Lenovo Legion Go
Lenovo Legion Go à l’essai : l’une des meilleures alternatives à la Steam Deck malgré des défauts
La console de poche de Lenovo convainc par une interface utilisateur bien pensée, de bonnes performances et un ventilateur silencieux. Les problèmes habituels posés par Windows ne se font pas attendre, mais la Legion Go est tout de même l’une de mes nouvelles consoles préférées.
Avec la Legion Go, Lenovo lance son prétendant au trône des consoles de poche. L’entreprise chinoise mise sur la combinaison de Windows et d’un matériel puissant. Lenovo ajoute toutefois un concept de commande inhabituel : les manettes amovibles peuvent être transformées en souris. Pour un prix d’environ 800 francs suisses, l’équipement n’a rien à envier à la concurrence.
Aperçu des spécifications :
- écran : 8,8 pouces, IPS, 2560 × 1600 pixels, 500 cd/m², 144 Hz ;
- CPU : AMD Ryzen Z1 Extreme ;
- RAM : 16 LPDDR5X ;
- mémoire : 512 Go M.2 2280 PCIe 4.0, slot microSD ;
- TDP : 30 W ;
- batterie : 49,2 Wh ;
- ports : 2 × USB-C 4.0, écouteurs ;
- poids : 854 g ;
- autres : pied, manettes amovibles.
Grande, mais maniable
La première chose qui me frappe, c’est la taille de la Legion Go. L’Ayaneo KUN m’a certes habitué à beaucoup de choses, mais la diagonale d’écran Lenovo mesure encore 0,4 pouce de plus et est, de base, déjà un beau bébé. Élégante n’est définitivement pas le mot que j’utiliserais pour décrire cette console portable. Elle est cependant très agréable à tenir en main. Je n’ai pas grand-chose à reprocher à l’ergonomie. Avec ses 854 grammes, l’appareil n’est toutefois pas un poids plume.
La deuxième caractéristique, nettement plus positive, est l’écran tactile. Ce dernier réagit avec précision. Tant la Steam Deck que l’Ayaneo KUN, plus de deux fois plus chère, donnent l’impression d’être plus lentes. Cela est dû au taux de rafraîchissement. La Legion Go démarre à 144 Hertz (Hz), alors que la plupart de ses concurrents se contentent de 60 Hz. Ainsi, l’utilisation tactile devient un plaisir. Visuellement, la dalle IPS donne également satisfaction, même si ses niveaux de noir et ses contrastes ne peuvent pas rivaliser avec l’OLED. À part cela, la dalle est claire et les couleurs sont vives, même si ces dernières ne sont pas aussi belles que celles de l’Ayaneo KUN.
Le mode fps tient du gadget
La caractéristique unique de la Legion Go ne réside toutefois ni dans sa taille ni dans son écran, mais dans ses manettes. En effet, je peux les enlever, comme pour la Switch. Pour cela, j’appuie sur le petit bouton situé sous les manettes. Cela fonctionne assez bien après une ou deux répétitions, mais je regrette l’absence d’un clic satisfaisant au moment de la fixation. Que faire maintenant que j’ai les deux manettes en main ? Facile : je déplie le pied aux dimensions généreuses situé à l’arrière de l’écran et je place la manette de droite dans la plaque en plastique fournie. Ainsi, je peux la tenir comme une poignée de pistolet. Si je fais ensuite glisser le levier de « OFF » à « fps » sur la face inférieure, j’active le capteur optique intégré et je peux utiliser la manette comme une souris.
Cela explique aussi l’emplacement un peu étrange des touches supplémentaires à l’arrière ou sur le côté. En mode normal, certaines d’entre elles sont difficiles à utiliser ou je les déclenche même involontairement. Elles sont également destinées en premier lieu au mode fps, où elles reprennent les différents boutons de la souris.
La souris pistolet ne tient pas vraiment bien dans la main. Le stick analogique et le point de contact qui permet de connecter la manette à la Legion Go m’appuient contre la main. Cette sensation n’est pas douloureuse, mais est irritante. C’est définitivement une configuration aventureuse que Lenovo a imaginée là. Mais si, en échange, je pouvais jouer aux jeux de tir à la première personne avec la même précision qu’avec une souris, ce serait un petit sacrifice.
Malheureusement, le concept ne tient pas ses promesses. Je ne sais pas si le capteur est trop imprécis, si je devrais l’utiliser plus longtemps ou s’il ne fonctionne tout simplement pas. Je ne touche presque aucune cible avec ce dernier, car il manque de précision. Au lieu de cela, j’utilise le stick analogique gauche pour orienter mon personnage de manière à ce que la croix du viseur soit sur l’ennemi. C’est absurde, évidemment ; dans ce cas, autant utiliser les commandes normales.
Peut-être que cela est lié à la position. Avec une souris, tout mon bras repose sur la table et me donne de la stabilité. En mode fps, je tiens ma main droite et je bouge plus le poignet que le bras. Il est possible qu’avec beaucoup de pratique, je m’améliore, mais pour moi, une console portable est avant tout destinée à être utilisée sur le canapé ou en déplacement. Et là, cette commande ne peut pas être utilisée.
C’est dans les jeux de stratégie comme Civilization que j’utiliserais le plus volontiers le substitut de souris. La précision est suffisante pour ce faire. Mais là encore, le problème est que la position n’est pas particulièrement confortable.
De plus, les touches de la Lenovo Legion Go ne donnent qu’une impression moyenne. J’ai l’impression que si je branchais une manette externe moins chère, cela reviendrait au même. Tout fonctionne, mais les touches et les sticks ne donnent pas la même sensation que l’original. Les sticks analogiques manquent de résistance, les touches sur l’arrière claquent légèrement et la croix directionnelle est trop plate à mon goût.
Je dois faire un éloge au pavé tactile. Ce n’est certes pas le plus grand, mais il est très précis. Il n’y a pas que l’Ayaneo KUN qui pourrait en prendre de la graine, mais aussi l’un ou l’autre fabricant d’ordinateurs portables. Mais là encore, le problème est que la position est un peu trop basse et que je dois repositionner ma main.
Utilisation simple
Windows sur une console de poche est super, car je peux y installer n’importe quel jeu. Cependant, l’utilisation au quotidien l’est moins. Windows n’est pas conçu pour les consoles de poche et est donc difficile à utiliser. La navigation tactile pour ouvrir le menu de démarrage et le menu rapide, beaucoup trop petit dans le coin inférieur droit, ne sont que deux exemples. C’est pourquoi les fabricants fournissent leur propre logiciel. Chez Lenovo, il s’appelle LegionSpace. Je le lance avec le bouton dédié sur la manette gauche.
Via LegionSpace, je peux installer des launchers comme Steam, Battle.net et autres, et gérer tous mes jeux. On y trouve également des réglages comme le réseau, l’affichage ou la manette. Il n’y a pas grand-chose à admirer.
J’utilise principalement le menu rapide. Je l’ouvre en cliquant sur le bouton dédié sur la manette de droite. Cela me permet de régler des choses comme la résolution, le taux de rafraîchissement, la superposition de performance ou le TDP (qui influence la puissance du processeur). Certes, il manque à la fois un contrôle manuel du ventilateur et des ajustements fps, mais ces derniers ne m’ont jamais manqué. Le menu propose les fonctions les plus importantes et n’est pas surchargé. Le fait que je puisse régler la résolution d’ici est bien plus important pour moi que de dessiner une courbe de ventilation.
De plus, le raccourci L + Y (L est la touche dédiée de Lenovo) me permet de basculer entre quatre profils de performance. « Silencieux » si je veux juste surfer et « Puissance » si le profil « Automatique » ne tire pas assez de la Legion Go.
La seule chose qui me manque vraiment : je ne peux pas configurer librement toutes les touches. J’aimerais définir quelques raccourcis supplémentaires. Par exemple, pour afficher l’aperçu des onglets Windows afin de passer rapidement d’un programme à l’autre. Heureusement, Lenovo a déjà publié une liste des mises à jour prévues. Il s’agit entre autres de la personnalisation des touches, des courbes de ventilation et d’une limitation des fps.
Même sans ces fonctions, la Legion Go se rapproche le plus de la Steam Deck en termes de convivialité. La console de poche de Valve reste la référence en la matière, mais l’expérience qu’apporte Lenovo pour le matériel mobile se fait clairement sentir.
Silencieux, mais pas endurant
Une chose que l’on peut reprocher à presque toutes les consoles portables, à l’exception de la Switch, c’est le volume sonore. Grâce à de nombreuses mises à jour logicielles, la Steam Deck est parvenue à maintenir un niveau de bruit supportable. Bien sûr, il s’agit d’une impression personnelle. Aucun des appareils que j’ai testés n’est vraiment silencieux, pas même la Legion Go. Mais jusqu’à présent, c’est elle qui s’en sort le mieux. Même lorsque je joue à Diablo IV pendant deux heures, la console portable reste étonnamment silencieuse. Les ventilateurs sont sans aucun doute audibles, mais ce n’est rien comparé aux concerts de sifflements d’une Ayaneo KUN ou, en partie, d’une Steam Deck. Que ce soit dans le train ou devant la télévision, je n’ai jamais droit à des regards en coin.
Que ce soit à cause des pilotes ou que Lenovo n’installe pas partout les mêmes ventilateurs, tout le monde ne semble pas faire la même expérience que moi. Sur Reddit, vous trouverez de nombreux utilisateurs qui se plaignent des émissions sonores semblables à celles d’un avion à réaction.
En ce qui concerne l’autonomie de la batterie, la Legion Go ne marque pas de points. Les 49 Wh permettent de jouer entre une et trois heures, en fonction du jeu. Si je règle le taux de rafraîchissement sur 60 Hz au lieu de 144 Hz, je m’en sors mieux. Mais l’expérience de jeu et l’utilisation de l’écran tactile en pâtissent.
De plus, malgré les mêmes réglages d’énergie que pour l’Ayaneo KUN, je n’arrive pas à faire passer la Legion Go en mode veille. En mode veille, l’appareil consomme tellement d’énergie que je dois le brancher pendant la nuit. Sinon, la batterie sera vide le matin.
En tête de classement pour la performance
La Lenovo Legion Go est équipée du même processeur AMD Zen-4 que la ROG Ally d’Asus. De plus, sur papier, le Ryzen Z1 Extreme est presque identique au Ryzen 7 7840U qui équipe l’Ayaneo KUN. Et ce, bien que la console de poche de luxe d’Ayaneo tire jusqu’à 54 watts TDP. La Steam Deck doit quant à elle se contenter d’une puce Zen 2 adaptée et d’une puissance maximale de 15 watts.
La Legion Go joue donc dans la cour des grands, mais l’Ayaneo KUN reste à la première place du classement des performances. Les benchmarks de jeux le montrent également :
La Legion Go avec preset de performance à 30 watts TDP.L’Ayaneo KUN est plus rapide que ses concurrents dans tous les jeux testés. Vient ensuite la Legion Go. 2560 x 1600 pixels est une résolution trop gourmande en ressources de calcul dans la plupart des jeux. Mais même avec 1920 x 1200 pixels, les jeux ont encore belle allure. Même 1280 x 800 pixels reste une résolution acceptable. Cependant, si l’on ajoute à cela l’upscaling FSP, le tout devient très pixellisé.
Encore et toujours Windows
J’en ai assez de revenir sans cesse sur le même point, mais il reste important de souligner que Windows s’adapte pas vraiment aux consoles de poche. Bien que la Legion Go soit la console de poche Windows la plus fiable à ce jour, des problèmes surviennent régulièrement. Comme pour les PC d’il y a 20 ans, je dois télécharger des mises à jour de différents sites. Cela comprend bien entendu les mises à jour Windows et les mises à jour LegionSpace. Sur le site de Lenovo, je télécharge en outre le BIOS et les pilotes graphiques actuels. Pendant ma période de test, de nouveaux pilotes sont apparus à plusieurs reprises.
Le mode sommeil, qui fait partie de mes fonctions préférées tant sur la Switch que sur la Steam Deck, est un peu une loterie sur la Legion Go. Parfois, il fonctionne et je peux rallumer l’appareil des heures plus tard et reprendre directement là où je m’étais arrêté. Mais, trop souvent, il arrive que l’appareil redémarre pour une raison ou une autre et que je doive recommencer un combat d’une demi-heure dans Baldur’s Gate 3.
Tout ne marche pas encore à la perfection. Parfois, je ne peux pas choisir la bonne résolution dans le jeu, parfois le menu de démarrage ne s’ouvre pas, différents indicateurs affichent différents états de batterie, les jeux se crashent en raison d’une mémoire vive insuffisante ou le menu rapide ne s’ouvre pas. Et l’affichage des fps ne fonctionne toujours pas après une énième mise à jour du BIOS. La plupart du temps, la Legion Go marche bien, mais il ne se passe pas un jour sans qu’un petit détail ne fonctionne pas. À la longue, cela devient agaçant.
Bilan : fait plaisir à utiliser malgré les compromis à faire
Au lieu de miser sur des spécifications haut de gamme, la Legion Go me convainc par sa convivialité. En dehors de l’écran 144 Hz, la console est désespérément en retard sur l’Ayaneo KUN, le leader en matière d’équipement. Tant du point de vue de la finition que de l’équipement, Lenovo propose « seulement » la classe moyenne supérieure. Néanmoins, l’ensemble me convainc.
La console de poche est plus fiable et les bugs inattendus ou les dysfonctionnements sont moins fréquents que sur les autres consoles de poche Windows. Le menu rapide pour les principaux réglages est certes (encore) un peu maigre, mais il offre toutes les fonctions importantes. Et plus important encore : je peux passer d’un profil de performance à l’autre et changer la résolution en appuyant sur un bouton. Je préfère cette variante. Je n’ai pas à me soucier des profils de ventilateurs, du TDP ou des fréquences de rafraîchissement. Au lieu de cela, je passe simplement de « Auto » à « Puissance ». Malgré tout cela, la Legion Go reste relativement silencieuse.
Si je pouvais souhaiter quelque chose, ce serait un bouton dédié pour ouvrir le menu Steam. Les touches et les sticks devraient en outre être d’une qualité un peu plus élevée. En revanche, je trouve les manettes amovibles superflues. Le mode souris fps est un gadget. Je préfère brancher une vraie souris. En dehors de cela, la Legion Go est une bonne console de poche pour le gaming. L’utilisation est plus pénible qu’avec la Steam Deck à cause de Windows, mais pour le prix, elle offre plus de prestations et plus de flexibilité. Si ce compromis vous convient, cette console est pour vous.
En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.