Starlink Kit standard avec moteur
Test de l’Internet par satellite Starlink : jusqu’à 250 Mb de l’espace
SpaceX d’Elon Musk m’a envoyé un kit Starlink Standard. Depuis, l’antenne parabolique fait du bon travail sur le toit, à un prix juteux.
L’Internet spatial de SpaceX s’adresse à toutes les personnes qui peuvent se le permettre et qui n’ont pas d’autre possibilité d’accès « rapide » à Internet. À l’exploitation fromagère de l’alpage, par exemple... Ou aux exploratrices et aventuriers qui vont dans les coins les plus reculés avec leur camping-car... Il ne se prête pas trop au gaming, mais nous y reviendrons plus tard.
Selon votre géolocalisation, la vitesse de Starlink est variable. Aux États-Unis, le débit de téléchargement ne serait actuellement que d’environ 60 mégabits par seconde. Chez moi, au nord de Zurich, on reçoit en moyenne plus de 200 Mb par seconde. Cela est dû au fait que le débit diminue quand le nombre de personnes connectées à Starlink dans les environs augmente. Pour le téléversement, que ce soit ici ou ailleurs, vous devez vous contenter d’un peu plus de 10 mégabits par seconde. Je suis habitué à mieux.
Dans une zone rurale proche d’une ville, l’antenne parabolique ne sert à rien. Le matériel et l’abonnement Internet de SpaceX sont plus chers et moins performants que l’Internet par câble. En outre, les toits inclinés ne sont pas toujours le meilleur endroit pour la parabole équipée d’un moteur et d’un chauffage intégrés. C’est ce que me fait comprendre l’application Starlink lors de ma première installation. Après un changement d’emplacement plus près du faîte de la toiture, tout se passe bien. Néanmoins, je m’étonne énormément d’une chose : le routeur WiFi inclus dans le kit n’a pas un seul port Ethernet.
Attention : autorisation obligatoire pour l’installation sur le toit
Selon le pays et la commune, l’installation d’une antenne parabolique sur le toit d’une maison est soumise à autorisation. En Suisse, vous aurez généralement besoin de l’aval de l’autorité compétente en matière de construction, ainsi que de l’accord écrit des propriétaires. Selon le droit des obligations (CO, article 260a) en Suisse, celui-ci est nécessaire en cas de modification de l’objet loué.
Un aller-retour dans l’espace
Starlink est l’Internet par satellite de SpaceX. L’entreprise a commencé à lancer des petits satellites dans l’espace en 2019. Elle en exploite aujourd’hui plus de 4000 en orbite terrestre basse, à une altitude comprise entre 540 et 570 kilomètres. Il est prévu d’étendre le réseau à 12 000 unités. Celles-ci devraient assurer leur mission à une altitude comprise entre 340 et 614 kilomètres. Une évolution ultérieure à 42 000 unités est envisagée. Au milieu de l’année 2023, Starlink compte déjà plus de 1,5 million d’abonnements.
Actuellement, Starlink est disponible dans la plupart des pays d’Amérique du Nord et du Sud, en Europe et dans quelques pays d’Afrique, d’Asie, ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande. Vous trouverez des précisions sur l’évolution de la couverture du réseau ici.
Pour profiter de l’Internet spatial, l’antenne parabolique a besoin d’une visibilité vers le nord qui varie en fonction de son emplacement. Cela s’explique par le fait qu’un nombre particulièrement élevé de satellites se trouvent sur le 53e parallèle. Si vous installez une antenne parabolique en Suisse, vous remarquerez qu’elle s’oriente automatiquement vers le nord-est. Elle peut suivre jusqu’à dix satellites simultanément et sélectionne automatiquement celui qui présente la meilleure qualité de signal. Comme les satellites sont toujours en mouvement, l’antenne parabolique réajuste sa direction en permanence.
En 2022, la vitesse moyenne de téléchargement dans le monde était approximativement de 87 mégabits (10,9 mégaoctets) par seconde. Je teste une antenne parabolique fixe de Starlink. Typiquement, leur vitesse est censée se situer entre 50 et 150 mégabits par seconde pour le débit descendant et entre 10 et 20 Mb/s pour le débit ascendant. La latence devrait se situer entre 20 et 40 millisecondes. Dans certains pays, SpaceX propose déjà une solution Business Starlink qui devrait offrir des vitesses comprises entre 150 et 500 mégabits par seconde. De même, il existe des paraboles conçues pour une utilisation mobile qui devraient bientôt être disponibles à la vente chez nous. La promesse d’avenir est une solution Starlink privée pour la navigation maritime. Le secteur des voyages en bateau, pour sa part, s’équipe déjà de paraboles.
Les conditions et le prix de Starlink
Pour une antenne parabolique Starlink, un toit incliné n’est pas optimal. La partie de la toiture qui se trouve au-dessus du niveau de la parabole peut gêner la connexion au satellite. La parabole doit avoir une vue panoramique à partir d’un angle d’élévation de 25 degrés pour accéder à l’Internet spatial de SpaceX. Cela signifie qu’il est préférable de le placer sur une surface relativement plane ou près du faîte du toit. Les obstacles tels que la cime des arbres entravent la liaison satellite. Il est possible de vérifier si un lieu est adapté à Starlink avec l’application mobile correspondante, disponible sur Android et iOS. Elle scanne l’emplacement potentiel grâce à la caméra du téléphone et vous indique la compatibilité du lieu envisagé.
Comme j’ai accès à quatre côtés du toit depuis deux étages, je place d’abord l’antenne parabolique là où c’est le plus pratique. Je l’installe un peu au-dessus du premier étage du grenier, côté sud. Après une courte pause, je me rends compte que l’antenne parabolique est trop éloignée du pignon pour une réception sans entrave. Elle est également trop proche du côté ouest du toit.
J’avoue que je n’ai pas utilisé la fonction scan de l’appli Starlink avant de poser l’antenne. Quand je la consulte, elle me signale que cela ne convient pas :
Avec ma première installation, je dois m’attendre à une interruption toutes les cinq minutes et je peux voir avec exactitude où se situent les problèmes sur la surface du miroir. Au nord et à l’est, la parabole est légèrement masquée par la partie supérieure du toit. Je remballe tout et monte le matériel au deuxième étage mansardé, côté ouest. A priori, tout fonctionne.
Comme vous pouvez le constater, la parabole de test est provisoirement attachée au pare-neige avec des serre-câbles. Ce n’est pas recommandé du tout. Certes, le pied fourni est stable et l’antenne pèse plus de six kilogrammes, mais je doute que mon installation en l’état passe les intempéries de fin d’année sans encombre.
Pas très bon marché
Maintenant que la question de l’emplacement est réglée, parlons prix. Le kit standard coûte actuellement 400 francs suisses, et 50 francs supplémentaires pour l’activation du matériel. Dans le kit sont inclus la parabole standard, le câble interchangeable de 15 mètres, le pied de support métallique et le routeur WiFi. Les paraboles alternatives plus solides ou conçues pour une utilisation mobile non incluses ne sont pas encore en vente dans notre boutique en ligne.
L’antenne parabolique Starlink dispose d’un chauffage intégré pour surfer en hiver sans s’inquiéter des bourrasques de neige. Ensuite, il est important que les chats n’aient pas accès à ce nouvel élément de décoration. Il y a déjà assez d’histoires de paraboles Starlink remplies à ras bord de quadrupèdes.
En plus du matériel, il est nécessaire de souscrire à l’abonnement Internet de Starlink. Le prix varie selon le pays. En Suisse, SpaceX demande actuellement 65 francs par mois. L’abonnement n’est pas limité en termes de volume de données. La vitesse est celle que les satellites peuvent fournir selon le nombre de personnes connectées en même temps.
Accessoires : pas de ports Ethernet, d’extensions WiFi, ni de supports d’antenne
Relier le routeur WiFi à d’autres appareils par Ethernet est impossible, car aucun port n’est prévu à cet effet. L’appareil dispose d’une entrée pour le long câble de l’antenne parabolique et une deuxième pour le raccordement électrique. Je n’avais jamais vu ça. Malgré tout, un adaptateur Ethernet peut se fixer devant le routeur :
Au moment de la publication de cet article, l’adaptateur réseau n’est pas encore en vente chez nous. Aux États-Unis, son prix est actuellement de 25 USD. L’adaptateur propose un port gigabit RJ45 et non deux ou trois, ce qui m’aurait semblé plus judicieux. Ce port permet de connecter un périphérique réseau (je recommande un switch) et d’utiliser le routeur en mode bypass. Dans ce mode, la fonction routeur de l’appareil est désactivée et vous pouvez utiliser un meilleur routeur WiFi.
Le routeur Starlink (deuxième génération), légèrement dépassé, ne dispose que de la norme WiFi 5. Au moins, il prend en charge la technologie Mesh : son réseau local sans fil peut être étendu grâce à d’autres appareils compatibles pour former un système de réseau Mesh. Cela assure la création d’un réseau dédié à l’étage cible, ce qui est bien mieux que les retransmissions classiques du signal par répéteur. Toutefois, le routeur Starlink n’émet qu’avec trois antennes (3×3 MU-MIMO), ce qui peut limiter la connexion à un répéteur Mesh par rapport aux solutions courantes à quatre antennes (4×4 MU-MIMO). Surtout dans une maison construite en dur.
Si vous souhaitez vous procurer le répéteur WiFi Mesh officiel de Starlink : il n’est pas encore disponible dans notre boutique. Nous faisons de notre mieux pour l’ajouter au plus vite à notre assortiment, au même titre que d’autres accessoires. Des câbles plus longs (22,8 et 45,7 mètres) et des accessoires de montage suivront.
Les possibilités suivantes devraient couvrir la plupart des cas particuliers pour le montage de Starlink sur votre toit :
Pour celles et ceux qui souhaitent percer un trou, Starlink a également développé des solutions de gestion des câbles :
Simplicité de l’installation
En principe, la pose du câble entre l’antenne parabolique et le routeur pourrait poser problème. Comme je ne peux pas percer de trou dans le mur sans m’attirer les foudres des propriétaires, je passe par une fenêtre de toit.
Une fois l’antenne parabolique installée et le câble posé, la mise en service est simple et ne prend que quelques minutes. Je branche le câble de l’antenne parabolique et le câble d’alimentation dans le routeur.
Il est préférable de placer le routeur au centre de l’habitation afin que le signal WiFi couvre le plus de mètres carrés possible. Deux minutes plus tard, je constate en regardant par la fenêtre que la parabole a basculé de sa position d’installation verticale à une position horizontale. Je lance alors l’application Starlink et suis ses instructions. Je choisis le nom de mon WiFi, je définis un mot de passe et j’associe l’application à mon compte Starlink.
Une fois le processus terminé, je devrais être en ligne. Un premier test de vitesse atteint près de 200 mégabits par seconde. Mais ce n’est peut-être pas encore la fin de l’histoire. L’application m’informe que 15 minutes sont requises pour stabiliser le signal. Ensuite, Starlink collecte cinq heures de données supplémentaires pour s’assurer qu’aucun obstacle n’entrave la connexion.
Vitesse de Starlink en débit descendant et ascendant (août 2023, près de Zurich)
Pendant ma semaine de test, la météo se comporte comme en automne, bien que l’on soit en plein été. Les belles journées de ciel bleu et de soleil radieux par 30 degrés alternent avec les jours plus maussades où une couche de nuage épaisse fait tomber des cordes sur la Suisse par 14 degrés. Mon installation de fortune brave même quelques rafales soutenues avec brio.
Le temps qu’il fait a-t-il une influence sur la vitesse ou la latence ? En tout cas, pas lors de mes essais. Certes, j’ai obtenu des résultats différents selon les jours et les heures, mais indépendamment des conditions météorologiques. Néanmoins, les gouttes de pluie sur le miroir pourraient provoquer une baisse de performance. En outre, le vent fort peut faire vibrer la parabole, ce qui peut entraîner une altération du signal.
J’ai testé la vitesse et la latence pendant sept jours aussi souvent que possible, à différentes heures du jour et de la nuit. Pour ce faire, j’ai utilisé un ordinateur portable récent dans la même pièce que le routeur. Voici ce qu’il en est de la vitesse cumulée lors des essais avec le Speedtest d’Ookla :
Débit descendant | Débit montant | |
---|---|---|
Vitesse moyenne | 205 Mbps | 12 Mbps |
Vitesse max. | 257 Mbps | 16 Mbps |
Vitesse min. | 143 Mbps | 9 Mbps |
En moyenne, j’obtiens 205 mégabits par seconde (25,6 mégaoctets). En théorie, je pourrais streamer huit films 4K en même temps. Aucun service de VOD ne diffuse à plus de 25 mégabits. On joue dans la cour des grands. En revanche, l’envoi de données à 12 mégabits par seconde (1,5 mégaoctet) n’est pas renversant. Charger de grandes photos au format RAW sur le serveur de la rédaction me prend 66,6 secondes par 100 mégaoctets. Ce qui est bien, c’est que je ne tombe jamais en dessous de 143 mégabits en débit descendant et que le débit ascendant ne connaît pas non plus de grosses dérives avec un minimum de neuf mégabits à tout instant.
Je remarque que mon adresse IP affiche un nombre assez inhabituel. Je vérifie donc ma position IP sur Internet et, selon toute vraisemblance, j’ai déménagé aux États-Unis. Mon équipement Starlink nouvellement acquis émet des ondes vers le satellite qui, à son tour, émet vers le sol, à Seattle pour être précis, dans l’État de Washington. Cela peut s’avérer être un avantage ou un inconvénient. Les personnes qui aiment voyager aux États-Unis grâce au VPN n’auront donc plus besoin de ce service. Les personnes qui téléchargent ou chargent souvent des données sur un serveur européen ou un NAS pourraient voir les performances de leur débit s’amoindrir. Toutefois, pour la plupart des internautes, cela n’a pas grande importance.
Starlink n’est pas adapté au gaming
Le ping correspond au temps qui s’écoule avant qu’un signal de données parvienne d’un ordinateur à un serveur et en revienne. Les latences peuvent ainsi être mises en évidence. Un signal trop lent peut se révéler handicapant pour les jeux en ligne.
SpaceX écrit elle-même que Starlink ne devrait présenter que de faibles latences. L’entreprise considère que le délai de 20 à 40 millisecondes est faible. Je mets de côté ces valeurs théoriques et je vérifie moi-même, à l’aide de la console, la vitesse à laquelle Internet répond à mes appels. Pour cela, j’envoie un ping à google.com. Pour comparer, j’ai également testé l’Internet par câble :
Starlink | Câble | |
---|---|---|
Ping moyen | 42 ms | 13 ms |
Ping max. | 93 ms | 20 ms |
Ping min. | 27 ms | 11 ms |
Le ping moyen de 42 millisecondes est certes plus de trois fois plus élevé qu’avec l’Internet par câble, mais il se situe dans une fourchette qui pourrait être supportable pour jouer. « Pourrait », s’il n’y avait pas autant de dérapages vers le haut. Dans votre jeu de tir où le temps de réaction est déterminant, un retard d’un dixième de seconde est agaçant. De la même façon, les latences élevées mettront votre patience à l’épreuve pour envoyer de nombreux petits fichiers sur un serveur. Mis à part les performances pour les jeux, le ping est tout à fait correct pour la plupart des internautes.
Consommation électrique relativement élevée
Normalement, un routeur WiFi habituel consomme entre 12 et 30 watts lorsqu’il envoie ou reçoit des données. Pour le routeur Starlink, mon ampèremètre indique plus.
J’ai commencé à mesurer les watts directement après le démarrage de l’appareil. Pendant les 15 premières minutes de la configuration, il consomme jusqu’à 97 watts. Ensuite, celle-ci diminue. Lorsqu’aucun appareil n’est actif, la consommation d’énergie varie d’une seconde à l’autre entre 43 et 61 watts. Lors de mon test de vitesse, elle oscille entre 62 et 76 watts.
En hiver, le chauffage intégré de la parabole vient ajouter son grain de sel. Il consommera jusqu’à 90 watts supplémentaires. Comme la neige se fait rare cet été, je ne peux momentanément pas vérifier cette donnée.
Conclusion : l’Internet spatial est bon, le prix et le routeur laissent à désirer
En toute honnêteté, SpaceX m’a surpris. Je ne doutais pas que l’Internet par satellite fonctionnerait. En revanche, je m’attendais à une vitesse moins élevée. Avec 205 mégabits par seconde, je peux faire pas mal de choses et télécharger beaucoup sans problème. Je savais à l’avance que le débit ascendant était minable, et c’est effectivement le cas. Heureusement, je télécharge considérablement plus que je ne téléverse.
Comme je joue plutôt à des jeux hors ligne qu’à des jeux en ligne, la latence élevée ne me dérange pas non plus. En revanche, SpaceX ne devrait pas faire de la publicité pour ses soi-disant faibles latences. Mieux vaut admettre les manques du produit de manière transparente et faire de la publicité avec ce qui est réellement là : vous avez Internet, peu importe si vous habitez dans un endroit isolé. Voilà un réel argument de vente, même si le prix est élevé, que le routeur dispose d’un WiFi 5 dépassé... et n’a pas de port Ethernet.
Photo d’en-tête : Martin JudLe baiser quotidien de la muse stimule ma créativité. Si elle m’oublie, j’essaie de retrouver ma créativité en rêvant pour faire en sorte que mes rêves dévorent ma vie afin que la vie ne dévore mes rêves.