Le gel du cerveau : quèsaco ?
15/9/2022
Traduction: Stéphanie Casada
Vous connaissez certainement aussi ce phénomène : vous mangez ou buvez quelque chose de très froid et, peu après, un mal de tête vif, qui disparaît rapidement, se fait sentir. C'est ce qu'on appelle le gel du cerveau ou brain freeze.
États-Unis, 1998. C'est la première fois que j'entre en contact avec le concept de milk-shake glacé. Délicieux ! J'en bois encore deux grandes gorgées. « Ahh ! » Mon visage se crispe, car une douleur violente se répand dans ma tête. Mon père m'explique que j'ai bu trop vite et que mon mal de tête est dû au froid.
Pourquoi ?
Le palais réagit au froid
« Le gel du cerveau, aussi appelé brain freeze est une sous-forme de ce que l'on appelle cold stimulus headache, c'est-à-dire un mal de tête déclenché par le froid », explique le professeur Dr méd. Christoph Schankin, médecin-chef de la clinique neurologique de l'Inselspital à Berne. Il semble que mon père ait déjà eu raison à propos du froid. « Dans sa forme classique, il se produit lorsque quelque chose de froid, par exemple un glaçon ou de la glace, touche la voûte palatine dans la bouche. On parle alors de céphalée de la crème glacée », poursuit le professeur. Le fait de boire précipitamment mon milk-shake à la banane a donc très vite fait baisser la température de mon palais.
Les symptômes que j'avais à l'époque sont exactement ceux-là : « Il s'agit typiquement d'un mal de tête bilatéral et ascendant au niveau du front ou des tempes. Il est lancinant ou oppressant et disparaît de lui-même dans un délai maximal de 30 minutes après l'élimination du stimulus. » 30 minutes ? Heureusement, dans mon cas, le gel du cerveau n'a jamais duré plus de quelques secondes.
On ne sait pas encore exactement ce qui provoque cette douleur au froid. Selon le professeur Schankin, il y a deux déclencheurs possibles : d'une part, cela pourrait être dû à la contraction ou au relâchement rapide des vaisseaux sanguins qui ont été en contact avec le froid. Les vaisseaux sanguins ont de très nombreux nerfs qui font mal lors de ce changement soudain de diamètre. « D'autre part, il est possible que le froid active directement les récepteurs de la douleur des nerfs et provoque ainsi des douleurs. »
Les adolescents sont les plus touchés
Depuis le milk-shake de 1998, mon cerveau a gelé quelques fois. Pour le coca avec beaucoup de glaçons, pour les glaces ou les parfaits du rayon frais. Ce qui me frappe ? J'étais enfant ou adolescente. Depuis que je suis sortie de l'adolescence, je n'ai quasiment plus eu affaire à ce phénomène. C'est peut-être dû au fait que je me nourris un peu plus intelligemment et que les desserts glacés n'atteignent plus aussi souvent mon palais. Et si c'est le cas, je mange un peu plus doucement. Ou comme le spécule le spécialiste : « Il est possible que cela soit dû au fait que le système nerveux autonome, responsable de la régulation vasculaire, est plus sensible chez les jeunes. » Le fait est que les jeunes souffrent plus souvent du gel du cerveau que les personnes plus âgées. « On estime qu'environ 50 % des adolescents connaissent ce phénomène, alors que les chiffres sont nettement inférieurs chez les adultes. »
Mais l'âge n'est pas le seul facteur déterminant : la génétique joue également un rôle. Le risque de brain freeze serait multiplié si l'un des parents en souffre déjà. Dans ma famille, c'est sans aucun doute mon père. J'ai bien vu à l'époque comment lui aussi faisait la grimace derrière son grand milk-shake au chocolat.
Pourquoi l'aiguille de l'horloge de la gare s'arrête-t-elle brièvement ? Pourquoi y a-t-il du pop-corn au cinéma ? Et pourquoi les verres à boire ne doivent-ils pas être mis dans le même conteneur que le verre usagé ? La vie quotidienne me réserve de nombreuses énigmes que j'essaie de résoudre à intervalles irréguliers. Si vous aussi avez une telle question, mais que vous n'avez pas le temps de faire des recherches, envoyez-la-moi par e-mail. J'aime faire le sale boulot.
Élargir mon horizon: voilà comment je résumerais ma vie en quelques mots. J'aime découvrir de nouvelles choses et en apprendre toujours plus. Je suis constamment à l'affût de nouvelles expériences dans tous les domaines: voyages, lectures, cuisine, cinéma ou encore bricolage.