Test de la liseuse compacte à boutons physiques Verse Pro Color

Avec la Verse Pro Color, Pocketbook propose désormais sa liseuse la plus compacte avec un écran couleur. Cependant, la résolution est moins bonne que pour les contenus en noir et blanc, et la couleur n’est pas aussi vive que sur mon smartphone. Pour cet écran couleur, j’aurais donc du mal à justifier un achat.

Affichage et design : élégant et ergonomique

La Pocketbook Verse Pro Color se distingue fortement de la concurrence par son design. Grâce aux coins coupés sur le côté inférieur, le petit appareil tient bien en main. Le dos strié élégant est aussi ergonomique. Le cadre bleu métallique apporte une touche de fraicheur supplémentaire.

Si l’activité principale est la lecture, l’écran est l’élément primordial. Pour des documents en noir et blanc, l’appareil offre une résolution de 300 pixels par pouce. Avec les contenus en couleur, ce chiffre descend à 150 ppi. Les images colorées ne paraissent donc pas particulièrement nettes et détaillées. La Kobo Clara Colour que j’ai testée, équipée de la même technologie E Ink Kaleido 3, rencontre le même problème.

L’écran de la Verse Pro Color est rétroéclairé. Je règle la luminosité et la température de l’image manuellement à l’aide de deux curseurs, ou j’utilise le mode automatique. Celui-ci régule les deux valeurs en fonction du moment de la journée. Le problème est que le mode automatique ne s’adapte pas en temps réel faute de capteur de lumière environnante, ce qui retire tout son intérêt.

Matériel : agréable en déplacement

La Verse Pro Color est équipée d’un processeur quadricœur sans grande ambition. Même pour une liseuse, la vitesse est remarquablement faible. On passe son temps à attendre. Avec 16 Go de mémoire intégrée, j’ai suffisamment de place pour mes e-books. Un livre occupe à peine 1 à 2 Mo en moyenne.

Pour moi, le gros point fort de la tablette sont les quatre boutons situés sur le bord inférieur. Alors que je pourrais également utiliser des gestes de balayage pour changer de page ou afficher le menu, les boutons permettent de le faire de manière plus fiable et plus rapide.

La batterie de 2100 mAh dure longtemps. Après une consommation de deux heures par jours pendant deux semaines, l’appareil affiche encore 50 pour cent de batterie. On est dans les clous pour atteindre le mois d’autonomie promis par le fabricant. Je n’ai pas besoin de charger l’appareil plus que d’habitude si je pars en vacances. Selon les données du fabricant, la Verse Pro Color est certifiée IPX8, ce qui lui permet de résister à une immersion de 60 minutes dans deux mètres d’eau douce.

Logiciel : ma patience a des limites

La mise en service est rapide. La Pocketbook Verse Pro Color ne se cantonne pas à une librairie (site en allemand). C’est un point très positif. Si j’appuie sur l’icône de la boutique, la liseuse lance une recherche sur Google. C’est un peu bizarre, mais bon. Et comme la liseuse réagit très lentement, je dois m’armer de patience si je veux parcourir n’importe quelle boutique de livres électroniques.

Au bout d’un moment, je finis par abandonner et par télécharger des fichiers e-pub chez Orell Füssli (Tolino) et Google Livres sur mon ordinateur. Je les copie sur l’appareil en les branchant par le port USB-C. 25 formats différents sont compatibles, dont CBR et CBZ pour les bandes dessinées. Les livres audio sont également possibles dans les formats M4A, M4B, OGG, OGG.ZIP, MP3 et MP3.ZIP.

La lecture est un plaisir en général. L’écran se rafraichit toutes les quatre pages, ce qui permet de bien se concentrer sur le contenu. Je peux marquer les passages importants du texte en différentes couleurs. L’appareil réagit toutefois très lentement, ce qui rend le marquage ennuyeux à mourir.

Je ne recommande pas de lire des bandes dessinées sur la Verse Pro Color. Les cases sont trop petites sur les six pouces et selon le style de dessin, la gradation des couleurs est trop inexacte. Même avec des réglages manuels, je n’arrive pas à améliorer le rendu des images.

Si j’ai un texte que je préfèrerais écouter, la liseuse dispose d’une fonction de lecture orale. Selon Pocketbook, il existe différentes voix naturelles dans chacune des 26 langues. Dans la pratique, je ne recommande pas cette fonction. Les voix allemandes (Lena, Max et Tim) ont un son robotique et leur intonation est complètement fausse. Voici un exemple audio avec Lena :

Comme la liseuse prend également en charge les livres audio et que je peux connecter mes écouteurs via Bluetooth, je préfère télécharger des fichiers MP3 sur la Verse Pro Color.

Applis et autres fonctions : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

En plus des e-books et des livres audio, j’ai diverses autres possibilités avec la Verse Pro Color grâce aux applications préinstallées. Les échecs, le solitaire et le sudoku fonctionnent étonnamment bien. Comme les jeux ne sont pas chronométrés, la nonchalance de l’appareil ne me dérange pas. Sans stylet, je trouve l’appli de dessin et de gribouillage peu pratique. En raison du temps de réaction digne d’une tortue, je n’utilise pas non plus la calculatrice, le calendrier et le navigateur. Si vous voulez profiter d’un moment sans smartphone, la liseuse pourrait constituer une solution en cas d’urgence (mais pas trop urgente).

Avec l’appli Dropbox, je peux aussi télécharger mes fichiers sans fil sur la liseuse. Le processus d’inscription prend une éternité. Une fois installée, la fonction se révèle extrêmement pratique. Dans ma Dropbox, j’ai un dossier dédié aux contenus Pocketbook. Ce que je copie ici par ordinateur, je peux le synchroniser et l’utiliser directement sur la Verse Pro Color. Les contenus sont également affichés dans la bibliothèque, je ne suis donc pas obligée d’ouvrir l’appli à chaque fois.