
« Black Adam » ? Rien de mémorable
« Black Adam » a obtenu Dwayne Johnson et la garantie de faire un carton au box-office pour Hollywood. Mais à part son acteur vedette, le film n’a pas grand-chose pour lui. L’expérience n’était cependant pas si horrible.
Cette critique ne contient aucun spoiler. Vous n’apprendrez rien de plus que ce qui a déjà été révélé dans les bandes-annonces déjà diffusées.
Black Adamcompte parmi les grands projets de cœur de Dwayne Johnson. L’ancienne star du catch se bat effectivement pour sa réalisation depuis 2007. Cela remonte au moment où il a demandé à ses fans s’ils préféraient le voir incarner le superhéros Shazam ou le super-vilain Black Adam dans une adaptation cinématographique de DC Comics. Les fans ont choisi la dernière option. Johnson ne s’est pas démonté et a porté le projet jusqu’à ce que le projet Black Adam soit enfin officiellement annoncé en 2017.
Après une si longue attente et l’insistance de Johnson auprès des patrons de studios hollywoodiens, les attentes étaient donc élevées et la déception est d’autant plus grande. Les décors sont trop monotones, l’action trop répétitive et les personnages secondaires complètement insignifiants.
De quoi parle « Black Adam » ?
Black Adam (Dwayne Johnson) se réveille d’un sommeil de 5000 ans. Mais une fois libéré de sa tombe, il ne reconnaît pas le Kahndaq proche-oriental qu'il avait autrefois libéré de son roi et de l’esclavagisme. Et Kahndaq est à nouveau en proie à un siège. Cette fois, ce sont des troupes de mercenaires qui exploitent le peuple et ses terres à la recherche de la plus précieuse des matières premières, l’eternium.
Black Adam part une fois de plus au combat, fendant dans une rage aveugle sur ses ennemis et détruisant tout sur son passage. Cela pousse la Justice Society, une organisation menée par Amanda Waller (Viola Davis) qui, avec l'aide de superhéros, traque les vilains pour les éliminer, à intervenir. L’immense pouvoir de Black Adam et ses méthodes immorales représentent un danger pour l'humanité tout entière.
Un peu facile
Non, Black Adam n’est pas aussi mauvais que l’inénarrable Morbius de Sony. Comparé à ce dernier, Black Adam c’est du solide. Notamment parce que le film d'action de Dwayne Johnson se simplifie la vie et n’est pas aussi prétentieux.
Morbius est ainsi constamment en proie à un dilemme moral : boire le sang d'autres personnes pour survivre ou résister et mourir. Black Adam est, lui, tout simplement et constamment enragé. Il n'y a pas de véritables dilemmes, bien que d'autres personnages du film ne cessent de répéter qu'Adam est certes un héros, mais aussi un danger pour toute l'humanité et qu'il devrait donc être enfermé. Mais en tant que spectateur, on n’a jamais vraiment cette impression. Black Adam se contente bien souvent de massacrer des armées de mercenaires anonymes et sans nom, ces scènes sont d’une violence telle que le film a presque écopé d’un PEGI 16. Ça va si c’est pour Hollywood. Les mercenaires semblent de toute façon être la lie de l’humanité et ne pas mériter mieux – Morbius avait d’ailleurs déjà tenté de nous inculquer cette leçon.

Source : Warner Bros. Ent.
Pour moi, ça passe. Surtout si Dwayne Johnson et les réalisateurs n’avaient d’autre ambition que de produire un film divertissant sans trop se casser la tête avec Black Adam et ne cherchaient pas à marquer les spectateurs. Le scénario ne met jamais réellement Black Adam en difficulté. Bref, comme le fast food : sur le moment c’est super, mais rien de mémorable.
De l’action pure dans des décors mortellement ennuyants
C’est un film à regarder en mangeant du popcorn. Il est entièrement porté par les épaules massives et le charisme (et les muscles du cou, mon Dieu, ils sont énormes !) de Dwayne Johnson. Sa performance est un plaisir. Sa brutalité à la limite de l'absurde me rappelle le film Riddick de Vin Diesel. Et d’ailleurs, depuis Fast and Furious 6, les deux mastodontes se cherchent tellement bisbille qu’ils sont incapables de se retrouver face à face sur un plateau pour tourner une scène. Si Johnson avait dit qu’il s’était servi de cette haine sur le plateau de Black Adam pour nourrir son rôle, je l’aurais cru sans hésiter.
Le reste du casting ne brille pas : Aldis Hodge incarne un Hawkman grincheux, Quintessa Swindell, une Cyclone douteuse et l’Atom Smasher de Noah Centineos ressemble fortement à une pâle copie de Deadpool. Seul le Dr Fate, incarné par Pierce Brosnan, parvient à insuffler un peu de gravité à son rôle de superhéros vieillissant. Ils forment ensemble la Justice Society, une sorte de S.H.I.E.L.D. de l'univers DC, chargée de maîtriser et d’éliminer tout élément menaçant de mettre le monde à feu et à sang.

Source : Warner Bros. Ent.
Dans Black Adam, la Justice Society fait office d’antagoniste à Black Adam – à côté, bien sûr, des centaines de mercenaires qui sont finalement plus des dommages collatéraux. J’ai envie de bâiller... Même si, depuis Batman v Superman, les conflits surfaits entre superhéros ne me touchent plus (dites-vous ce que vous avez sur le cœur, bon sang !). Mais là, nous avons affaire à un autre problème... Les spectateurs ne connaissent pas encore les membres de la Justice Society. Ils ne sont encore apparus dans aucune série ou film. Les studios ont l’habitude de nous présenter les héros et héroïnes et leurs pouvoirs avant de dévoiler leurs origines et leurs motivations. En tant que personnages, cela les rend à peu près aussi intéressants que du savon à la lavande. Le film n’arrive donc pas à créer la tension, il n’y a pas une seconde de suspens. Pourquoi devrais-je me soucier du sort de ces personnages alors que je ne les connais que depuis 13 minutes en tout et pour tout.
La majorité des 124 minutes du film consistent en fait en une suite d’images de synthèse de destruction. L’immersion est compliquée et l’histoire n’a pas vraiment le temps de s’installer et de souffler. C’est trop pour moi. D’autant que l’action, d’abord exaltante, puis de plus en plus monotone, n’est pas le seul aspect à sombrer dans la répétition. Les décors deviennent également lassants à la longue : tout le film se déroule dans les rues délabrées de Kahndaq, qui rappellent Le Caire d'aujourd'hui. Le film semble figé tant au niveau du contenu que du visuel.
Verdict : pas super, mais pas non plus complètement raté
Black Adam ne fait pas partie de ces films que je regrette d’être allé voir au cinéma. Que ce clair et net : il y a de bons moments dans Black Adam, des scènes d’action réussies, des répliques marquantes – et surtout son Dwayne Johnson. Tout ce qu’il touche se transforme en or (ou presque).
Black Adam est cependant incroyable de monotonie. Tant sur le plan de l’action que dans son esthétique. Au bout des deux heures de film, j’étais bien incapable de nommer et de situer une scène réussie. Black Adam est finalement une bouillie d'action qui tient ses promesses, mais n’a rien de mémorable.
C’est du solide, ni plus ni moins.
Dans les salles à partir du 20 octobre. Durée du film : 124 minutes. Interdit aux moins de 12 ans.
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Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»