Une histoire de réglages: test du Pentax K-3 Mark III
Test de produit

Une histoire de réglages: test du Pentax K-3 Mark III

David Lee
13/7/2021
Traduction: Sophie Boissonneau

Le nouvel appareil photo reflex Pentax K-3 Mark III offre une multitude de réglages et une bonne qualité d'image. Il présente cependant quelques points faibles. Seuls vos besoins et vos attentes vous diront si cet appareil photo vous conviendra.

Le Pentax K-3 Mark III est un appareil photo très spécial. Premièrement, c'est un Pentax. Les appareils Pentax sont rares, les nouveaux modèles Pentax encore plus rares. J'en veux pour preuve le prédécesseur de ce nouveau modèle qui est sorti en 2015. Deuxièmement, c'est un appareil photo reflex. Le premier de 2021 à ce jour, toutes les autres nouveautés sont des appareils sans miroir. Troisièmement, il est doté d'un capteur APS-C, un format plutôt négligé de nos jours. Le plein format s'impose, surtout dans les appareils chers et ambitieux.

Le Pentax K-3 Mark III ne manque pourtant pas d'ambitions. Le boîtier robuste en alliage de magnésium est étanche à la poussière et aux éclaboussures, peut être complété par une poignée d'alimentation et dispose de deux emplacements pour cartes. Le stabilisateur d'image intégré est censé compenser jusqu'à 5,5 expositions. La stabilisation du capteur confère une certaine mobilité à ce dernier et peut également être utilisée pour le pixel shift et l'astrotraceur (suivi du mouvement des étoiles). L'appareil offre également la possibilité d'y ajouter un flash studio et vise ainsi un groupe cible exigeant. D'autant plus que l'appareil photo offre pléthore de fonctionnalités et d'options de réglage.

Le nouveau Pentax s'adresse donc à tous ceux qui sont accros au charme des appareils reflex, mais qui veulent tout de même un appareil moderne. Il existe en noir et argenté.

Première prise en main

Lorsqu'on le prend en main, l'appareil photo fait une bonne première impression, il semble solide et de bonne qualité. C'est notamment dû à son poids, avec ses 820 grammes, le Pentax K-3 III pèse exactement 100 grammes de plus que le Nikon D7500, un autre reflex APS-C de facture solide. Les deux font à peu près la même taille, le Nikon D7500 est légèrement plus grand. La poignée du K3 est confortable, même pour les grandes mains.

Le boîtier est doté d'un nombre de boutons de contrôle bien supérieur à la moyenne. Malgré le deuxième écran sur le dessus du boîtier, il y a de la place pour une molette supplémentaire, en plus des deux molettes habituelles à l'avant et à l'arrière. À côté de l'interrupteur marche-arrêt, on retrouve le bouton du diaphragme qui affiche l'ouverture sélectionnée dans le viseur et permet d'estimer la profondeur de champ.

L'appareil est, en outre, doté d'un bouton de verrouillage pour éviter les appuis accidentels, d'un bouton RAW, d'un bouton pour la stabilisation intégrée, d'un mini-joystick et d'un bouton vert, pour n'en citer que quelques-uns.

La plupart de ces boutons et molettes peuvent être configurés librement. Par exemple, j'ai modifié le mode Av afin de pouvoir sélectionner l'ouverture sur la molette avant plutôt que sur la molette arrière. La molette arrière est un peu trop éloignée du pouce pour moi. J'ai utilisé le bouton RAW pour allumer et éteindre manuellement le rétroéclairage du petit écran secondaire.

La deuxième molette arrière offre une fonction dite connectée. Elle est par défaut réglée pour basculer entre différentes configurations d'autofocus. Je peux par exemple passer de l'AF-S à l'AF-C pour la mise au point ponctuelle ou continue. Vous pouvez configurer les différents modes AF dans les paramètres. Cependant, il est également possible de programmer la molette pour une fonction complètement différente.

Options, options, options

Venons-en à ce qui distingue cet appareil : un nombre presque absurde d'options, de fonctionnalités et de possibilités de réglage. Impossible de les compter. L'appareil permet par exemple de changer l'unité de mesure de la température de couleur des Kelvin aux Mired. Je ne savais même pas que cette unité de mesure existait.

L'apparence des menus peut être personnalisée en termes de couleur et de style. Vous pouvez combiner la prise de vue à intervalle et l'exposition multiple. Ou laisser l'appareil photo effectuer des réglages de couleur aléatoires et, si vous aimez un de ces réglages, l'enregistrer pour plus tard.

Outre les gadgets plus ou moins utiles, il existe également des options que je trouve très pratiques. Notamment la possibilité d'enregistrer des fichiers avec une grande profondeur de couleur non seulement au format brut Pentax, mais aussi au format DNG (Digital Negative Format). Je me suis, bien sûr, empressé de le faire, car avec presque chaque nouvel appareil photo, je rencontre des problèmes de lecture avec le convertisseur RAW. DNG, en revanche, est un format normé et fonctionne toujours.

Outre les quatre modes de prise de vue habituels P, A(v), S ou Tv et M, Pentax propose également Sv pour la présélection de la sensibilité ISO. Dans ce mode, une valeur ISO fixe est sélectionnée tandis que l'ouverture et la vitesse d'obturation s'ajustent automatiquement. Le mode TAv fait le contraire, c'est la valeur ISO qui est ajustée, tandis que l'ouverture et la vitesse d'obturation sont fixes. Le mode manuel fonctionne essentiellement sans ISO automatique. Il existe en outre un mode B pour l'exposition longue et un mode X pour la synchronisation du flash. Il y a également le mode photo avancé : il me permet de régler l'ouverture ou la vitesse d'obturation en mode P. Selon le réglage, l'appareil passe alors à un autre mode jusqu'à ce que j'appuie sur le bouton vert, ou bien il règle le reste automatiquement.

Ici, Pentax en fait un peu trop avec les options. Chez d'autres marques, les modes de prise de vue sont structurés de manière beaucoup plus simple, sans que rien ne manque.

Avec autant d'options, j'aurais créé des modes présélectionnés pour les utilisateurs. Heureusement que l'appareil photo est bien conçu à ce niveau-là. Cinq modes utilisateur sont directement sélectionnables sur la molette et cinq autres depuis le menu. Dans les modes utilisateur, vous pouvez sauvegarder presque tout ce qui a trait à une prise de vue. C'est important, car avec autant de réglages, il faut de bons presets pour ne pas s'y perdre et gagner du temps. Autre détail important : les réglages par défaut sont bons. Vous n'aurez donc pas besoin d'optimiser l'ensemble des paramètres de l'appareil photo avant de commencer. Cela aussi mérite de grands éloges. Sans cela, Pentax ferait reposer la responsabilité de trouver la bonne façon d'utiliser l'appareil sur les utilisateurs.

L'appareil photo permet de définir les paramètres qui doivent être conservés lorsque l'appareil est éteint et ceux qui ne doivent pas l'être. La seule chose que je souhaiterais encore, serait de pouvoir sauvegarder les réglages sur la carte SD. Cela semble pour le moment impossible.

Voici un petit aperçu des menus.

Viseur et écran

L'écran est grand (3,2 pouces), de haute résolution (1,6 MPx) et tactile. Mais il n'est pas orientable. C'est, selon moi, la plus grande faiblesse de cet appareil. Il est très compliqué de prendre des photos au ras du sol, on ne voit absolument rien lorsqu’on lève l'appareil au-dessus de la tête et n'essayez même pas de faire des vidéos.

Je n'ai rien à dire sur le viseur. Il offre une couverture de 100 % et un grossissement de 1,05x, ce sont de bonnes valeurs. Le viseur est grand et lumineux. On retrouve toutes les informations nécessaires en bas de l'image. Les grilles peuvent être affichées dans le viseur et le meilleur de tout : un niveau à bulle permet de vérifier si vous tenez l'appareil photo droit. Le bouton diaphragme, déjà mentionné ci-avant, rend le viseur encore plus agréable à utiliser.

Mais c'est aussi un bon exemple de l'excès d'options à la Pentax : dans les paramètres, vous pouvez changer l'aperçu de l'ouverture d'optique à électronique. Un aperçu électronique dans un viseur non électronique ? Comment est-ce que ça fonctionne ? Pas du tout. L'appareil prend une photo et l'affiche sur l'écran. Ça n'est qu'un aperçu, car l'image n'est enregistrée sur la carte mémoire qu'après confirmation.

Un petit écran LCD auxiliaire situé sur le dessus de l'appareil affiche les principaux paramètres de prise de vue. Il peut être éclairé automatiquement ou manuellement. Sans rétroéclairage, ce type d'écran ne consomme quasiment pas de batterie, c'est pourquoi ils restent allumés sur la plupart des appareils photo. Mais pas chez Pentax. Même en mode d'économie d'énergie, les indications disparaissent.

Objectifs

Le Pentax APS-C peut être équipé d'objectifs adaptés aux petits capteurs ou d'objectif plein format. J'utilise cet objectif 31 mm plein format, qui donne un recadrage standard sur APS-C. Il s'accorde très bien avec la version argentée du K-3 III et donne un joli bokeh.

Le deuxième objectif que j'utilise dans ce test est un objectif 50 mm au prix très abordable. Le cadrage plein format correspond à 75 mm, il est donc adapté aux portraits, et l'ouverture de f/1,8 est également suffisante. En revanche, le résultat n'est pas très net avec l'ouverture focale maximale.

Les deux objectifs ont une technologie autofocus qui n'est plus à jour. On le remarque particulièrement sous la forme d'un bruit de mise au point désagréable et fort. Pour filmer des vidéos avec ces objectifs, mieux vaut utiliser la mise au point manuelle.

Il existe des objectifs modernes dotés de moteurs de mise au point silencieux, reconnaissables à l'abréviation SDM dans leur nom. Celui-ci par exemple. Il a malheureusement été très longtemps indisponible, ce qui semble être une mauvaise habitude chez cette marque. Je me suis donc contenté de commander les objectifs qui étaient disponibles à l'époque.

Qualité d'image

Pour un appareil photo APS-C, les images n'ont qu'un bruit léger, même dans les valeurs ISO élevées. Vous pouvez aller jusqu'à 1 600 000 ISO. Cela n'a aucun sens, ça donne des photos d'une piètre qualité et vous n'en aurez jamais besoin. Mais à 102 400 ISO, au moins le sujet est clairement visible et à 12 800 ISO, je considère que la photo est utilisable. Avec le stabilisateur d'image intégré, l'appareil photo est parfaitement adapté aux photos de nuit prises à la main. Même si le stabilisateur d'image ne compense que 3 à 4 expositions au lieu des 5,5 annoncées par le fabricant.

1 600 000 ISO (!): la valeur est sélectionnable, mais pas utilisable.
1 600 000 ISO (!): la valeur est sélectionnable, mais pas utilisable.
102 400 ISO : une valeur encore très élevée, mais qui donne déjà des résultats étonnamment bons.
102 400 ISO : une valeur encore très élevée, mais qui donne déjà des résultats étonnamment bons.

Cet appareil photo a une caractéristique particulière : la réduction du bruit, la netteté et les autres réglages qui affectent la qualité de l'image peuvent être effectués non seulement pour le JPEG, mais aussi pour le RAW/DNG. Ainsi, le « format brut » n'est plus vraiment brut, mais ça n'a pas d'importance. Si vous trouvez que l'appareil photo n'applique pas bien la réduction du bruit ou la netteté, vous pouvez les désactiver. Vous pouvez même régler la réduction du bruit différemment pour chaque valeur ISO.

En ce qui concerne la plage dynamique, c'est-à-dire la capacité à reproduire avec la même finesse les zones claires et sombres, je dois dire que je préfère laisser les tests de laboratoire aux autres, mais en utilisation normale, je suis tout à fait satisfait des performances. Ci-dessous, un exemple extrême : une photo prise le soir à contre-jour. L'image présente de forts contrastes que l'on peut corriger dans l'éditeur RAW sans causer de bruit d'image excessif.

Image RAW sans correction :

Avec une luminosité et des profondeurs corrigées à l'extrême (Adobe Lightroom) :

Grossissement pour évaluer le bruit de l'image :

Vitesse pour les photos d'action

Selon la fiche technique, l'appareil photo offre 12 images par seconde. C'est un bon chiffre pour des photos d'action. La mémoire tampon est suffisante pour une bonne quarantaine d'images DNG ou 35 si l'on enregistre en même temps des JPEG. Là encore, c'est plutôt bien. En revanche, la mémoire tampon se vide assez lentement, même avec une carte SD rapide. On ne peut donc pas utiliser le mode rafale pour photographier des actions successives.

Je n'ai pas été en mesure de tester de manière réaliste la rapidité et la précision de l'autofocus pour le sport ou d'autres actions, car je n'avais pas les objectifs appropriés. Cependant, la reconnaissance faciale n'a déjà pas fonctionné de manière très fiable lors d'une fête où les gens se déplaçaient à la vitesse de zombies. J'ai donc des doutes. Il y a cependant du positif : l'AF en continu couvre presque toute la largeur du viseur, ce qui est très utile pour suivre un sujet. L'appareil offre également une reconnaissance de scènes, mais celle-ci n'est pas spécifique et, chose inhabituelle sur cet appareil, ne peut être configurée.

Vidéo

Le mode vidéo n'a rien d'impressionnant. La caméra dispose de branchements pour un casque et un microphone externe et peut filmer en 4K (UHD) et en Full HD. La 4K n'est possible qu'en 24p et 30p, la Full HD également en 60p. Les formats 25p et 50p sont absents, tout comme les ralentis. Avec le 4K, vous ne disposez pas de la totalité de la section de l'image, mais celle-ci est clairement recadrée. La caméra s'éteint d'elle-même en cas de surchauffe, ce qui se produit au plus tard après huit minutes à température ambiante au niveau de qualité le plus élevé.

Une lumière rouge est intégrée dans la poignée. Elle pourrait signaler aux personnes se trouvant devant la caméra qu'un enregistrement est en cours. Mais bizarrement, cette lumière clignote parfois alors qu'aucun enregistrement n'est en cours. Et bien que vous puissiez paramétrer à peu près tout le reste de cet appareil à votre goût, vous ne pourrez pas changer ça.

La batterie ne dure également que très peu de temps en mode vidéo.

Connectivité

Pour les smartphones, Ricoh propose l'application « Image Sync ». La connexion avec l'appareil photo est fiable. Je peux voir l'image du viseur de l'appareil photo sur mon smartphone et contrôler l'appareil à distance. La mise au point, l'ouverture et tous les autres paramètres de prise de vue peuvent être réglés depuis l'appli. Je trouve la fonction « Synchroniser la date et l'heure » très pratique : l'horloge de l'appareil photo est réglée en fonction du smartphone, dont l'heure est synchronisée avec le réseau de téléphonie mobile et est donc précise.

Contrôle à distance via l'application.
Contrôle à distance via l'application.

Les images devraient théoriquement être transférables sur le smartphone en résolution réduite ou complète. Cependant, cela n'a fonctionné pour moi qu'avec une résolution réduite. Je ne sais pas pourquoi, l'appli n'affichait pas de message d'erreur, il ne se passait tout simplement rien lorsque j'appuyais sur le bouton pour télécharger. Y aura-t-il bientôt une mise à jour ?

Verdict

Le Pentax K-3 Mark III est un appareil destiné aux amateurs d'appareils photo reflex classiques de haute qualité. Il répond parfaitement aux exigences de ce groupe cible. Les points forts de cet appareil sont typiques des reflex : robustesse, qualité d'image solide et fonctionnement complexe, mais bien pensé. Il en est de même pour ses faiblesses : les fonctions Live View et vidéo sont loin d'égaler celles d'un appareil photo hybride du même segment de prix. Le K-3 Mark III a, en outre, quelques points négatifs que l'on ne devrait pas avoir à déplorer, même sur un reflex. L'écran non orientable. La lenteur de l'écriture. L'autonomie médiocre de la batterie et l'absence de chargeur externe inclus avec l'appareil.

Le plus frappant dans cet appareil, ce sont les innombrables options et réglages. Elles dépassent tout ce que j'ai pu voir jusqu'alors, même dans les appareils pros et Pentax pousse le trait à limite de l'absurdité. Même si elles n'offrent pas toutes une véritable valeur ajoutée, les nombreuses options témoignent d'un grand souci du détail et me font me sentir pris au sérieux en tant que photographe. En outre, les paramètres par défaut sont pertinents et vous pouvez prendre vos premières photos sans passer des heures à configurer l'appareil avant.

En bref, ça n'est clairement pas un appareil photo grand public, mais il saura convaincre les amoureux du reflex.

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Mon intéret pour l'informatique et l'écriture m'a mené relativement tôt (2000) au journalisme technique. Comment utiliser la technologie sans se faire soi-même utiliser m'intéresse. Dans mon temps libre, j'aime faire de la musique où je compense mon talent moyen avec une passion immense. 


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