Test de produit

Le Bose QuietComfort Ultra à l’essai : est-il si « ultra » que ça ?

Le QuietComfort Ultra est le nouveau produit phare circum-auriculaire de Bose, nouveau pion dans la sempiternelle bataille pour le titre du meilleur casque grand public avec Sony et Sennheiser. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le casque renferme plein de fonctionnalités inédites. Le fabricant a notamment fait de gros efforts sur les finitions.

La gamme QuietComfort existe depuis désormais 24 ans et j’oserais même affirmer que c’est elle qui a propulsé Bose au panthéon des casques grand public. Depuis, l’Américain sort un nouveau casque à réduction de bruit tous les deux ans, quasi systématiquement.

Bose QuietComfort Ultra (ANC, 18 h, Sans fil, Filaire)
Écouteurs
EUR349,79

Bose QuietComfort Ultra

ANC, 18 h, Sans fil, Filaire

Le petit dernier s’appelle donc QuietComfort Ultra, Bose renonce pour la première fois à ajouter un chiffre au nom. Ça ne me dérange pas tant que ça, car les chiffres ne suivaient pas une suite logique, rendant le tout assez opaque. Bose se targue d’avoir associé des éléments (évidemment améliorés) de design du 700 au confort et à la base technique du QuietComfort 45 de 2021.

Première impression : léger, confortable et pratique

Le fabricant inclut comme il se doit un élégant étui en similicuir, un câble USB-C vers USB-A pour la recharge et un câble jack 2,5 mm vers 3,5 mm pour les réfractaires au Bluetooth. Le fabricant fait l’impasse sur des accessoires supplémentaires, comme des coussinets de rechange.

La boîte ne renferme pas grand-chose.
La boîte ne renferme pas grand-chose.
Source : Florian Bodoky

Je remarque quatre points positifs dès le déballage. Premièrement, l’Ultra est vraiment léger (250 g d’après le fabricant, 236 g d’après ma balance de cuisine non calibrée). En tout cas, il est agréable à porter pour un casque de cette taille. Les écouteurs sont très grands, ils ne compriment pas mes oreilles et ne les écrasent aucunement. À vrai dire, ils ne les touchent même pas. Les coussinets en similicuir sont d’ailleurs plutôt fins. C’est difficile à dire par ces températures, mais j’imagine que ces rembourrages fins accumuleront moins la chaleur en été que les rembourrages plus épais d’autres fabricants.

Fins, légers et plein de place pour les oreilles.
Fins, légers et plein de place pour les oreilles.
Source : Florian Bodoky

Deuxièmement, le matériau paraît solide, surtout l’arceau, élément le plus sollicité au quotidien. Bose a opté pour un mélange d’aluminium et de similicuir.

Troisièmement, le casque se replie, ce qui est extrêmement pratique pour le transport.

La position pliée ne nuit en rien au design.
La position pliée ne nuit en rien au design.
Source : Florian Bodoky

Et quatrièmement, les coussinets sont remplaçables ! Cela allonge la durée de vie du casque : j’ai souvent dû changer de casque à cause de coussinets décollés. Et surtout, il suffit de les clipser grâce aux trous prévus à cet effet. Plus besoin de s’embêter à enfiler le similicuir sur l’écouteur.

Le coussinet s’échange facilement grâce aux perforations.
Le coussinet s’échange facilement grâce aux perforations.
Source : Florian Bodoky

Une chose m’a toutefois agacé. Les écouteurs ne pivotent que d’un côté : vers l’extérieur. C’est embêtant, car j’aime bien mettre le casque autour de mon cou lorsque je ne le porte pas. J’aurais donc aimé que la face interne des écouteurs se tourne vers l’intérieur pour éviter que la pluie ne tombe dedans. Je dois donc porter le casque à l’envers et, quand je veux l’utiliser à nouveau, l’écouteur gauche est à droite. Et tant qu’on est sur le sujet de la pluie : Bose a aussi fait l’impasse sur la certification IP.

La LED est du « mauvais » côté.
La LED est du « mauvais » côté.
Source : Florian Bodoky

Comme le modèle précédent, ce casque Bose se commande depuis l’écouteur. Vous ne serez pas trop perdu si vous aviez déjà un Bose, sinon, cela nécessite un temps d’adaptation. Bose mélange ici des boutons et une zone tactile qui permet de gérer le volume. La zone est petite, mais répond de façon fiable.

En dessous se situe le petit bouton on/off également responsable de l’appairage. Il se trouve relativement loin à l’arrière, vous aurez peut-être du mal à l’atteindre lorsque vous portez le casque. Si vous appuyez trop longtemps, le mode appairage Bluetooth se lance, c’est un peu énervant. En plus, la LED indiquant l’activation de l’appairage se trouve sur l’écouteur gauche. J’ai trouvé ça très agaçant au début, on ne sait jamais si l’appairage est en cours ou non. Il m’est aussi arrivé d’appuyer trop longtemps alors qu’un appareil était déjà appairé et de lancer un nouveau processus d’appairage, mettant fin à la première connexion. Il faut s’habituer… Il y a encore un gros bouton lecture/pause, pour les différents modes anti-bruit et le mode Immersion, mais nous y reviendrons.

L’appli : oui, pourquoi pas

L’application permet d’effectuer tous les réglages déjà disponibles au niveau du casque. On y retrouve en outre l’égaliseur obligatoire pour régler les basses et les aigus.

L’application n’est pas obligatoire, mais je la recommande aux personnes qui n’aiment pas trop les basses.
L’application n’est pas obligatoire, mais je la recommande aux personnes qui n’aiment pas trop les basses.
Source : Capture d’écran : Florian Bodoky

Celui-ci est relativement simple : le Bass Boost renforce principalement les infra-basses et le Reducer les atténue. On peut réduire ou amplifier les aigus, même s’ils sont déjà plutôt discrets. La réduction est surtout pratique lorsque les voix sont trop accentuées (pour les sifflements par exemple). Elles s’adoucissent à l’activation du Treble Reducer dans l’application.

Finalement, l’application possède deux fonctions extrêmement pratiques. D’une part, le paramétrage du raccourci lié à l’appui prolongé sur le volume : choisissez l’annonce du niveau de charge, l’activation de l’Assistant vocal, le changement de mode Immersion ou l’ouverture de Spotify.

Et d’autre part, la création d’un mode audio personnalisé où vous pouvez doser la réduction de bruit, ajouter ou non le mode Immersion, activer le bloqueur de vent, etc. Attention : plus vous activez de fonctions, plus la batterie se vide rapidement.

Le son : les basses vous casseront les oreilles si c’est votre truc

Comme d’habitude, j’ai écouté trois morceaux, à chaque fois avec et sans mode Immersion. Il y a plusieurs choses à prendre en compte avant de lire mon évaluation. Indépendamment des préférences personnelles, le QuietComfort Ultra offre une fonction Custom Tune. Un bruit retentit lorsque vous appuyez sur le bouton ON : vos oreilles seront alors mesurées et le son adapté à leur anatomie. Il est néanmoins difficile de déterminer l’ampleur et l’intensité de cet effet.

Deuxièmement, le mode Immersion possède deux variantes : Still et Motion. Le but est de créer une image sonore tridimensionnelle où le son semble provenir de partout à la fois, comme avec un effet Spatial Sound. Si vous restez un moment assis ou debout sans bouger, préférez donc « Still ». Vous bénéficierez alors du meilleur son possible, comme si vous étiez à la meilleure place de la salle de concert et que le son venait de l’avant. Si vous vous déplacez, choisissez « Motion ». Ici, c’est pareil, sauf que le son semble arriver du côté lorsque vous tournez la tête, exactement comme en concert. Vous pouvez évidemment désactiver entièrement le mode Immersion.

Troisièmement, si vous possédez un smartphone Android, vous pourrez utiliser AptX Adaptive. Le codec prend en charge la lecture sans perte et ne consomme pas trop d’énergie. Les utilisateurs Apple devront se contenter de l’AAC.

Keelhauled – Alestorm

Je commence par cette chanson ultra-rapide de folk métal.

Elle se distingue par une vitesse extrême. Certains de mes casques faisaient de la bouillie des chants, polyphoniques ou non, et faisaient crépiter la batterie. J’étais donc curieux de voir comment ce casque-là allait s’en sortir… et j’ai été agréablement surpris. Le QuietComfort est excellent dès la première seconde et définit parfaitement les sons. Malgré le rythme rapide de la batterie et de la basse, le rendu reste limpide et ne se brouille pas, on distingue bien les différents éléments. L’intensité élevée qui en résulte demeure tout au long du morceau. Mais malgré l’Immersion, il n’y a pas de réverbération, le son est un peu plat.

Heart-Shaped Box – Nirvana

Cette chanson est 100 % acoustique, sans guitare électrique et Cie.

Sans oublier la voix rauque de Kurt Cobain. Contrairement à Alestorm, la voix domine ici ; on entend les instruments, mais seulement en fond. Si cette chanson est nettement plus calme, le mode Immersion assure une belle profondeur. J’ai l’impression que Kurt Cobain est à côté de moi et me hurle sa souffrance dans l’oreille, alors que dans la première chanson, j’aurais pu me croire à un concert d’Alestorm. Ici, c’était beaucoup plus vivant.

Tokyo Drift – Teriyaki Boyz

Je veux mettre les basses à l’épreuve avec ce morceau.

Bose doit ici composer avec des plages de fréquences très basses. La basse s’enfonce vraiment dans le tympan et pénètre jusqu’au creux de l’estomac. Si vous êtes fan d’électro, réduire les basses dans l’égaliseur peut en valoir le coup.

Qualité de conversation

Vous pouvez accepter un appel grâce aux boutons sur l’écouteur droit. Ici, Bose a installé cinq microphones de chaque côté. Dans la pratique, mes interlocuteurs étaient très satisfaits de la qualité, et moi aussi. J’ai réglé l’ANC sur « Aware » pour m’entendre parler. Le bloqueur de vent est bien pratique pour les appels à l’extérieur puisqu’il bloque les bruits parasites agaçants (même autres que le vent).

Réduction du bruit

La réduction du bruit est certainement l’une des meilleures choses que j’ai entendues depuis longtemps. Deux modes sont à disposition : « Aware » et « Quiet », il suffit de cliquer sur le bouton prévu à cet effet. Le mode silencieux garantit un silence absolu. Je l’ai essayé aussi bien dans des gares très fréquentées que dans des restaurants et même en boîte (je vous laisse imaginer les regards…). Il n’a rien laissé passer. En revanche, le QuietComfort émet un bruit faible, mais perceptible. Vous ne l’entendrez évidemment pas lorsque vous écoutez de la musique ou un podcast, mais vous le remarquerez si vous utilisez le casque comme protection auditive.

Le mode Aware transmet les bruits à votre oreille par le biais du micro. Bose parvient à rendre ces bruits de manière naturelle et à un volume correct. Remarque en passant : chaque changement de mode à l’appui du bouton est signalé par une voix très robotique. Je ne comprends pas pourquoi Bose ne fait pas enregistrer ces textes par des voix humaines…

Si vous téléchargez l’application, vous pourrez mettre au point des modes sur mesure (voir le chapitre sur l’application). Vous pourrez aussi régler l’ANC en continu. Si la réduction du bruit est sur un réglage bas, l’ANC ne réduit que les fréquences plus élevées. C’est super.

La batterie

Finissons avec un petit inconvénient : la batterie. Selon le fabricant, l’autonomie de la batterie est de 24 heures si le mode Immersion est désactivé. On ne sait pas si la réduction active du bruit est prise en compte dans ce calcul. Avec le mode Immersion activé, l’autonomie est censée être de 18 heures. Mon test a peu ou prou confirmé les indications du fabricant, finalement assez médiocres pour un casque circum-auriculaire de ce prix. Les concurrents, comme Sony ou Sennheiser, atteignent 30 heures, voire 60 heures pour leurs modèles haut de gamme WH-1000 XM5 ou Momentum 4 Wireless.

Mais quelle capacité en heures un casque doit-il ou devrait-il avoir pour un cycle de charge au juste ? Même à moi, qui écoute deux à trois heures de musique par jour avec mon casque, une charge par semaine me suffit. Si la batterie tenait plus longtemps, il y aurait plus de risques que j’oublie de le recharger lorsque c’est vraiment nécessaire. De plus, la durée de vie moindre de la batterie se traduit par une batterie physiquement plus petite et donc par un casque plus léger. Il est toutefois difficile de dire à quelle vitesse la performance de la batterie diminue et atteint ainsi une zone inacceptable, mais cela se produit certainement plus tôt qu’avec une batterie de 30 ou 40 heures.

Verdict : globalement réussi avec de petits bémols

Le prix est tout à fait raisonnable, en tout cas pas plus élevé que chez la concurrence au moment du lancement. Vous voudrez donc peut-être attendre la sortie très probable du nouveau casque circum-auriculaire Sony cet été. Mais je peux d’ores et déjà vous recommander chaudement le QuietComfort Ultra.

En matière de son, il n’a rien à envier à ses concurrents japonais ni aux Sennheiser. Je l’ai même préféré dans le domaine de la réduction du bruit. L’Immersion est également impressionnante, même si elle affecte l’autonomie de la batterie. Pour moi, il est aussi important que les coussinets soient remplaçables et que le casque se plie. Donc, si vous voulez un nouveau casque maintenant, foncez ! Si vous pouvez encore patienter, attendez la sortie du Sony XM6 et décidez après.

Photo d’en-tête : Florian Bodoky

Cet article plaît à 69 personne(s)


User Avatar
User Avatar

Depuis que j'ai découvert comment activer les deux canaux téléphoniques de la carte RNIS pour obtenir une plus grande bande passante, je bricole des réseaux numériques. Depuis que je sais parler, je travaille sur des réseaux analogiques. Un Winterthourois d'adoption au cœur rouge et bleu. 

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

  • Test de produit

    L’OnTrac à l’essai : un son grandiose, mais un logiciel à améliorer

    par Stefanie Lechthaler

  • Test de produit

    Sony Ult Wear : monstre des basses à l'essai

    par Florian Bodoky

  • Test de produit

    Sennheiser Momentum True Wireless 4 : un son d'une qualité inaltérée

    par Florian Bodoky

Commentaire(s)

Avatar