
En coulisse
Dans la peau de Géo Trouvetout : quand les enfants se transforment en inventeurs
par Michael Restin
Un cadeau d’anniversaire qui se transforme en hobby père-fille inattendu.
Jusqu’à présent, mes connaissances en matière d’espace se limitaient principalement à des informations de seconde main. La main en question appartient à ma fille de sept ans. Depuis son plus jeune âge, elle est fascinée par les planètes, les astronautes et les fusées. Si on lui demande son métier de rêve, elle répond « astronome » depuis toujours. Il paraissait donc assez évident que son souhait d’avoir un télescope pour son anniversaire ne s’évanouirait pas de sitôt.
Comme je n’avais jamais regardé dans un télescope et que je n’en ai jamais eu, j’ai dû me renseigner. Et ce qui devait arriver arriva. Je me suis rapidement plongé dans l’immensité d’innombrables forums d’astronomie, j’ai lu des rapports de test sur les oculaires, j’ai appris ce que signifiait la distance focale d’un télescope et quel filtre convenait le mieux pour observer la Lune. Plus je me rapprochais d’un modèle adapté à ma fille, plus il devenait évident que j’allais m’en acheter un aussi.
Pour ma fille, j’ai finalement opté pour le Celestron Starsense Explorer 114Az. Un télescope facile à utiliser qui, avec l’application correspondante, devrait être parfait pour les premières observations du ciel.
Pour ma part, j’ai acheté un Celestron Starsense Explorer Dobson 10" d’occasion, que j’ai obtenu à un bon prix d’un couple de seniors sympathiques. Ils trouvaient l’appareil de 25 kilos trop lourd pour être constamment trimballé d’un endroit à l’autre. Avec une longueur de 130 centimètres, le télescope est effectivement énorme. Presque aussi énorme que la joie de ma fille lorsqu’elle a reçu son cadeau d’anniversaire tant attendu. Il n’était pas trop difficile de le deviner, même emballé dans son papier cadeau.
Regarder les étoiles dépend beaucoup de la météo. Heureusement pour nous, le jour de l’anniversaire et toute la semaine qui a suivi, le ciel était pratiquement dépourvu de nuages. Nous avons donc, ou plutôt j’ai donc traîné nos télescopes dans notre jardin les soirs suivants, où nous avions une vue relativement dégagée sur le ciel étoilé.
À l’origine, le télescope se trouvait dans sa chambre, mais les vitres couvertes de traces de doigts ne facilitaient pas l’observation du ciel déjà difficile à cause de la pollution lumineuse. De plus, il se trouve alors à portée de main de son petit frère, parfois un peu turbulent. On le range donc désormais avec mon télescope dans le garage.
En plus de la météo parfaite de cette semaine d’anniversaire, c’était aussi la pleine lune. C’est de loin l’astre le plus reconnaissant à admirer avec un télescope, que ce soit avec celui, bon marché, de ma fille ou avec ma rampe de lancement de fusées.
Nous avons vraiment été étonnés, et je dis bien «nous» ! Ma fille n’a pas été la seule à ouvrir de grands yeux lorsqu’elle a regardé pour la première fois dans son télescope. C’est indescriptible de voir de ses propres yeux les cratères qu’il y a sur la Lune. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai ressenti cette fascination sans limite pour l’espace. Cette même fascination qui pousse ma fille à choisir tous ses vêtements, ses jouets et ses sacs à dos sur le thème du cosmos.
L’utilisation du télescope est en principe relativement simple. Enlever le capuchon de protection, diriger le viseur à point rouge sur la cible souhaitée et ensuite admirer l’objet à travers l’oculaire. Pour une enfant de 7 ans, il y a tout de même quelques obstacles à franchir. Pour desserrer la vis de réglage et procéder à un ajustement précis, il faut exercer une force relativement importante. Quant au télescope, sa petite taille fait qu’il est très vite déplacé par inadvertance. C’est pourquoi, pour l’instant, c’est moi qui l’installe et le règle pour ma fille.
L’application Starsense, qui va avec le télescope, peut en revanche être utilisée par n’importe quel enfant. Je place un smartphone dans le support, je l’oriente brièvement et l’application indique tout de suite où le télescope est en train de regarder. Ensuite, ma fille peut simplement cliquer sur un objet sur la carte des étoiles et l’application indique par des flèches comment positionner le télescope. Souvent, nous regardons simplement le ciel de nuit et choisissons ainsi une cible à observer.
Le fait que ma fille puisse sortir tard le soir, sans son frère ni sa mère, contribue bien sûr à son excitation. Son moment fort jusqu’à présent a été la visite de l’observatoire de Winterthur. Il y avait beaucoup de monde ce soir-là et la vue de Mars et Jupiter n’était pas si impressionnante. Mais pour elle, ce fut une grande aventure et certainement pas la dernière. Nous projetons déjà d’aller visiter le parc des étoiles de Gantrisch, le seul Dark-Sky-Ort de Suisse, c’est-à-dire un endroit exempt de pollution lumineuse.
Pour ma fille et moi, les télescopes sont un double enrichissement. Ils nous permettent d’admirer le ciel la nuit, et ainsi de partager la même passion et de beaux moments ensemble. Avec son petit frère, je partage la passion des jeux, notamment de société et des Playmobil, des choses que j’aimais aussi quand j’étais enfant. J’ai longtemps cherché des points communs avec ma fille. Je suis donc d’autant plus heureux que nous ayons enfin trouvé un passe-temps commun en observant le ciel.
Ce qui est dommage, c’est qu’avec l’heure d’été, il fait nuit plus tard. C’est super pour rester dehors plus longtemps, mais ce n’est pas très bon pour une petite fille de sept ans qui veut regarder les étoiles alors qu’elle devrait déjà dormir à neuf heures. Mais les vacances de printemps approchent. Nous pourrons alors essayer les nouveaux oculaires que j’ai commandés. Seulement, bien sûr, parce que nous en avions envie tous les deux, et non parce que papa n’a pas pu se retenir une fois de plus...
En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.