Dyson Zone : le casque audio à filtre à air est arrivé

Ce que beaucoup avaient pris l’année dernière pour un poisson d’avril, Dyson l’a dévoilé jeudi à Munich. Il s’agit du Zone, le premier casque audio de la maison Dyson. J’ai eu l’occasion d’essayer ce produit hybride, purificateur d’air et casque audio, et je peux vous dire un peu à contrecœur que dans certaines circonstances, l’existence de casque est justifiée. Avant de vous emballer, sachez que selon le modèle choisi, cette nouveauté coûte entre 900 et 1000 euros.

L’offre du Zone

Des unités de filtrage multicouches sont placées dans les oreillettes du Zone. L’air purifié est soufflé à travers l’arceau facial en direction du nez et de la bouche. Ça fonctionne, tout simplement. Avec la visière qui s’allume automatiquement dès qu’elle est connectée, je ne sens plus l’odeur de nourriture qui s’élève du buffet innocemment placé dans la salle de l’événement.

Au début, je remarque nettement que l’air filtré par le Zone a une légère odeur artificielle et un arrière-goût de plastique. Je m’habitue en moins d’une minute. Quelque part, c’est agréable d’avoir une bouffée d’air frais dans le nez, même à l’intérieur, au milieu d’une salle de réunion.

L’arceau frontal en plastique est léger

Avec le Zone sur le visage, j’ai l’impression d’être Bane dans une parodie de « The Dark Knight Rise ». Au moins, l’arceau ne limite pas la visibilité et son poids n’est pas gênant. Comme il ne contient pas d’électronique et ne comporte que le conduit pour diriger l’air vers le visage, il est très léger. De plus, sa position devant le nez est réglable. Quand je le porte, je ne le sens pas, à l’inverse des regards intrigués posés sur moi dans les rues de Munich.

Je peux détacher l’arceau de ventilation magnétique pour me promener simplement avec le casque audio. Ou alors, je peux le rabattre et régler sa hauteur. Je peux parler tout à fait normalement. Néanmoins, au plus élevé des trois niveaux de débit d’air, on a une impression de légère dépressurisation venteuse autour de la bouche.

La face avant de l’arceau couleur cuivre ou argent brillant lui donne un aspect encore plus futuriste qu’il ne l’est déjà. Si vous ne supportez plus les regards mêlés de curiosité convergeant en direction de votre mâchoire inférieure, vous pouvez facilement retirer l’arceau magnétique, pliant.

Le casque lourd et volumineux

Sans l’arceau, le Zone ressemble à un casque normal. De près, le visuel des oreillettes et leurs nombreux trous rappellent une bouche d’aération, à juste titre. Le casque audio pèse 600 grammes. À titre de comparaison, les AirPods Max d’Apple ne pèsent que 385 grammes. Je sens le poids du Zone sur ma tête, mais le serre-tête et les oreillettes sont si souples que cela ne me gêne pas lors de mon bref essai. En même temps, le casque est suffisamment serré pour ne pas glisser malgré son poids.

Toujours est-il que le capteur d’accélération faisant office de commande tactile du Zone ne simplifie pas les choses. Je dois taper fermement sur l’oreillette pour passer du mode antibruit au mode transparent et entendre à nouveau mon environnement.

En contraste au concept de ce casque, le son du Zone, pour autant que je puisse en juger après cinq minutes d’écoute, n’est pas excessivement dynamique, mais il a le mérite d’être clair. Je le trouve plutôt froid et équilibré. Les basses sont agréablement mixées et ne prennent pas le dessus sur mon échantillon Burn the Witch de Radiohead, comme c’est souvent le cas avec d’autres casques.

Le tout est accompagné d’une appli mobile. Celle-ci permet d’ajuster les paramètres. Chez Dyson, l’appli affiche le volume du bruit environnant et donne des indications sur la qualité de l’air.

Pollen, gaz et poussières fines : la filtration

Revenons-en aux filtres électrostatiques. Selon Dyson, ils sont censés absorber 99 pour cent de la pollution particulaire jusqu’à une taille de 0,1 micromètre. Comment dire, je ne saurai mesurer cela moi-même. En revanche, les personnes allergiques pourraient être intéressées par le fait que le Zone filtre le pollen. En outre, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre et l’ozone, constituant la pollution atmosphérique dans les villes, sont filtrés. Le Zone n’a pas été testé pour la détection des agents pathogènes COVID-19.

Pas question de faire de longues randonnées printanières en pleine saison pollinique. Avec un flux d’air faible, vous obtenez quatre heures d’autonomie de la batterie ; avec un flux d’air moyen, deux heures et demie ; et avec un flux d’air élevé, une heure et demie. Sans purification de l’air, vous profitez de 50 heures d’autonomie pour écouter de la musique. La batterie se recharge entièrement en trois heures.

Ventilation : le Zone réduit son propre bruit

Le niveau de purification d’air le plus bas est à peine perceptible, alors que le niveau le plus élevé est aussi bruyant qu’un ordinateur en train de surchauffer, ce qui peut être gênant dans les transports en commun. Dans ce cas, le niveau le plus bas suffit de toute façon, m’explique un ingénieur de Dyson lors de l’événement. Le niveau le plus élevé est prévu pour l’extérieur, où il y a de toute façon du bruit.

Lorsque vous vous déplacez en ville, la fonction de réduction du bruit active du Zone entre en jeu. Il est censé réduire le bruit de 38 décibels. J’entends encore un peu les voix des journalistes dans la pièce, mais nettement moins. Pour le reste, je n’ai pas pu tester la réduction du bruit.

Comme Dyson me l’a assuré lors de l’événement, même avec l’arceau devant la bouche et le flux d’air activé, vous pouvez téléphoner. Grâce au filtrage spatial, Le Zone est censé filtrer son propre bruit. Lors d’un bref test téléphonique sur place, cela fonctionne effectivement, mon interlocuteur m’entend bien malgré le ventilateur.

Conclusion : bon produit. Dommage qu’il doive exister

Je n’aime pas l’admettre, mais ce casque insolite présente bien des qualités. Il a sa raison d’être dans les lieux où la pollution de l’air est élevée, comme les grandes métropoles et les stations de métro. Si, c’est vrai, malheureusement. Dans ces endroits, le Zone vous confère un avantage. Bien sûr, plus de protection de l’environnement et moins de pollution seraient une bien meilleure solution. En ce qui concerne la finition et la technique intégrée, on ne peut pas non plus reprocher grand-chose au Zone. Le concept général est ce qu’il est.

Ici, pour moi, la pollution de l’air n’est pas assez élevée pour que j’achète le Zone après ce bref essai. Mais les personnes souffrant d’une forte allergie au pollen pourraient constituer un groupe cible. Dans le train qui me ramène de l’événement Dyson, ce qui devait arriver arriva : une personne avec un petit pain au thon puant est assise juste devant moi. À ce moment-là, j’ai regretté de ne pas avoir de Zone sur moi. Mais c’est le seul moment où j’ai eu ce sentiment.

En Allemagne, le Zone sera lancé en juillet. Pour la Suisse, Dyson a dû repousser le lancement à 2024 selon les données actuelles.