raisonnables
Les silhouettes et les semelles fines n’ont pas la cote que dans le monde des baskets. J’en veux pour preuve le renouveau des ballerines et des escarpins pointus. La suprématie des grosses semelles est donc terminée, elles doivent désormais céder de plus en plus de place à des modèles fins. Cela ne signifie pas pour autant qu’on n’en verra plus.
En effet, la deuxième place du classement Lyst du deuxième trimestre est occupée par la chaussure Cloudtilt, une basket imposante issue de la collaboration entre On Running et Loewe. Néanmoins, derrière la popularité croissante des chaussures à semelle fine se cache une nette tendance à une esthétique claire et classique. Les modèles exubérants comme les Triple S de Balenciaga en font trop, mais les chaussures de course typiques des années 2000, comme les New Balance ou les Asics, ne sont pas près d’abandonner.
Source : Launchmetrics/Spotlight
Source : Launchmetrics/Spotlight
À l’avenir, les baskets exubérantes seront peut-être un peu plus minimalistes ou plus fonctionnelles. Les baskets de trekking de marques outdoor comme Salomon ou Merrell sont par exemple actuellement très populaires. On observe aujourd’hui de plus en plus souvent une coexistence pacifique de tendances contradictoires dans le monde de la mode. Une évolution qui n’est pas pour me déplaire.
A un enthousiasme sans limites pour les épaulettes, les stratocasters et les sashimis, mais peu d'indulgence pour ceux qui critiquent son dialecte de Suisse orientale.