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Apple enfreint la loi selon l'UE - cela pourrait coûter cher
par Samuel Buchmann
Selon les autorités européennes, Apple et Meta ont violé les lois antitrust. Les premières amendes infligées en vertu du Digital Markets Act interviennent à un moment délicat.
La Commission européenne inflige à Apple une amende de 500 millions d'euros pour avoir enfreint le Digital Markets Act (DMA). Meta écope d'une amende de 200 millions d'euros pour les mêmes faits.
Ce sont les deux premières amendes concrètes prononcées par l'autorité de régulation en vertu de la nouvelle loi antitrust. Dans les deux cas, elles ont été précédées d'avertissements. Mais la Commission conclut que les deux entreprises tech n'ont pas corrigé les irrégularités assez rapidement.
Apple est sanctionné pour avoir enfreint les règles dites de "steering". Selon celles-ci, les développeurs d'applications doivent pouvoir diriger les utilisateurs vers des canaux alternatifs pour les soldes et les contenus. Par exemple, un site web où l'abonnement est moins cher que s'il était souscrit directement dans l'application.
Mais selon la Commission européenne, les conditions générales d'Apple rendent cela inutilement difficile. Les développeurs ne peuvent par exemple pas fournir d'informations sur les prix dans l'application. En outre, Apple prélève une commission d'intermédiation beaucoup trop élevée lorsque le clic sur le lien externe conduit à des ventes. Elle s'applique à tous les achats de produits numériques effectués par un utilisateur dans les sept jours suivant la sortie de l'application.
A présent, Apple dispose de 60 jours pour remédier aux irrégularités dénoncées, selon le communiqué de presse de l'UE. Si Apple ne se conforme pas à cette exigence, elle risque de se voir infliger des amendes supplémentaires.
Cette décision a un impact négatif sur la sécurité de nos utilisateurs et de nos produits.
La société californienne a l'intention de faire appel de la décision. Un porte-parole de l'entreprise déclare à The Verge : «Ces annonces illustrent le fait que la Commission européenne cible injustement Apple en prenant une série de décisions qui ont un impact négatif sur la vie privée et la sécurité de nos utilisateurs, ainsi que sur nos produits.»
La Commission a décidé de sanctionner Meta parce que Facebook et Instagram ont donné le choix à leurs utilisateurs en novembre 2023 : soit ils acceptaient que leurs données utilisateur soient utilisées pour des publicités personnalisées sur toutes les plateformes, soit ils devaient payer 10 euros par mois. Dans le cadre du DMA, Meta devait proposer à la place une alternative «moins personnalisée mais équivalente». Ce que l'entreprise n'a pas fait, même après l'entrée en vigueur de la loi en mars 2024.
Ce n'est que quelques mois et un bras de fer avec les autorités plus tard que Meta a lancé une nouvelle version de la publicité personnalisée en novembre 2024, avec une option qui, selon elle, utilise moins les données des utilisateurs. La Commission examine actuellement cette nouvelle option et demande des preuves concrètes.
Le tracking inter-applications est un élément important du modèle économique de Mark Zuckerberg. L'utilisation des données des utilisateurs permet à Meta de vendre des publicités ciblées. C'est pourquoi l'entreprise s'oppose de toutes ses forces à l'application des directives de l'UE.
La Commission européenne cherche à désavantager les entreprises américaines qui réussissent.
Joe Kaplan, Chief Global Affairs Officer de Meta, critique dans un Déclaration que la Commission européenne désavantagerait «les entreprises américaines prospères tout en permettant aux entreprises chinoises et européennes d'opérer selon des normes différentes.» Il ne s'agit pas seulement d'une amende. La Commission forcerait Meta à changer de modèle économique et à offrir un service de qualité inférieure.
Les amendes représentent un peu plus de 0,1 pour cent du chiffre d'affaires mondial de Meta et d'Apple. En théorie, des amendes massivement plus élevées, allant jusqu'à 10 pour cent du chiffre d'affaires, seraient également possibles. Pour les deux entreprises, cela représenterait plus d'un tiers du bénéfice annuel. En cas d'infractions répétées, l'amende maximale atteindrait même 20 pour cent du chiffre d'affaires mondial.
Il fallait s'attendre à ce que les premières amendes soient plutôt modérées. Les infractions ne semblent pas particulièrement graves et les amendes doivent plutôt être considérées comme des premiers coups de semonce. De plus, cette décision intervient en pleines négociations tarifaires entre les États-Unis et l'UE. L'administration Trump s'est déjà plainte à plusieurs reprises par le passé des «lois inéquitables» de l'UE. Le DMA s'applique aux entreprises dites "gatekeeper", à savoir Apple, Amazon, Microsoft, Alphabet, Meta et ByteDance.
Mon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse.