
Une semaine de régime Super Nintendo et Mega Drive
Pour notre semaine spéciale, j’ai décidé de jouer durant toute une semaine exclusivement sur de vieilles consoles telles que Super Nintendo, Game Boy ou Mega Drive. Malgré la nostalgie, mon ordinateur m’a plus vite manqué que ce que j’aurais voulu.
La sensation d’enfoncer un jeu avec un clic dans la Super Nintendo est toujours aussi satisfaisante aujourd’hui. Ensuite, je déplace le gros interrupteur robuste vers le haut et l’image s’allume. Magnifique. Cet élément physique rend les vieilles consoles authentiques. Il s’agit de quelque chose qu’il me manque sur les machines modernes malgré leur splendeur graphique.
L’expérience rétro commence déjà au déballage. En particulier pour les jeux Mega Drive qui sont dans un emballage authentique de la taille d’une cassette VHS. Un mode d’emploi complet s’y trouve aussi. Il me donne l’impression d’en avoir pour mon argent. Il s’agit exactement du contraire des jeux actuels qui n’ont en partie même plus de disque, mais juste un bout de papier avec un code de téléchargement.

Source : Philipp Rüegg
Une semaine en tant qu’enfant gâté de la console
Déjà il y a environ 35 ans, lorsque la SNES, Mega Drive, Game Boy et Game Gear arrivaient sur le marché, ce n’était pas l’emballage l’important mais bien ce qu’il contenait. Je vais le découvrir durant une semaine de régime rétro. Pour être exact, il s’agit d’une semaine de travail, c’est-à-dire cinq jours. Plus aurait été trop ambitieux pour moi. Pourquoi avoir choisi précisément ces quatre consoles ? Pour notre semaine spéciale, je me limite à des appareils de la même période. Ainsi, je peux créer un scénario plus ou moins authentique.
Maintenant, il ne me reste plus qu’à m’imaginer être un enfant gâté de parents désintéressés qui ne reçoit pas une, mais quatre consoles d’un coup. Qui, à l’époque, n’avait pas un ami ou une amie comme ça ? J’étais le parasite sans console à lui qui s’invitait toujours chez les autres pour pouvoir jouer.

Source : Philipp Rüegg
Depuis, j’ai surmonté ce traumatisme, ou plutôt je l’ai surcompensé. Dans ma tanière se trouve un téléviseur cathodique de 27 pouces en plus de différentes consoles rétro. Durant une semaine, je vais donc me plonger dans une époque révolue et découvrir si ces jeux sont encore amusants. Comme règles supplémentaires, ou directives, je me fixe comme objectif de me concentrer exclusivement sur le jeu. Je ne regarderai ni podcast ni vidéo. J’aimerais aussi éviter de chercher des solutions sur internet. Après tout, je ne pouvais pas le faire non plus à l’époque.
Bon, je me lance.
Jour 1 : c’est parti avec « Zelda »
Pour accompagner la sortie du nouveau The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom pour la Switch, je me suis procuré The Legend of Zelda : A Link to the Past. Même si je possède plusieurs jeux SNES, je voulais un des grands titres auquel je peux jouer pendant longtemps. Dès le début, je suis irrité. Le son est-il cassé ? Qu’est-ce qui résonne comme ça ? Quelques instants plus tard, je trouve la réponse : c’est la pluie. Link, le héros, se réveille dans son lit alors qu’il pleut des cordes dehors. Ce n’est pas le son le plus agréable, mais il est peut-être censé être menaçant. En tout cas, je ne me sens pas à l’aise.

Source : Nintendo
La manette provoque le deuxième froncement de sourcils. En fait, je garde de bons souvenirs de l’appareil gris avec ses boutons colorés, mais, maintenant, je remarque à quel point il est bancal. La croix multidirectionnelle ne semble pas non plus très précise. Cela dit, je ne suis pas non plus en train de jouer à Doom, mais à un jeu d’action-aventure, même si je m’en sortirais peut-être mieux avec le jeu de tir à la première personne. En l’espace d’une demi-heure, j’ai envie de regarder une vidéo YouTube pour voir où je dois aller. Mais je tiens bon. Et voilà, l’entrée secrète du château se trouve ici. Je me donne une tape mentale sur l’épaule.
Le prochain obstacle m’attend dans le château. Link allume sa lanterne pour éclairer des pièces sombres. Le faisceau lumineux se déplace parallèlement au personnage de jeu et tourne aussi vite que j’appuie sur la croix multidirectionnelle. Vu qu’à part le faisceau lumineux tout est sombre, je trouve les changements de direction très fatigants. Les souvenirs de la première génération de casque VR me remontent. Ce n’est pas si grave et, après quelques instants, j’ai heureusement quitté la pièce.
Il y a une autre ombre au tableau : les dialogues. Ils n’ont pas de son, mais je peux m’y faire. En revanche, je déteste les fenêtres de texte et je suis obligé de vraiment lire les dialogues sinon je ne sais pas où je dois me rendre ensuite. Il n’existe aucun journal de quêtes ou quelque chose comme ça.
Ça ne s’arrête pas là. En échange de 30 rubis, un devin me donne un indice que je connais déjà. J’aimerais pouvoir revenir en arrière comme dans notre longplay de The Legend of Zelda.
Je ne suis de nouveau pas loin de sortir de ma capsule temporelle pour aller jeter un coup d’œil sur internet. Cette fois, il est question de commande. En effet, je ne trouve pas comment équiper les objets. La manette SNES possède en tout huit touches et une croix multidirectionnelle. Ça ne peut pas être si difficile. J’essaie tous les boutons et toutes les combinaisons. Message d’erreur. Serait-ce dû au jeu ou ma manette est-elle cassée ? Avec la manette tierce bon marché de Myiicco, ça fonctionne. C’était le bouton de démarrage. C’est juste dommage que la touche X ne fonctionne pas sur cette manette. Attendez, je devais juste appuyer plus fort.

Source : Philipp Rüegg
Bon, d’habitude les deuxièmes manettes branlantes sont réservées aux invités, mais là, je ne peux pas faire autrement. La bonne humeur commence gentiment à s’installer, mais il est déjà l’heure d’aller se coucher. Pas parce que ma mère menace de couper l’électricité, mais parce que j’ai 40 ans, des enfants et que j’ai besoin de sommeil.
Jour 2 : Addam et Indi
Le deuxième jour, je reste fidèle à la SNES, mais, au lieu de jouer à Zelda, je joue à Famille Addams. J’ai toujours voulu essayer. Malheureusement, au moment où j’allume la console, rien ne se passe. Je tente alors le fameux truc qui consiste à souffler dans la console. Il paraît que ça ne sert à rien de souffler dans les modules de jeu et qu’il faudrait même plutôt éviter de le faire. En effet, l’air soufflé contient de l’humidité qui pourrait provoquer de la corrosion. Toutefois, tout comme c’était le cas il y a 30 ans, ça fonctionne.

Source : Philipp Rüegg
Famille Addams est un jeu de plateformes classique à la Super Mario. Je commande Addam qui se fraie un chemin à travers le château rempli de théières flottantes et de diables de feu. Je n’ai aucune idée du rapport avec les films et encore moins de ce que je dois faire pour désactiver le four.

Source : Youtube/NintendoComplete
Ma force mentale est déjà mise à l’épreuve au bout de quelques minutes. Le temps qu’il faut pour éviter ce diable de feu est important. Étant habitué aux chargements rapides, ma patience est mise à rude épreuve. Il ne faut pas longtemps pour que je voie pour la première fois l’écran de Game over. « Votre tentative de libérer votre famille a été déjouée. » Attendez une minute, c’était un message en suisse allemand ? Cool. En tout cas, ça suffit pour l’instant. Continuons avec – tada – : Indiana Jones – Greatest Adventures.
Les adaptations en jeu de blockbusters hollywoodiens étaient monnaie courante dans les années 90. Tout n’est pas que vente au rabais de marques sans amour, dont le seul point fort est une pochette reconnaissable entre toutes. Indiana Jones est un jeu de plateformes solide avec une bande originale connue. Cependant, le jeu est ultradifficile. Tout veut me tuer : poissons, chauves-souris, indigènes. Bon, Indi a sûrement volé à ces derniers une idôle sacrée ou quelque chose comme ça. Et pourquoi tout ce que je frappe avec le fouet prend feu ?

Source : Konsolenkost
Ce jeu est un pur stress. Je n’ai aucune seconde de répit. Des pierres me tombent constamment dessus, des mains moisies émergent du sol et veulent me faire un massage des pieds mortel et le projectile d’une sarbacane me touche en plein saut. Retour à la case départ. En comparaison, Dark Souls est un jeu d’enfant. Sur l’écran de Game over, Sean Connery se contente de secouer la tête, déçu.
Je commence gentiment à devoir décider si je veux jouer à l’un de ces jeux en entier et y consacrer toute la semaine, ou si je préfère jouer à différents jeux. Pour ménager mes nerfs, j’opte pour la deuxième solution.

Source : Philipp Rüegg
Jour 3 : petit écran et grand plaisir
Pour changer, je sors la Game Boy avec le jeu Radar Mission qui possède deux modes : le Game A est un jeu classique de coulage de bateaux, donc ennuyeux, alors que dans Game B vous êtes le commandant du sous-marin et vous chassez les bateaux ennemis. Déjà à l'époque où je jouais à ce jeu chez mon cousin, ce second mode était le point fort. Avant de pouvoir vraiment me plonger dans le jeu, je remarque à quel point l’écran de la Game Boy est mauvais. Si je ne joue pas directement sous une lampe, je ne vois quasiment rien sur l’écran de la taille d’un timbre.

Source : Philipp Rüegg
En revanche, le son de Radar Mission est toujours aussi génial. Mes torpilles percutent les vaisseaux pixélisés noir et vert dans une explosion de 8 bits délicieusement fracassante. Puis soudain, le sous-marin du capitaine adverse apparaît devant moi et m’envoie au fond de l’océan en quelques secondes. Mais, est-ce que ça a toujours été aussi difficile ? Le jeu ressemble à un speedrun. Si je ne détruis pas la flotte adverse avec une efficacité diabolique, l’ordinateur me devance toujours. Après seulement 15 minutes, je brandis le drapeau blanc. Je n’ai plus envie de jouer.

Source : eyesonnintendo
Je lorgne la Sega Game Gear depuis mon enfance. Il y a quelques mois, je me la suis offerte, mais je n’ai pas beaucoup joué avec. Il est temps d’y remédier. Pour ce faire, j’ai emprunté Shinobi 2 à mon collègue de la rédaction Kevin Hofer. Il figure en tête de tous les classements de joueurs Game Gear. J’y incarne non pas un, mais plusieurs combattants shinobi que je dois d’abord débloquer.

Source : Philipp Rüegg
La première chose qui me frappe, c’est l’écran beaucoup plus lumineux, plus grand et plus coloré que celui de la Game Boy. C’est un baume pour mes yeux. Pourquoi la Game Gear ne s’est-elle jamais imposée face à la console portable de Nintendo ? Je suis également étonné de la légèreté de cette console. Oh, c’est parce qu’il n’y a pas de piles et il en faut une, deux, trois, quatre, cinq, six. La console a-t-elle été conçue en collaboration avec Duracell ? Heureusement, j’ai un bloc d’alimentation universel adapté qui traîne. Je me recouche ensuite sur le canapé et lance Shinobi.
Il est possible de choisir parmi différents niveaux. J’opte pour le premier et me retrouve dans un monde 2D à l’aspect industriel. La question de savoir si les personnages contrôlés par ordinateur que je rencontre pourraient être amicaux ne se pose même pas. Comme toujours, il faut taper sur tout ce qui se trouve sur mon chemin. En parlant de chemin, je dois le trouver moi-même, car le jeu n’est pas linéaire. Mais après quelques minutes à sauter à l’aveuglette, je me retrouve face au premier boss et, quelques instants plus tard, à l’écran de continuation.
Les différents schémas d’attaque de ce drone-araignée me dépassent complètement. Je n’ai pas le temps d’attaquer. C’est totalement injuste. Au moins, j’ai plusieurs vies et je peux passer directement au combat contre le boss. Cependant, elles s’épuisent rapidement et je dois tout recommencer. Une fois de plus, je me dis qu’il faut serrer les dents et continuer. Trente tentatives ratées plus tard, j’abandonne. Entre-temps, j’ai réussi à réduire de moitié la vie du boss, mais je ne peux pas faire mieux.
J’essaie un autre niveau et voilà que je réussis ce combat de boss du premier coup. Peut-être qu’après tout, je n’aurais pas à quitter mon job. J’obtiens un autre Shinobi avec de nouvelles compétences. Maintenant, je peux passer d’un combattant à l’autre, en fonction de celui qui convient le mieux. Mais cela ne m’empêche pas de passer une porte et de dégringoler tout le niveau l’instant d’après dans le niveau de l’usine. C’est un design de jeu typique des années 90. Même des réflexes de ninja ne m’auraient pas empêché de tomber. Ici, il faut procéder par essais et erreurs et, une fois de plus, faire preuve de patience.
Jour 4 : enregistrement, erreur
Je reste avec Sega, mais je passe à la vitesse supérieure. C'est le tour de la Mega Drive. Les grandes pochettes de jeux et l’insertion dans la console restent un point fort. Le téléviseur cathodique, avec son gros bouton rond et le son typique qu’il émet quand on l’allume, me fait également sourire à chaque fois.
Mon sourire disparaît brièvement lorsque l’intro de Gunship défile à l’écran. Le texte est accompagné de bruits de tirs assourdissants, comme si la Mega Drive s’était écrasée. À côté, la pluie de Zelda ressemble à une berceuse.
Le jeu proprement dit possède de bonnes actions. Je commence par piloter un hélicoptère de combat en vue à la première personne. C’est un changement bienvenu par rapport aux jeux de plateformes majoritairement en deux dimensions. Cela dit, comme tout ce que j’ai essayé jusqu’à présent, Gunship est plus croustillant qu’une saucisse Deutschländerwürtschen. La commande demande un temps d’adaptation. Comme il n’y avait pas encore de sticks analogiques à l’époque, l’hélicoptère se pilotait de manière assez brutale. Si j’avais des passagers à bord, ils auraient déjà vomi sur mon tableau de bord.
Avec un pare-brise criblé de balles, j’explose finalement le dernier hélicoptère ennemi et arrive à ma véritable mission qui consiste à détruire plusieurs cibles militaires. Le jeu passe alors à une perspective latérale en 2D. Les ennemis arrivent maintenant de toutes les directions. Juste avant que je n’attrape des ampoules au pouce à force d’appuyer fort, mon hélicoptère adoré prend feu. Gunship ne se contente pas d’un Game over minable, non, j’ai droit à mon enterrement avec cercueil et tout.

Source : The Darkhelven Co. Project 2.0
C’est l’heure de se faire remonter le moral. Que pensez-vous d’Aladdin ? J’avais l’habitude d’y jouer à Vilan (devenu Manor). Je n’ai jamais réussi dépasser le premier niveau avant d’être chassé par les vendeurs. Aujourd’hui, personne ne me chassera de mon canapé moelleux. Le son et le design sont toujours aussi classe. Le jeu commence comme le dessin animé de Disney de 1992, dans la ville orientale d’Agrabah, où des gardes armés de sabres en veulent à ma vie.
La commande d’Aladdin est assez vague, mais je m’y habitue rapidement. Les animations, comme lorsqu’il saute sur les toits ou lorsque les pantalons des gardes tombent lorsque je leur lance des pommes dessus, sont fantastiques. Mais ce jeu n’est pas facile non plus. En effet, je survis de justesse à chaque confrontation et pourtant je réussis le premier niveau du premier coup. Cela me rend un peu fier. Le deuxième niveau augmente légèrement. Mais il y a des points de contrôle généreusement répartis, ce qui m’évite de devoir tout recommencer à chaque fois. En revanche, je suis étonné qu’il n’y ait pas de système de mot de passe pour pouvoir continuer à jouer le lendemain. Avant, j’aurais laissé la console allumée toute la nuit. Aujourd’hui, je me contente de mon succès partiel et vais me coucher en même temps que la Mega Drive.

Source : 33bits.net
Jour 5 : la fin est proche - heureusement
Ma semaine rétro touche à sa fin. Heureusement, je dois dire. Parce que malgré une grande sympathie pour les vieilles consoles, je préférerais allumer mon PC. Mais je dois rester fort. Ce soir, je m’offre un grand classique : Super Mario World. Un autre jeu auquel je jouais autrefois sur des machines usées dans les centres commerciaux.
Avec le vieux moustachu, je ne peux pas me tromper. La commande superprécise me le confirme. À côté, Aladdin donne l’impression d’avoir bu trop d’alcool de riz. La bande originale est également toujours aussi grandiose. Pourquoi est-ce que je n’y joue pas plus souvent ? Oups, j'ai raté la plateforme et je me suis noyé dans le chocolat liquide. Je dois d’abord m’échauffer, mais pas dans le dessert. À la deuxième tentative, ce n’est pas mieux. Cette fois-ci, un hamster avec des lunettes de soleil se moque de moi et je me retrouve à nouveau dans l’abîme. Ensuite, j’échoue tout à coup au premier obstacle. Aaaaaargh. Je commence à comprendre pourquoi je n’ai presque jamais terminé un seul de ces jeux. Où se trouve la fonction de rembobinage de la Switch Online quand on en a besoin ?

Source : Philipp Rüegg
Je ne sais pas comment, mais je parviens finalement à atteindre la fin du niveau. Les poteaux de la porte salvateurs ne sont plus qu’à quelques mètres, j’ai déjà envie de me détendre. Un Koopa me tire un ballon de football droit dans l’arrière-train. La marque rouge de ma main sur mon front restera visible pendant des jours.
Quand j’atteins enfin le château de Wendy, il ne me reste plus qu’une seule vie. Il est temps de passer aux choses sérieuses. Esquiver les os de squelette de dinosaure, facile. Ensuite, je saute vers le haut avec le ressort... Bien sûr, juste à ce moment-là, une colonne pointue tombe du plafond droit sur moi. Maintenant, il faudrait que je refasse aussi les deux niveaux précédents. On oublie ! Je préfère terminer mon régime rétro avec le jeu avec lequel j'ai commencé : The Legend of Zelda : A Link to the Past.
Lors de ma dernière tentative, j’ai remarqué que la carte affichait la légendaire épée maîtresse. Je serais bête de ne pas la prendre en premier. Un quart d’heure plus tard, je me suis frayé un chemin à travers une forêt enchevêtrée, je suis tombé à plusieurs reprises sur des imitations de l’épée maîtresse et j’ai été attaqué par des brigands invincibles. Finalement, je me retrouve devant la véritable épée maîtresse. Elle est enfoncée dans un tronc. J’ai un mauvais pressentiment. Oui, comment pourrait-il en être autrement ? Impossible de retirer l’épée. Tous ces efforts pour rien. Oui, oui, le chemin est le but, etc. Aaargh.

Source : Philipp Rüegg
Ensuite, je fais un donjon. Je déteste les donjons. Je trouve qu’ils rendent claustrophobe et qu’ils sont linéaires et cryptiques. J’ignore mes préjugés et descends. Après d’innombrables fausses bifurcations, des interrupteurs au sol découverts par hasard et des golems de pierre qui veulent ma peau de héros, j’arrive au boss. Ou plutôt, aux boss. En effet, un golem devient tout à coup six et mon stock de flèches s’épuise. Avec mes dernières forces, j’écrase le dernier adversaire et me réjouis de trouver un nouveau cœur. J’y arrive donc quand il le faut. C’est sur ce sentiment que je mets fin à mon expérience.

Source : Philipp Rüegg
Bilan : vieux, énervant, mais plein de charme
Quand je pense à la Super Nintendo, à la Game Boy et autres, cela me fait chaud au cœur. J’aime les vieilles consoles de jeux et les souvenirs qu’elles font remonter à la surface. Cela reste vrai après cette semaine. Elle confirme toutefois ce que je craignais : la plupart des vieux jeux ne sont plus guère jouables pour moi. Ils ne possèdent aucune possibilité de sauvegarde, sont inaccessibles, pas équitables, trop difficiles ou tout simplement ennuyeux. Rares sont les jeux avec lesquels je tiens plus de dix minutes. J’en ai rapidement marre, même des classiques absolus comme Zelda ou Super Mario.
Cette expérience me fait prendre conscience de l’évolution considérable des jeux au cours des dernières décennies. Ils offrent plus de liberté de jeu, moins d’impasses et sont mieux structurés pour offrir aux joueuses et joueurs la meilleure expérience possible. Les jeux d’aujourd'hui sont extrêmement polyvalents. Des jeux d’action-aventure dignes de Hollywood aux jeux d’énigmes complexes qui chamboulent tout en passant par des simulateurs de chèvres absurdes qui veulent simplement divertir, on trouve de tout.
Cela ne veut pas dire que je n’ai pris aucun plaisir à suivre mon régime rétro. L’élément physique des cassettes de jeu, lorsque je peux les insérer d’un clic satisfaisant, bat tout bouton de lecture numérique. La simplicité des jeux a également son charme. Il n’y a pas mille distractions avec des quêtes, des collectes ou d’autres babioles. Amenez Indi en toute sécurité à la fin du niveau, c’est tout. Dans le meilleur des cas, cela se traduit par un hochement de tête pixélisé de Sean Connery.
L’absence de vidéos, de podcasts et d’autres distractions a renforcé l’expérience. Je me suis plus impliqué dans les jeux que je ne le fais avec les jeux modernes. Là, le smartphone ou l’ouverture d’un onglet YouTube n’est jamais très loin.
Je suis content d’avoir enfin donné du temps à mes vieilles consoles. Mais à l’avenir, ils ne feront guère le poids face à l’avalanche de nouveaux jeux. Je continuerai à les collectionner, car même s’ils prennent la poussière sur une étagère, leur place est assurée dans mon cœur.
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

En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.