Le test du Crucial P5 Plus avec PCIe 4.0
Le SSD P5 est désormais aussi disponible avec PCIe 4.0. Le P5 Plus remplacera la P5 à l’avenir et, grâce à PCI4 4.0, le fabricant rattrape son retard au niveau des performances.
Les SSD sont rapides, incroyablement rapides même par rapport aux bons vieux disques durs. De plus, leur vitesse augmente grâce aux interfaces logicielles telles que NVMe et l’interface PCIe 4.0. Mais les différences notables se réduisent, comme le montre le test du Crucial P5 Plus.
Son propre contrôleur
Crucial utilise son propre contrôleur avec la désignation DM02A1. La mémoire utilisée est la B47R 176 TLC de Micron : il s’agit d’une mémoire cellulaire à triple couche (TLC). Dans ce cas, 3 bits par cellule peuvent être stockés. La mémoire comporte 176 couches, le maximum actuellement possible. La latence de lecture et d’écriture aurait été réduite de plus de 35 % par rapport à la génération à 96 couches. Comparée à celle qui compte 128 couches, cela représente tout de même plus de 25 %. Vous pouvez en savoir plus sur la structure et le fonctionnement des disques SSD dans l’article suivant :
Le P5 Plus se présente sous le facteur de forme M.2-2280 et utilise l’interface NVMe. Il est disponible avec une capacité de stockage de 500 Go, 1 To ou 2 To. Le P5 Plus possède un cache SLC (Single Level Layer). Cet ajout permet d’augmenter la vitesse d’écriture. Les données sont d’abord écrites en mode SLC avec 1 bit par cellule et seulement ensuite en mode TLC avec 3 bits par cellule. Selon Crucial, la taille du cache SLC du P5 Plus correspond à environ 10 % de la capacité de stockage du SSD. Sur mon modèle de test avec 1 To d’espace de stockage, le cache SLC devrait ainsi s’élever à environ 100 Go.
De plus, le P5 Plus dispose d’un cache DRAM de 1 Go dans les versions 500 Go et 1 To. Dans la version 2 To, le cache DRAM est même de 2 Go, destiné aux tables de correspondance. Il est utilisé pour trouver des données plus rapidement.
Le SSD n’est pas équipé d’un dissipateur thermique. Cependant, ce n’est pas un gros problème, car la plupart des cartes mères modernes en sont déjà équipées. Crucial offre une garantie de 5 ans. Toutefois, cette dernière n’est valide que si vous ne dépassez pas au préalable la quantité d’écriture spécifiée. Ces Total Bytes Written (TBW) sont de 300 TB pour la version 500 Go, 600 TB pour la version 1 To ou 1200 TB pour la version 2 To.
Crucial spécifie un taux de lecture séquentielle allant jusqu’à 6600 mégaoctets par seconde (Mo/s) pour toutes les versions avec 1 To ou 2 To de stockage. Cependant, le taux d’écriture séquentielle dépend de l’espace de stockage : les versions de 1 To et 2 To offrent jusqu’à 5000 Mo/s, mais la version de 500 Go n’offre que 3600 Mo/s.
Vitesse d’écriture et de lecture séquentielle dans le test AATO Disk Benchmark
Les données stockées séquentiellement sont stockées dans des blocs contigus. Grâce à la lecture et à l’écriture séquentielles, il est possible d’estimer la vitesse du SSD lors de l’accès à de gros fichiers multimédias, du transcodage de vidéos ou du visionnage de films.
L’ATTO Disk Benchmark utilise des données non compressées. Il teste les performances de lecture et d’écriture de différentes tailles de transfert, de 512 B à 640 Mo, en lecture et écriture séquentielles.
Je fais ce test et tous les suivants sur mon système de test avec les composants suivants :
Voici les résultats en comparaison avec le MP600 Pro de Corsair, le SN850 de Western Digital, le 980 Pro de Samsung et le prédécesseur P5. Notez que les axes X des graphiques ont des valeurs différentes.
Durant le test, le P5 Plus n’atteint que 6390 Mo/s et non la vitesse de lecture spécifiée de 6600 Mo/s. Mais c’est le cas de la plupart des SSD. Le SSD ne développe sa pleine vitesse de lecture et d’écriture qu’à partir d’une taille de fichier d’environ 4 Mo. Le taux d’écriture maximal est de 4,63 Go/s. Au niveau de la vitesse de lecture, le P5 Plus surpasse tous les SSD testés jusqu’à présent. Mais il n’atteint que la troisième place à l’écrit.
Accès aléatoire et encore plus sur la vitesse séquentielle
Le test de performance Anvil’s Storage Utilities donne non seulement les vitesses de lecture et d’écriture, mais aussi des informations sur les commandes d’entrée ou de sortie par seconde (IOPS) et les temps de réponse : plus la valeur IOPS est élevée et plus le SSD est rapide ; plus les temps de réponse sont courts et plus le SSD réagit rapidement. Alors que la valeur Mb/s ou Gb/s est centrale pour la lecture et l’écriture séquentielle, les valeurs IOPS sont centrales pour l’écriture aléatoire.
Le test de performance analyse la vitesse d’accès aléatoire à différentes échelles. La lecture et l’écriture aléatoires font référence aux données qui ne sont pas stockées dans des cellules de mémoire contiguës. Ils sont répartis de manière aléatoire sur le SSD. Ce test de performance peut être utilisé pour estimer la rapidité des SSD lors du démarrage, du chargement des applications ou de la recherche de fichiers stockés.
« 4K » signifie que la taille du fichier est de 4 Ko. La même logique se répète avec « 32K » et « 128K ». Le test est donc particulièrement adapté aux fichiers de petite taille. « QD » signifie « Queue Depth ». Il décrit le nombre de commandes qui attendent d’être traitées en même temps. Les commandes sont traitées par le contrôleur l’une après l’autre. Lorsque l’on travaille avec Windows, un QD de 1 est généralement courant. Ce n’est qu’avec les applications serveur que le QD est élevé.
Avec un score global de 20 727,70, le P5 Plus arrive en troisième position derrière le MP600 Pro de Corsair et le SN850 de Western Digital. Mais la seule différence frappante est le MP600 Pro. Le P5 Plus est plus performant que le 980 Pro de Samsung, principalement parce qu’il obtient de bons résultats en lecture et écriture séquentielles. En lecture et écriture aléatoires, le P5 Plus est le moins performant de tous les SSD PCIe 4.0.
Test PCMark 8 et températures
Le Le test de performance de stockage de PCMark 8 est basé sur un scénario réel. Le test de stockage de PCMark 8 simule les étapes de travail de diverses applications de la suite Adobe Creative, de Microsoft Office et de jeux. Il enregistre l’activité de la mémoire et génère un score de référence à partir de celle-ci.
Dans PCMark 8, le P5 Plus atteint la première place avec le SN850. Toutefois, la différence avec le SSD le plus rapide suivant, le MP600 Pro, n’est même pas de 1 %. PCMark 8 montre que les différences de vitesse sont moins importantes dans la vie de tous les jours qu’un test de performance ne le laisserait supposer. Le test PCMark 8 prend environ une heure pendant laquelle le SSD reste constamment actif. Par conséquent, ce repère est le meilleur moyen d’aborder la question de la température.
Pour surveiller la température des SSD, j’utilise CrystalDisk Info. L’outil me donne aussi des informations sur la santé des disques, l’interface et le mode de transfert. Si vous vous intéressez à l'influence de la température sur la vitesse d'un SSD, vous trouverez quelques réponses dans cet article :
Le P5 Plus atteint une chaleur de 48° Celsius au ralenti. Pendant le test de performance, il monte jusqu’à un maximum de 68° Celsius. C’est plutôt chaud. Le MP600 Pro et le SN850 sont restés plus frais à respectivement 54° et 60°. Seul le 980 Pro est devenu plus chaud avec 76° Celsius. Pendant tous les tests, il faisait entre 20° et 25° Celsius dans le bureau. Les différences ne peuvent donc pas être expliquées par la seule température ambiante.
Temps de chargement des jeux
En plus des tests de performance, je mesure aussi le temps de chargement pour « Final Fantasy XV », « Rise of the Tomb Raider » et « Resident Evil 2 Remake ». Pour ce faire, j’enregistre l’écran aux moments de chargement, puis je découpe les écrans de chargement à l’image près dans Premiere Pro. Une seconde s'étend donc sur 25 images.
Le P5 Plus est légèrement en retard sur les autres au niveau du temps de chargement pour « Final Fantasy XV ». Dans « Rise of the Tomb Raider », le SSD Crucial est cependant en avance sur les autres. Ce n’est qu’avec « Resident Evil 2 Remake » qu’il arrive largement en tête. Toutefois, les différences sont minimes dans tous les cas et ne seront que peu perceptibles durant vos parties quotidiennes.
Le P5 Plus peut-il faiblir ?
Enfin, j’ai copié deux films non compressés d’une taille totale de 69 Go du disque système vers le P5 Plus et j’ai mesuré le temps nécessaire au transfert des données. Ce test me permet de savoir si le SSD réduit la vitesse de transfert au-delà d’une certaine quantité de données.
Le P5 Plus transmet les données plus rapidement. Il n’y a pas d’accélérateur pendant la transmission. En moyenne, la vitesse de transfert atteint 1,75 Go/s. Je supprime donc toutes les données sur le SSD et j’essaie avec deux fois plus de données. Pour ce faire, je crée des copies des films sur le disque système. Je répète cette étape jusqu’à ce que le P5 Plus ralentisse. Pour autant que le SSD soit vide, cela ne se produit qu’à partir d’environ 500 Go de données. À partir de ce moment, la vitesse se situe toujours autour de 700 Mo/s. Toutefois, si le P5 Plus est déjà à moitié plein pendant le processus de copie, il réduit la vitesse de 1,75 Go/s à environ 700 Mo/s après seulement 35 Go données transférées. Le cache SLC fait donc un excellent travail tant que le SSD n’est pas plus qu’à moitié plein.
Bilan : Crucial a rattrapé son retard
Avec le P5 Plus, Crucial fête ses débuts réussis avec une interface PCIe 4.0. Le SSD bat clairement son prédécesseur, le P5 avec PCIe 3.0. Il peut également battre ses concurrents de Corsair, Samsung ou Western Digital dans certaines catégories. Ce n’est qu’en matière de lecture et d’écriture aléatoire qu’il accuse un retard sur la concurrence. Le cache SLC performe et n’atteint ses limites que lorsque le SSD est à moitié plein.
La plupart des utilisateurs ne remarqueront pas la différence entre les SSD testés. Même le prédécesseur P5 avec l’interface PCIe 3.0 offre toujours une vitesse plus que suffisante pour l’utilisateur moyen.
Au niveau des prix, tous les SSD coûtent plus ou moins le même prix au moment du test. Le choix dépend donc de vos préférences personnelles. Les différences de performances sont si faibles que tous les SSD PCIe 4.0 testés peuvent être utilisés partout.
La technologie et la société me fascinent. Combiner les deux et les regarder sous différents angles est ma passion.