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Aller à la piscine ? Non, merci !
Si vous me croisez un jour à la piscine, je vous assure que je n’y suis pas allée de mon plein gré. Voici un manifeste de 4436 caractères.
« Tu viens à la piscine aujourd’hui ? » Cette question me donne des frissons, même par cette chaleur accablante. Si je réponds « non », mes interlocuteur·rices réagissent toujours de la même façon : j’ai droit à un coup d’œil furtif, des sourcils qui se rapprochent d’un air perplexe, le tout couronné par un « pourquoi ? ».
C’est vrai, je pourrais simplement dire que je n’en ai pas envie. Mais cette réponse est loin de rendre justice au réflexe de défense complexe qui se déroule en moi ; et n’est jamais considérée comme acceptable par la personne qui se trouve en face de moi. Je suis arrivée à la conclusion qu’un traité écrit était nécessaire. Il repose sur mon hypothèse selon laquelle (du moins pour moi qui suis la flemme incarnée) le concept de « faire trempette » ne présente pas un rapport équilibré entre les efforts à fournir et les bienfaits récoltés. Mais nous y reviendrons.
Les quatre piliers fondamentaux
Considérons d’abord les quatre piliers sur lesquels repose mon « non » : mes insécurités. En effet, la question du détour « spontané » par la piscine est sans doute la seule qui sourit effrontément à tous mes complexes en me faisant un doigt d’honneur.
Numéro 1 : sortir de chez moi et me retrouver dans la foule. En tant que personne qui observe méticuleusement son environnement, j’ai vite du mal avec tout le brouhaha. De plus, je me sens obligée de garder un œil sur les enfants non surveillés à proximité du bassin. Tout comme le ballon de foot, qui tôt ou tard finit toujours dans ma figure. Je ne suis pas une pro en la matière, mais ça n’est pas vraiment de la détente ou bien ?
Numéro 2 : entreprendre quelque chose spontanément. Celui ou celle qui veut que je l’accompagne à la piscine doit me le demander au moins deux semaines à l’avance. Tout le reste déstabilise mon organisation. Comme une sortie à la piscine dépend du temps qu’il fait, il est difficile d’en dissocier la spontanéité. Dommage, mais c’est comme ça.
Numéro 3 : l’absence de toute compétence en matière de natation. À une époque, j’ai peut-être mérité mes badges de natation. Aujourd’hui, on ne me les donnerait plus : après quelques mouvements de crawl, j’attrape déjà frénétiquement le bord du bassin en manque d’air. Difficile de croire que j’ai même participé à une compétition de natation quand j’étais enfant. Mon équipe s’appelait « Les pirates ABC ». Eh bien, le bateau a coulé.
Numéro 4 : montrer mon corps. J’admire toute personne qui se sent si bien dans sa peau que l’absence de tissu n’a aucun effet sur sa confiance. Dans mon cas, les bikinis et les maillots de bain déciment le peu de confiance que j’ai en moi. J’y travaille.
Trop d'efforts, pas assez de bénéfices
Si l’on met mes problèmes de base de côté, il y a encore la question des efforts qui précèdent le plaisir supposé de la baignade. Un poids mental qui se transforme en une liste de choses à faire presque interminable à partir d’un monologue intérieur. Voilà ce qui se passe dans ma tête :
« Est-ce que j’ai encore un bikini qui me va ? Mmmmh... Peut-être celui-ci ? Bon, “ aller ” est un peu trop optimiste, mais avec ma serviette de plage par-dessus, ça devrait le faire. Je dois juste penser à la prendre ! Mais dans quel sac ? J’ai aussi besoin de mes lunettes de soleil et de mon chapeau. Mince, la crème solaire ! Je la mets à la maison ou sur place ? C’est peut-être mieux à la maison, sinon, je risque d’en mettre plein mon livre. Ah, le livre ! Y a-t-il autre chose que je puisse prendre pour donner l’impression que je ne m’ennuie pas ? De la musique ? Des jeux ? Un podcast ? Un magazine ? Est-ce que je mets déjà mon bikini avant d’y aller ou je m’embête à me changer sur place ? Ça dépend si j’ai encore quelque chose de prévu avant et si ma tenue est compatible avec le bikini. Que vais-je faire si je dois aller aux toilettes ? Je trouve les WC des piscines encore plus dégoûtants que les toilettes publiques. Tout est mouillé et impossible de savoir s’il s’agit d’eau chlorée contaminée par de l’urine ou s’il s’agit tout simplement d’urine. Quand est-ce que je me suis rasé pour la dernière fois ? Peu importe. Heureusement que je n’ai pas mes règles, parce que ce serait une autre histoire. Dois-je prévoir des sous-vêtements de rechange ou vais-je rester allongée au soleil jusqu’à ce que mon bikini sèche et que le rafraîchissement ait donc été complètement inutile ? En rentrant chez moi, je vais vraiment devoir me laver les cheveux correctement... »
Je résume donc la situation : du côté des bienfaits, il n’a que peu de plaisir à se mouiller et le rafraîchissement n’est que de courte durée. Du côté des efforts à faire, je vais essayer d’être brève : mon intégrité mentale y passe. C’est la raison pour laquelle je campe sur ma position : non, je ne veux pas aller à la piscine. Par souci d’équité, je voudrais toutefois terminer mon article par un aveu. Il y a en effet quelque chose qui me plaît à la piscine et qui mérite une petite place du côté des plaisirs : les snacks. Qu’ils soient achetés sur place ou apportés, c’est grâce à eux que la sortie à la piscine devient supportable. En parlant de choses à manger : j’ai failli oublier la nourriture à la liste des choses à prendre !
Photo d’en-tête : Santiago Manuel De la Colina via Pexels![User Avatar](/im/Files/4/3/4/6/2/1/0/4/TOM_0621_quadrat.jpg?impolicy=avatar&resizeWidth=96)
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En tant que fan de Disney je vois toujours la vie en rose, je vénère les séries des années 90 et les sirènes font partie de ma religion. Quand je ne danse pas sous une pluie de paillettes, on me trouve à des soirées pyjama ou devant ma coiffeuse. PS Le lard est un de mes aliments favoris.