La Gamescom 2023 était géniale, mais...
La Gamescom est finie. Nous avons joué à beaucoup de démos et sommes tombés amoureux d’encore plus de nouveaux jeux. Malheureusement, quelques déceptions étaient aussi au rendez-vous.
À l’occasion du plus grand salon du jeu vidéo au monde, nous avons pu jouer à de nombreux jeux exceptionnels. Vous pouvez tout lire sur nos moments forts ici :
Tous les jeux auxquels nous avons joué ne se retrouvent pas nécessairement sur notre liste de souhaits. En accompagnement des perles que nous avons pu découvrir, nous avons donc dû accepter quelques désappointements. De plus, certains titres que nous attendions avec impatience n’étaient même pas présents à la Gamescom et quelques autres détails ont même réussi à nous agacer.
Dans cet article, nous déballons notre sac sur les points faibles et nos déceptions de la Gamescom 2023.
Nintendo renonce à de nouveaux jeux Mario
L’an dernier, Nintendo n’a pas assisté à la première Gamescom post-coronavirus. Cette année, le fabricant de la Switch a fait son retour avec un immense stand. Celui-ci était certes joliment décoré, mais globalement décevant. Notamment dû à l’absence de jeux d’un certain plombier italien.
Le premier jeu manquant : Super Mario Bros. Wonder. Le titre a été annoncé lors du Nintendo Direct de juin. Je suis immédiatement tombé amoureux du nouveau Mario 2D. Avec ses objets farfelus, le jeu ressemble à une hallucination colorée dans le royaume des champignons. Super Mario Bros. Wonder sort dès le 20 octobre. La Gamescom aurait été l’occasion parfaite pour donner aux fans un petit avant-goût de la nouvelle aventure de Mario.
Un remake du jeu de rôle classique Super Mario RPG a également été annoncé lors de la Direct. La nouvelle édition a été entièrement remaniée et se distingue par un aspect 3D plutôt joli. Ce remake sortira le 17 novembre. Nous n’avons pas vu une seule trace de ce jeu à la Gamescom.
Mais alors, qu’est-ce qu’il y avait sur le stand Nintendo ? Douze stations de jeu pour The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom et autant pour Pikmin 4. Ces jeux Switch sont sortis il y a longtemps et qui se sont déjà vendus à des millions d’exemplaires. Alors, certes, ce sont tous deux d’excellents jeux. Mais l’accent mis sur les jeux plus anciens et l’absence de blockbusters à venir donnent l’impression d’une occasion manquée. Mamma mia !
Heureusement, cela n’entrave en rien mon enthousiasme pour les nouveaux jeux Mario. Quelques nouveaux jeux ont tout de même fait leur apparition sur le stand Nintendo avec des titres comme Prince of Persia : The Lost Crown.
« Hyenas » a l’air moyen
Je dois avouer qu’avant même d’avoir pu jouer à Hyenas, j’étais déjà très sceptique à l’égard de ce jeu de tir multijoueur. Pour la simple raison que le jeu est développé par Creative Assembly. Le studio de développement est connu pour des jeux de stratégie comme Total War, ou encore pour le brillant jeu d’horreur solo Alien : Isolation. Pourquoi un tel studio développe-t-il soudainement un jeu de tir free-to-play ? Je ne peux pas m’empêcher de penser que cette décision n’est pas tout à fait indépendante de leur volonté.
La démo d’environ une demi-heure présentée à la Gamescom a renforcé mon scepticisme et m’a laissé de marbre. Hyenas est un jeu de tir d’extraction. En d’autres termes, quatre équipes de trois personnes s’affrontent sur une grande map. L’objectif est de collecter le plus de trésors possible et de s’échapper de la map avec le plus de butin possible à la fin du match. Des adversaires contrôlés par l’ordinateur se mettent également en travers de la route des équipes. Jusqu’ici, c’est un extraction shooter comme un autre.
La particularité du jeu est que l’on joue certaines parties de la map en apesanteur. Ces sections sont vraiment bien réalisées et apportent de la variété au gameplay du jeu de tir. Malgré ces courts passages, la démo ne m’a pas convaincu. Les fusillades sont réussies, mais génériques. Les pouvoirs spéciaux des différents personnages ne sont pas non plus spectaculaires. Graphiquement, l’ensemble paraît parfois triste et peu détaillé. Même avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas imaginer le jeu s’imposer sur le marché très concurrentiel du free-to-play face aux géants confirmés du jeu de tir.
L’éditeur Sega ne semble pas non plus totalement convaincu par Hyenas. Dans une réunion d’investisseurs, ils qualifient le développement du jeu d’« exigeant ». La priorité absolue pour le moment est d’améliorer la qualité du jeu et de travailler sur le modèle de monétisation.
Dès le 31 août, vous pouvez vous rendre compte par vous-même de la qualité du titre. C’est en effet à ce moment-là que débutera la bêta fermée sur PC. Vous pouvez vous inscrire directement sur Steam.
Sony, es-tu là ?
Cette année encore, Sony brille par son absence à la Gamescom. L’absence de stand du fabricant de PlayStation n’était pas une grande surprise. Ces dernières années, l’entreprise japonaise s’est retirée de la plupart des salons de jeux vidéo. N’empêche, c’est dommage, d’autant plus que Sony avait quelque chose à montrer cette année.
Il y a d’abord la nouvelle console portable PlayStation Portal. Celle-ci permet de diffuser vos jeux PS5 via WiFi. Sony a récemment annoncé le nom officiel de l’appareil (jusqu’à présent connu sous le nom de « Project Q ») ainsi que son prix. Selon les rumeurs, il devrait sortir d’ici la fin de l’année. À la Gamescom, j’aurais adoré avoir une première impression de cet appareil particulier.
Notre collègue Martin a rassemblé les infos sur Playstation Portal dans cet article :
De même, le timing aurait été parfait pour une démo de Spider-Man 2. Le blockbuster Marvel sortira le 20 octobre en exclusivité sur PS5. Avec une démo jouable, le jeu aurait pu être un des incontournables du salon. J’espère sincèrement que Sony changera bientôt sa stratégie actuelle et participera à nouveau à des salons publics.
« Hellboy : Web of Wyrd » : style génial, jeu moyen
Cela me fait mal d’écrire ces lignes. Vraiment. Cela est notamment dû au développeur ultra-motivé qui m’a fait découvrir la démo du nouveau jeu Hellboy à la Gamescom. Son enthousiasme a déteint sur moi. Je ne peux pas en dire autant à propos du jeu.
Hellboy : Web of Wyrd est un jeu de combat roguelike dans l’univers de Hellboy. Vous incarnez le demi-démon qui confère son nom au jeu et vous vous battez contre d’énormes hordes d’ennemis dans des niveaux générés de manière procédurale. Malheureusement, je n’accroche pas du tout au gameplay.
Hellboy se contrôle de manière extrêmement lente. Les développeur·euses disent que c’est un parti pris, jusqu’à un certain point. Parfois, j’ai carrément l’impression que mes pressions sur les boutons sont enregistrées avec un retard perceptible. Esquiver, frapper et tirer sur les ennemis ne me procure aucun plaisir. La caméra est également pénible. Elle est si proche du personnage que je ne sais plus où je suis à plusieurs reprises. De temps en temps, elle s’affole et se retrouve coincée entre Hellboy et un mur.
Il faut tout de même reconnaître que le jeu est diaboliquement beau. J’ai l’impression de feuilleter une bande dessinée. Le fort effet de cel shading (procédé d’ombrage pour générer un aspect cartoon) est complété par un système d’animation qui rappelle celui de Spider-Man : Across the Spider-Verse. Le garçon infernal est animé avec moins d’images, ce qui le fait ressembler encore plus à un personnage de bande dessinée devenu vivant. La voix de Hellboy est également grandiose. Son doublage a été réalisé par Lance Reddick, récemment décédé. C’est l’un des derniers rôles que Lance Reddick a interprétés avant de nous quitter.
Si vous voulez vous faire votre propre idée de cette aventure en bande dessinée, vous pourrez le faire à partir du 4 octobre. Le jeu sera disponible sur PC et sur toutes les consoles actuelles.
L’envahisseur à l’Opening Night Live : pas drôle
La Gamescom est précédée de l’Opening Night Live, une présentation d’environ deux heures présenté par le gourou de la branche, Geoff Keighley. Comme tous les ans, de nombreuses bandes-annonces de nouveaux jeux y ont été présentées en 2023. Les moments forts du spectacle ont été résumés par Kevin dans cet article :
Cette année, l’événement a été perturbé par deux envahisseurs de podium. Ces derniers ont pris d’assaut la scène et ont proclamé que Bill Clinton voulait enfin jouer à GTA 6. Il s’agit d’une allusion évidente à la personne qui a interrompu les Game Awards 2022 lors de la remise du prix « Game of the Year ». Elle s’est emparée du micro et a nommé Bill Clinton pour un prix. Bref. Rien de bien palpitant. Lors de l’Opening Night Live, un des envahisseurs avait un t-shirt avec des comptes YouTube et TikTok qu’il fallait suivre. La célébrité sur Internet et les followers sont donc ce qui aurait motivé cet acte.
Ce genre de choses m’irrite profondément. Laissez la scène aux équipes de développement. Elles ont travaillé dur sur ces jeux et méritent d’être sous les feux de la rampe lors de tels événements. Les farces idiotes pour créer du contenu TikTok n’y ont pas leur place.
De plus, je trouve inquiétant que de tels actes soient possibles. Dans un monde où les développeuses et développeurs reçoivent des menaces de mort de la part de soi-disant fans, il ne devrait pas être possible qu’un tel podium soit pris d’assaut aussi facilement.
« Sand Land » : la démo ne rend pas service au jeu
Quand j’étais petit, j’adorais les animes et les mangas. Avec l’âge, mon intérêt pour cette forme d’art a diminué. J’ai lu quelques mangas avec passion lorsque j’étais enfant et je n’y ai plus jamais touché depuis. Sand Land d’Akira Toriyama fait partie de cet univers, que j’associe à tant de bons souvenirs. Lorsqu’un nouveau jeu de l’univers Sand Land a été annoncé au Summer Game Fest en juin, j’ai été envahi par un merveilleux sentiment de nostalgie. Lorsque notre collègue Kevin a décrit le jeu comme l’un de ses moments forts du Summer Game Fest, ma nostalgie s’est transformée en un véritable intérêt pour le jeu.
Lors de la rencontre avec la presse organisée par Bandai Namco, j’ai pu jouer à une courte démo. L’accent est mis sur la brièveté. Tout l’intérêt qui s’est développé au cours des semaines qui ont suivi l’annonce s’est effondré en quelques minutes.
Dans la démo, j’incarne le prince rose Belzébuth. Je commence par une course-poursuite interminable ultra-ennuyeuse. Notre Jeep est poursuivie par un ver de sable géant. Peu importe combien je conduis mal, le ver ne nous attrape pas. J’ai oublié quelque chose ? Quand la course-poursuite sera-t-elle terminée ? « Hein ? »
Soudain, la course-poursuite s’arrête. Aucune idée de pourquoi. Ensuite, je peux explorer librement une courte section de zone désertique. Je trouve un tank que je vole. Je m’en sers pour tirer sur les ennemis. C’est rigolo. Mais ce n’est pas si joli que ça non plus. Pourtant, le jeu est développé avec Unreal Engine 5, non ? Mon exploration est brusquement interrompue par une cinématique. Dans la scène, je me retrouve soudain dans la Jeep du début de la démo. J’étais encore dans le tank volé à l’instant ?! Deuxième « hein ? ».
Des méchants me défient au combat dans la cinématique. Les animations semblent être buggées. Les voix des voyous ne correspondent pas vraiment aux mouvements de leurs lèvres. S’ensuit une séquence de combat qui me permet de tester brièvement le système de combat. Avant que je ne m’en rende compte, la démonstration est interrompue. Fin. « Hein ? » trois fois.
Je sais, je sais. Ce n’est qu’une démo. Elle peut être inachevée et comporter des bugs. Mais cette démo me laisse avec un arrière-goût de mauvaise première impression. En l’occurrence, une bande-annonce aurait eu beaucoup plus de sens. Je pensais pourtant que Sand Land allait raviver ma flamme pour les mangas et les animes. Dommage ! Désolé, Kevin. Je ne crois pas que je vais lui donner une autre chance.
« Starfield » uniquement en projection
En amont de la Gamescom, Microsoft avait déjà annoncé que l’épopée de science-fiction de Bethesda ne serait pas jouable à la Gamescom. À la place, des démonstrations de gameplay ont été projetées dans une petite salle de cinéma du stand Xbox. En soi, je ne trouve pas cette décision tragique, mais en amont de la Gamescom, j’ai lu beaucoup de commentaires de fans extrêmement déçu·es par l’absence de démo jouable. C’est juste avant le lancement que l’enthousiasme est à son comble.
Certaines personnes n’ont même pas remarqué que Starfield n’était pas jouable. En faisant la queue pour la démo de Black Myth : Wukong, certaines d’entre elles m’ont demandé si j’avais déjà joué à la démo de Starfield. Quand je leur ai dit que ce ne serait pas pour cette fois, ce serait un euphémisme de dire que l’on pouvait lire la déception sur leur visage. C’était comme si elles venaient d’apprendre que le père Noël n’existait pas.
Dans l’ensemble, j’ai trouvé le stand Xbox sensationnel. Il fait même partie de mes temps forts du salon. Avec une démo détaillée de Starfield, le stand aurait été légendaire et aurait mérité de figurer dans les livres d’histoire du jeu vidéo.
Par ailleurs, Phil est en plein test intensif de ce colosse à monde ouvert. Sa critique du jeu sera probablement disponible le 31 août ici, sur digitec.ch.
Photo d’en-tête : Domagoj BelancicEt vous, quels ont été vos incontournables et vos déceptions de la Gamescom 2023 ?
Ma passion pour les jeux vidéo s'est éveillée au jeune âge de cinq ans avec la Gameboy originale et a grandi à pas de géant au fil des ans.